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Liaison, 24 mars 2005
Un professeur auteur-compositeur à ses heures
STÉPHANIE RAYMOND
Jacques Piette est auteur-compositeur. Il est aussi professeur au
Département des lettres et communications. Ainsi, quand il ne communique pas
de façon formelle en tant que chercheur et enseignant, c'est à travers les
mots qu'il met en chanson que cet homme passionné transmet ce qu'il a dans
la tête et dans le cœur.
Jacques Piette gratte la guitare depuis sa jeunesse, et perfectionne son
art depuis plus de 20 ans, faisant sortir de son instrument de prédilection
des sons aussi bien classiques que populaires et jazz. Et comme pour tout
bon guitariste et communicateur, le volet chanson est venu s'ajouter tout
naturellement comme deuxième corde à son art...
Le style Jacques Piette est difficile à définir. Côté paroles, il
s'inscrit résolument dans la tradition de la chanson à textes. Plus français
que québécois. Des chansons d'humour, des chansons d'amour... Côté musique,
les influences se font diverses : jazz et blues, ballade et folk, rythme
brésilien et tango argentin, pop rock… Des chansons à l'image de l'homme :
polyvalentes, nuancées, parfois bien rythmées et souvent poétiques. Bref, du
Jacques Piette. «J'ai de la difficulté à m'identifier à tel ou tel chanteur,
affirme lui-même l'artiste. Je suis très sélectif dans la musique que
j'écoute, et je ne crois pas être l'émule d'aucun artiste.»
Un art à partager
Voilà près de 15 ans que l'artiste se produit une ou deux fois par an,
accompagné de musiciens ou en solo, dans des cafés, des bars, des salles de
spectacles… «Tout a vraiment commencé quand je suis arrivé comme professeur
à Sherbrooke en 1992, raconte-t-il. J'ai participé à un concours de chansons
de la radio CFLX, et j'ai terminé finaliste, avec celle qui a gagné le grand
prix du Festival de la chanson de Granby cette année-là.»
L'aventure s'est poursuivie, car pour Jacques Piette, «la chanson est
faite pour être entendue». «Le fait de faire des spectacles me stimule à
composer pour les gens, explique-t-il. Je n'ai pas besoin d'un grand public;
seulement de quelques personnes qui apprécient ce que je fais.»
Car ce qui guide l'artiste, c'est l'émotion qu'il réussit à transmettre
aux gens. «C'est mon simulant, ma récompense. Je trouve extraordinaire quand
les gens m'écoutent avec attention et réagissent à mes chansons. Et c'est
tellement beau de produire un spectacle quand c'est gratuit. Je plains ceux
qui doivent gagner leur vie avec la chanson dans un marché si difficile, et
je me sens privilégié de le faire uniquement pour le plaisir.»
Après quelques années à pratiquer son art avec un band, Jacques
Piette est revenu à une musique plus acoustique, dans une ambiance très
intimiste, comme lors du spectacle offert le 18 décembre à la salle du
Littoral au centre-ville de Sherbrooke, spectacle intitulé De récits en
récital. Jacques Piette y testait une nouvelle formule, délivrant des
récits entre les chansons. Des chansons sans musique, comme il le dit, qui
ont permis de constater que le chansonnier était aussi conteur. Entre
autres, un texte particulièrement réussi sur André Breton, le poète
surréaliste se promenant à Percé en pleine guerre, la deuxième, la mondiale…
Les spectateurs ont écouté les histoires avec beaucoup d'attention, tout
comme les chansons. Car si Jacques Piette n'a pas la voix d'un Brel ou d'un
Ferré, il a le charme de l'un et de l'autre, et surtout, la qualité du
texte.
Jacques Piette sera en spectacle le 1er avril à 20 h, à la
salle du Littoral, au 138 rue Wellington Nord.
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