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Liaison, 14 avril 2005
Des arrêts en douceur
Psychologue invitée : STÉPHANIE LALANNE
Chère Gabrielle,
Tu me dis être essoufflée par cette première année à l'université et
inquiète de ne pouvoir tenir le coup jusqu'à la fin de ton bac. Courage!
Tu as traversé une des parties les plus difficiles : le début de ta
formation universitaire où tout était nouveau pour toi, tu te rends
compte? Et tu as réussi cette adaptation. Regarde autour de toi; tu n'es
sûrement pas la seule à terminer sur les rotules. C'est humain d'être
fatiguée.
Maintenant, que pourrais-tu faire pour que les années à venir te soient
plus douces? Tout d'abord, comme tu le dis toi-même, tu ressens le besoin
de t'arrêter et de «recharger tes batteries». Bien sûr : du repos, du bon
air et de l'exercice te feront le plus grand bien. Et ensuite, quelque
chose de simple mais qu'on oublie trop souvent : pour aller jusqu'aux buts
que tu t'es fixés sans t'épuiser, tu auras avantage à faire de la
prévention. À te «recharger» régulièrement. À faire des pauses
réénergisantes. Des arrêts en douceur.
Quand on parle de s'arrêter, on pense habituellement aux vacances.
Certains travaillent fort, avant et après, pour bien les mériter. D'autres
se languissent : «C'est où la mer?» Il y en a même qui détestent ça :
l'impression, ou la peur, de perdre leur temps. C'est vrai qu'il est
précieux notre temps : celui dont on dispose, qu'on sait hélas limité;
alors, on ne va quand même pas le gaspiller à ne rien faire!
D'accord, d'accord. Si on le savourait, plutôt… «J'aimerais bien, me
dis-tu, trouver des façons de décrocher, ne serait-ce que quelques minutes
par jour. Comment fait-on?» Essayons un autre rythme que l'hyperperformance,
celui que Nathalie appelle «la pieuvre», c'est-à-dire être tellement
sollicité qu'on a l'impression de devoir faire quatre choses en même
temps, toutes aussi importantes les unes que les autres. Philippe, lui, ne
parvient jamais «à finir par finir : toujours quelque chose à faire».
C'est vrai. Et tu sais quoi, Philippe, il y en aura toujours. Alors… on
essaie autre chose? Rien à perdre, hein?
On se calme
Respire, Gabrielle. Profondément. Ah… déjà, tu ressens quelque chose de
différent. Tu goûtes à des sensations qui t'échappent quand tu es occupée
à produire. Tu perçois ton corps d'une façon inhabituelle : tu as
l'impression de «voir» ton sang circuler de la pointe de tes orteils à la
racine de tes cheveux, de «sentir» la chaleur dans ta poitrine,
d'«entendre» les voix autour de toi. Tu n'aimerais pas intégrer, dans ta
vie de tous les jours, ces arrêts en douceur?
Scène numéro un : le matin, au réveil. Une nouvelle journée s'amène.
Comment l'abordes-tu? Tu te jettes en bas du lit? Tu te rendors? Tu
grognes et te recouvres la tête avec ta couverture? Imite ton chat :
é-ti-re-toi. Goûte à la vie qui bat en toi. Apprivoise cette transition
nuit-jour. Laisse ton corps se remettre en route; il t'en remerciera toute
la journée et acceptera de bonne grâce les sprints que tu lui
demanderas.
Suite du scénario : chaque fois que tu en sentiras le besoin – de là
l'importance de bien percevoir tes signaux corporels – prends une pause.
Même brève. Bouge, prends l'air, détends-toi… de la façon qui te
réénergise le mieux. Fais le plein de beauté. Dominique, écoute de la
musique et danse. Le plus souvent possible, Maxime, sort admirer la
nature. Pour te préparer à une bonne nuit de sommeil, Françoise, savoure
le bien-être d'un bain aux huiles essentielles de lavande. L'efficacité de
ces trois-là? Excellente. Surtout en période de stress : examens, travaux,
entrevues de stages. En sachant comment nourrir notre cœur et notre âme,
notre puits est bien rempli et nous pouvons nous y abreuver.
Sortir du cadre
Alors, Gabrielle, laisse aller ton imagination, si précieuse alliée qui
ne demande qu'à t'inspirer. Laisse-la rêver, laisse-toi voler! Tu
découvriras des trésors de nouvelles idées, des solutions créatrices et
une ouverture insoupçonnée jusqu'ici. Prends ton envol! Va là où te mènent
tes rêves et sois heureuse!
En collaboration avec le
Service de psychologie et d'orientation.
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