Liaison, 14 avril 2005
Le Palais de justice de Sherbrooke
à la Faculté de droit le temps d'une journée
STÉPHANIE RAYMOND
Les procès, ce n'est pas toujours comme dans les films, avec les
grandes envolées et objections. Ce n'est pas toujours comme dans les
livres de droit non plus, froid et factuel. C'est pour montrer ce à quoi
ressemble un vrai procès civil qu'Éliane-Marie Gaulin, professeure à la
Faculté de droit, a fait venir le Palais de justice au Centre judiciaire
de la Faculté de droit l'espace d'une journée, le 30 mars.
Plus de 60 étudiantes et étudiants de première année, en grande tenue
pour l'occasion, ont pu assister à quatre procès civils de petite créance
dans le cadre du cours Responsabilité civile, en avant-midi ou en
après-midi. La juge Danielle Côté, de la Cour du Québec, la greffière et
les témoins ont donc pris le chemin de l'Université de Sherbrooke ce
jour-là.
Un peu de piquant à la matière!
Troubles de voisinage, poursuite contre la Ville de Sherbrooke pour
bris occasionnés par un nid-de-poule, responsabilité d'un mineur pour
dommages causés à un pare-brise par un caillou : les situations présentées
en étaient de la vie courante.
«Nous faisons beaucoup de lectures de jugements dans nos cours, et ça
devient lourd. Mais de voir des procès en direct, ça donne du piquant, et
cela ravive notre goût pour les procès civils, affirme Joséphine Frochisse.
J'ai été vraiment impressionnée par la façon dont la juge conduisait ces
procès : c'était tellement simple, limpide… Cela nous motive à être plus
attentif pendant les cours.»
Ce qui a frappé Andrew Hyde, c'est le côté humain de tels procès : «La
juge ne se laissait pas influencer par les émotions des témoins. On voyait
qu'elle a une maturité de pensée qui lui permet de regarder les questions
de façon plus large.»
«J'ai été surprise de constater que la juge appliquait des notions que
nous apprenons en première année, a indiqué pour sa part Marie-Chantal
Villeneuve. Je n'aurais jamais cru que la réalité était représentative de
ce qu'on apprend dans les livres. Ça me donne presque le goût de devenir
juge!»
Agréable de jouer au juge
Les étudiantes et étudiants ont maintenant à rendre un jugement sur
l'une des causes entendues, choisie par Éliane-Marie Gaulin. Les deux
étudiants qui auront rédigé les meilleurs jugements pourront dîner avec la
juge Danielle Côté. «De plus, tous les rapports des étudiants seront remis
à la juge, qui attendra de les lire avant de porter son jugement final,
indique la professeure. Et une fois qu'elle aura pris ses décisions
finales, elle nous en fera part.»
Les étudiantes et étudiants ont donc la chance de se mettre dans la
peau d'un juge. «C'était intéressant de voir la juge Côté exercer, et de
se dire que, comme nous, elle a commencé sur les bancs d'école, indique
Joséphine Frochisse. Je crois qu'on s'est un peu tous vus à sa place,
assis sur le siège du juge. Quand je suis sortie du Centre judiciaire, je
me sentais moi-même comme un petit juge! Et puis ça discutait fort entre
étudiants ensuite!»
C'était la deuxième fois qu'une telle activité avait lieu à la Faculté
de droit. Les étudiants et Éliane-Marie Gaulin sont unanimes pour dire
qu'elle devrait se répéter l'an prochain. «Cette activité constitue un
arrimage parfait entre théorie et application pratique», conclut la
professeure.
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