Liaison, 14 avril 2005
Dans le cadre d'un stage au Mali
Jennifer Morissette se promet
un dépaysement total
Etienne Samson
Du 3 au 31 mai, Jennifer Morissette ainsi que 27 étudiantes et étudiants
quitteront le pays pour effectuer un stage dans la région de Sanankoroba, au
Mali. Il s'agit d'une première expérience du genre pour l'étudiante de
21 ans, originaire de Rimouski, qui n'a en fait jamais quitté le Québec.
Jennifer Morissette étudie en 3e année du baccalauréat en
enseignement au préscolaire et au primaire. C'est dans le cadre de ce
programme qu'elle a saisi l'opportunité de participer au stage au Mali.
«C'est la troisième année que des étudiants de l'Université se rendent dans
la même ville du Mali, explique l'étudiante. Les gens là-bas savent qu'on
s'en vient et ils ont hâte de nous voir.»
Après une multitude d'activités de financement et les vaccins qui
s'imposent, celle qui n'a jamais voyagé est excitée à l'idée de partir enfin
à la découverte de l'inconnu. «C'est plein de sentiments qui se mélangent,
explique-t-elle. C'est difficile de savoir celui qui prime. Je ne sais
vraiment pas à quoi m'attendre. L'Afrique, c'est l'autre bout du monde. Ce
sera pour moi un dépaysement extrême!» s'exclame Jennifer Morissette.
Une autre réalité
Un défi de taille l'attend une fois à destination, celui d'enseigner à
des classes de 45 à 100 élèves dans un contexte très différent de celui
qu'elle connaît. «Au mois de mai, au Mali, la température moyenne est de
39 degrés, et les élèves doivent marcher plusieurs kilomètres pour se rendre
en classe», explique Jennifer Morissette.
Les élèves comprendront-ils sa façon de parler le français? Possèdent-ils
des crayons et des cahiers ou faudra-t-il trouver d'autres manières
d'enseigner? Voilà autant de questions qui tracassent l'étudiante. «Je crois
que mes valeurs seront bouleversées et que je devrai me débrouiller avec les
moyens du bord, indique-t-elle. Pourtant, je sais que je n'ai pas à m'en
faire, on sera bien encadrés une fois sur place.»
À ce sujet, quatre étudiantes ayant déjà fait le stage accompagneront le
groupe. Elles rassembleront les nouveaux stagiaires en sous-groupes deux
fois par semaine afin de vérifier comment ça se passe pour chacun,
d'identifier des problèmes et de les corriger. Ce sera l'occasion pour tous
de partager leur expérience personnelle avec le reste du groupe.
Photo : Véronique Gagné Bergeron
Intégration
Pour faciliter leur intégration à la culture malienne, les stagiaires se
préparent en participant à des soirées axées sur la culture malienne où ils
se familiarisent avec la musique, la situation des femmes et les conditions
de vie du pays. «Le fait de démontrer une connaissance de leur culture et
l'intérêt d'en apprendre davantage nous aidera certainement à tisser des
liens avec nos hôtes, explique l'étudiante.»
Une fois sur place, chaque étudiant sera jumelé à un enseignant malien.
Les stagiaires analyseront les méthodes de cet enseignant durant la première
semaine de leur séjour, question de s'adapter avant de prendre à leur tour
la parole devant les jeunes et de préparer un projet éducatif qu'ils
implanteront avant leur départ. Chaque stagiaire sera en plus hébergé et
nourri dans la famille de son enseignant associé.
Échange culturel
Musicienne, Jennifer Morissette profitera de son voyage au Mali pour
apprendre quelques techniques de tam-tam, et même s'en procurer un. Et
tandis que d'autres étudiantes seraient tentées d'apporter du sirop d'érable
pour accentuer le caractère culturel de l'échange, Jennifer a plutôt décidé
d'apporter une guitare : «Une amie et moi allons acheter une guitare
spécialement pour le voyage. Nous allons en jouer et montrer quelques
accords aux Maliens, puis nous leur offrirons la guitare en cadeau avant de
repartir.»
Jennifer Morissette compte prolonger son séjour en Afrique au-delà des
quatre semaines de stage. «Je passerai deux semaines de plus au Mali pour
approfondir ma culture du pays. Je veux visiter des ruines et des villages
pour en apprendre plus sur les peuples maliens, explique-t-elle. Par la
suite, je compte me rendre au Maroc pour une dernière semaine avant mon
retour le 21 juin.» Voilà un premier voyage qui devrait lui donner une
expérience unique en éducation et une foule d'anecdotes à raconter à ses
premiers élèves québécois!
Photo : Véronique Gagné Bergeron
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