Liaison, 14 avril 2005
Subvention de 115 000 $ pour un projet sur le droit et
le mariage
Stéphanie Raymond
Sébastien Lebel-Grenier, de la Faculté de droit, ainsi que Claude
Gélinas et Pierre Noël, de la Faculté de théologie, d'éthique et de
philosophie, ont obtenu une subvention de recherche de 115 000 $ sur trois
ans du Conseil de recherches en sciences humaines, pour un projet qui
s'intitule Normativité, multiculturalisme et mariage religieux au
Canada : étude de deux modèles d'intégration.
Les trois professeurs font partie du groupe de recherche Société, droit
et religion de l'Université (SODRUS). Sébastien Lebel-Grenier est
spécialiste en droit constitutionnel et en droits fondamentaux, alors que
Claude Gélinas et Pierre Noël sont respectivement spécialistes en
anthropologie et en droit religieux.
Mariage civil ou religieux?
«Le projet consiste d'abord à examiner deux modèles de mariage : celui
en vigueur au Québec, où le mariage religieux est reconnu par l'État, et
celui en vigueur en France, où les époux doivent se marier civilement
puisque le mariage religieux n'est nullement reconnu par l'État, explique
Sébastien Lebel-Grenier. Nous étudierons les impacts de l'un et l'autre
modèle sur l'intégration des nouveaux arrivants ici et en France. Est-il
préférable d'imposer le droit étatique au Québec? C'est la question à
laquelle nous voulons répondre, en tenant compte du fait que la religion
est importante pour beaucoup d'immigrants.»
Le SODRUS formulera ensuite des recommandations à l'État québécois et à
des groupes religieux. «Entre le mariage civil et le mariage religieux
reconnu, il existe une infinité de modalités auxquelles on peut penser.
Par exemple, l'acquittement de formalités administratives étatiques sans
qu'une cérémonie de mariage civil soit nécessaire.»
Le mariage comme élément d'intégration à la société
Pourquoi cette importance accordée au mariage? «Il est intéressant
d'étudier l'intégration des immigrants sous cet angle, car le mariage est
reconnu dans toutes les cultures, et cet événement survient dans la vie de
la majorité des gens, explique le professeur de droit. C'est un moyen par
lequel les immigrants affirment leur amour devant la communauté élargie.
Et la loi sur le mariage influence la façon dont les nouveaux arrivants
perçoivent le rôle de l'État. Elle peut donc servir d'outil pour une
meilleure intégration.»
La subvention de 115 000 $ servira principalement à engager des
auxiliaires de recherche sur des périodes de deux ans. «C'est très
intéressant pour des étudiants de la Faculté de droit ou de la Faculté de
théologie, d'éthique et de philosophie que le sujet intéresse et qui font
une maîtrise ou veulent en faire une», conclut Sébastien Lebel-Grenier.
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