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La force de la nature du pays bleu et blanc
Fin août 2003, des étudiantes et étudiants étrangers, français pour la
plupart, débarquent à Sherbrooke dans le cadre d'un échange universitaire.
Un an et demi plus tard, ils sont de retour sur le vieux continent.
Physiquement. Car dans leur tête, ils sont encore au Québec.
Stéphane, Delphine, Benjamin, Marion, Céline, Arnaud, Nettie, Daniel,
Gaelle, Nicolas, Isabelle et bien d'autres… Nous sommes maintenant tous
rentrés chez nous, à Paris, Toulouse, Marseille, Grenoble, Montpellier, mais
aussi à la Réunion, en Hollande ou encore à bien d'autres endroits. Pourtant
les souvenirs et les mots cognent dans nos têtes de «maudits Français».
L'expérience de découvrir et partager la vie québécoise, votre vie, votre
culture, fut exceptionnelle. Dans ce «royaume de la poutine» (les Cow-boys
fringants), nous avons alors essayé de tout faire, tout découvrir en
parcourant différents types de cultures. Tout cela eut pour effet un gain
moyen de 5 kg de masse adipeuse pour nous autres. Même si c'est bon, la
poutine (surtout à 4 h du matin après le parté...), câline, c'est
gras!
L'Université de Sherbrooke nous a aussi offert un cadre d'études
excellent et très agréable, nous avons tous obtenu notre année. Loin de nous
mener dans un kudsak, cette aventure québécoise nous a ouvert des
portes.
Beaucoup d'entre nous se sont intégrés dans différentes structures de
l'Université au sein des équipes Vert & Or (Vert & Or, go, go!) ou de
diverses associations (EFUS, CFAK, théâtre...).
Nous avons pu admirer la beauté, la force de la nature du pays bleu et
blanc qui, au fil des saisons, nous offre un spectacle magnifique, du ballet
des baleines dans le Saint-Laurent à l'opéra des arbres s'embrasant à
l'approche de l'hiver.
Allez-vous nous croire? La neige va nous manquer. Ce qui n'est souvent
pour vous que de la marde blanche a ravi nos yeux émerveillés devant la
ville et la nature trois mois recouverts de ce doux tapis d'hiver, une
expérience inédite pour la grande majorité d'entre nous. Le froid de l'hiver
aura également été une découverte importante pour nous : combien de nos amis
ne peuvent croire que nous ayons eu des températures inférieures à
-45 degrés! Par chez nous, quand il fait -5, y fait frette!
Nous avons parcouru de très belles villes. Sherbrooke est une belle
ville, même si cela ne nous parut pas évident de prime abord. Il faut savoir
attendre de découvrir le charme des briques rouges qui luisent au soleil
couchant, de la ville qui commence à s'illuminer le soir lorsqu'on descend
la rue Galt Ouest pour aller vers le centre-ville. Quelle belle vue
également depuis le sommet du mont du même nom lorsqu'on profite du ski de
nuit. Montréal, Trois-Rivières, Chicoutimi, Gaspé et bien sûr, Québec (où
l'on se réchauffe au festival à la lueur du caribou), et bien d'autres, des
noms qui résonnent comme autant de lieux proches à nos cœurs. Quel Québécois
ne rirait pas en entendant l'histoire de ce groupe de Français qui mit en
novembre dernier 19 heures pour rallier Chicoutimi depuis Sherbrooke, en
passant par la transquébécoise recouverte de neige?
Pourrait-on décrire notre année en oubliant les partés? Non, les
Québécois ont le sens de la fête et nous l'avions également. Autant vous
dire que la rue Wellington n'a plus de secret pour nous, même si nous
l'avons parfois arpentée en zigzaguant un petit peu. Et le Kudsak! Quelle
ambiance! Une ambiance étudiante et chaude où l'on se sent chez soi, surtout
le mercredi soir au son des pichets à six pièces.
Cette expérience nous a énormément apporté, une fleur de lys s'est
dessinée sur notre cœur tout au long de cette année. Il est sûr que la
grande majorité d'entre nous reviendra un jour ou l'autre, en touriste ou
pour y vivre, certains en parlent déjà... Vous pouvez être sûr que nos amis
français nous entendent désormais niaiser sur nos souvenirs du Québec à
longueur de journée. La nostalgie de notre aventure est donc très présente,
mais comme le dit la chanson des Respectables : «S'il y a des choses qui te
plaisent ici, elles seront plus belles vues de là bas».
Merci, Sherbrooke, et vive le Québec!
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