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Liaison, 14 avril 2005

 

 
Annabelle Mathieu, Jennifer Levasseur et Christine Vignola se rendront chacune dans un petit village près de Dakar.

Annabelle Mathieu, Jennifer Levasseur et Christine Vignola se rendront chacune dans un petit village près de Dakar.

Photo : Jacques Frenette

 


Six stagiaires en sciences infirmières au Sénégal

MARTINE GRENIER

Elles sont six étudiantes du baccalauréat en sciences infirmières du Campus de Longueuil qui sont sur le point de partir pour un stage au Sénégal. Il s'agit, dans un premier temps, de Jennifer Levasseur, Annabelle Mathieu et Christine Vignola, trois finissantes qui ont mis sur pied un stage à l'étranger. Stage qui n'existait pas à prime abord dans le plan de cours, mais qui fut accepté par l'Université et qui pourrait éventuellement s'offrir dans le cadre du programme de baccalauréat en sciences infirmières – formation infirmière intégrée. Ces trois finissantes partent, fin avril, pour six semaines, chacune dans un petit village différent, près de M'Bour à environ 80 km de Dakar.

Dans un deuxième temps, il y a Maude Hébert, Geneviève Légaré et Janique Thomas, trois autres étudiantes qui ont également choisi de vivre un stage à l'étranger. Elles partiront pour cinq semaines, cette fois-ci en milieu urbain, à la limite de M'Bour, à deux heures de route de Dakar en taxi-brousse. Leur but commun : s'ouvrir sur le monde, découvrir une autre vision de leur profession et apprendre à donner des soins culturellement congruents. Sachant que le rôle d'infirmière demande beaucoup de compassion et de compréhension du patient, ces jeunes infirmières espèrent, entre autres, mieux comprendre les besoins des clientèles multiculturelles qu'elles auront l'occasion de servir une fois de retour en poste dans le Montréal métropolitain.

L'idée d'un stage à l'étranger a fait son chemin depuis quelques années. Annabelle et son équipe ont été inspirées par une professeure d'éducation à la santé qui racontait les divers stages qu'elle a vécus en Afrique. Geneviève, de son côté, a vu partir des collègues cégépiennes en stage international, mais n'a pu y participer. Quand elle a su qu'un tel projet était possible à l'Université, elle n'a pas hésité à en parler autour d'elle et ainsi recruter Janique et Maude dans son équipe. Les deux groupes de filles ont parallèlement rassemblé leurs idées et démarré leurs recherches, il y a de cela un peu plus d'un an.

Outre l'encadrement académique, les six étudiantes sont allées chercher une collaboration auprès d'Horizon Cosmopolite, un organisme communautaire international, pour les aider à choisir la région, trouver les familles d'accueil et une personne-ressource sur place pour leur séjour. À cela s'ajoutent les demandes de bourses auprès du ministère de l'Éducation du Québec et de l'Agence universitaire de la francophonie pour certaines d'entre elles, les préparatifs personnels tels que passeport, financement et vaccins, sans oublier une recherche intensive sur le pays d'accueil : description géopolitique du pays et de la localité, caractéristiques sociosanitaires, histoire culturelle et conception des soins infirmiers de cette culture. Jennifer, Annabelle et Christine ont de plus suivi une formation sur les maladies tropicales et mesures de sécurité donnée par Horizon Cosmopolite et ont aussi fait des démarches pour pouvoir apporter du matériel médical avec elles. Le Centre hospitalier Pierre-Boucher et les compagnies Smith & Nephew ainsi que Johnson & Johnson ont contribué en faisant don de gants, masques et pansements pour traiter les patients sénégalais. Selon le rapport de l'Organisme mondial de la santé présenté en 2000, cette région africaine occupe la 151e place sur 191 pays en matière de santé avec un médecin pour 13 500 habitants et une infirmière pour 4500 habitants en milieu rural.

Les étudiantes s'en vont en stage d'observation, chacune dans un champ prédéterminé : soins courants, suivis de grossesse, prévention des maladies et problèmes de délinquance. Pour des fins académiques, elles essaieront d'identifier et d'approfondir les problèmes de santé tels le choléra, la schistosomiase, le paludisme, la maladie du sommeil, la fièvre jaune et les mutilations génitales féminines. Prêtes, elles le sont, mais toujours avec quelques incertitudes. Heureusement, il n'y aura pas de barrière de langue, puisque les Sénégalais parlent français, mais les jeunes infirmières pourraient être confrontées à l'un ou l'autre des huit dialectes de cette région.

Annabelle, l'une des trois étudiantes qui vivront dans la brousse, dit avoir peur de l'inconnu : «C'est nous maintenant qui seront une minorité visible; tous nos faits et gestes vont être relatés dans tout le village.» Jennifer, quant à elle, espère pouvoir s'intégrer le plus facilement possible : «J'espère être capable de m'imprégner de mon pays d'accueil en laissant derrière moi toutes mes petites habitudes reflétant notre confort occidental et ce, dans un court délai.» Christine, de son côté, vit présentement comme dans des montagnes russes : «Il y a des jours ou j'ai très hâte de partir et le lendemain, c'est la peur totale, car nos repères ne seront plus les mêmes!» Maude, qui sera dans un poste de santé en milieu urbain, observera les pratiques courantes au quotidien : «J'espère apprendre à me débrouiller avec le peu de ressources que nous aurons. Ce sera très formateur pour mon avenir.» Elle a hâte de partir, et espère ne pas avoir trop de difficultés à s'adapter à la vie familiale multigénérationnelle.

Geneviève, qui fera son stage dans un centre Made Sahel avec un orphelinat et une pouponnière qui vient en aide aux femmes enceintes et aux enfants, se demande comment elle vivra le choc des cultures. «J'espère prendre de l'expérience dans chacun des secteurs du centre et apporter un bon soutien aux femmes», raconte cette infirmière qui offre ici des soins à domicile par le biais des CLSC.

Janique, qui sera pour sa part en poste dans un Centre d'accueil de soutien et d'écoute, un centre similaire aux maisons de jeunes, aura à guider et à orienter de jeunes adolescentes et adolescents qui ont des difficultés dans la vie. «J'ai une bonne capacité d'écoute et une volonté d'échange et de dialogue. J'espère pouvoir prêter main-forte à ces jeunes, tout en respectant les règles et principes culturels, comme ne pas regarder un homme dans les yeux lors d'une conversation», raconte celle qui espère devenir enseignante et ainsi revivre d'autres stages internationaux avec ses futurs étudiants et étudiantes.

Janique Thomas, Maude Hébert et Geneviève Légaré travailleront pour leur part en milieu urbain.
Janique Thomas, Maude Hébert et Geneviève Légaré travailleront pour leur part en milieu urbain.

Photo : Jacques Frenette

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