Cinq professeurs brésiliens reçoivent un doctorat de l'UdeS
STÉPHANIE RAYMOND
Cinq professeurs des facultés d'éducation, de lettres et de sociologie de
l'Universidade Estadual de Feira de Santana (UEFS), au Brésil, peuvent
maintenant accrocher fièrement leur doctorat de l'Université de Sherbrooke
dans leur bureau. Après cinq ans de formation assurée par la Faculté
d'éducation sherbrookoise, l'UEFS organisait une grande fête pour la
première collation des grades de l'UdeS au Brésil, le 18 novembre, à Feira
de Santana, en présence du recteur Bruno-Marie Béchard et de Céline Garant,
doyenne de la Faculté d'éducation.
En 1998, la rectrice de l'UEFS, Anaci Bispo Paim, souhaitait rehausser le
niveau de scolarité de ses professeurs afin de favoriser le développement de
la recherche dans sa région. Marcel Lavallée, alors consul honoraire du
Canada pour la région de Bahia, a informé le doyen de l'époque, Mario
Laforest, de ce projet qui s'est conclu par un contrat entre les deux
universités pour mettre en place un doctorat sous la responsabilité de la
Faculté d'éducation de l'UdeS.
«Cette formation représente tout un exploit pour nous, a indiqué Céline
Garant, doyenne de la Faculté d'éducation. Permettre à cinq étudiants, et
bientôt huit, de réussir un doctorat dans une autre langue, une autre
culture et à distance a représenté un défi de taille, défi que des
professeurs de la Faculté ont relevé avec brio.»
Deux professeurs de Sherbrooke, Marc Bigras et Roland Louis, ont assumé
tour à tour la coordination sur le terrain en assurant les liens entre les
directeurs et directrices de thèse sherbrookois et les «professeurs-étudiants»
brésiliens. L'UEFS a aussi désigné des coordonnatrices brésiliennes parlant
français pour travailler étroitement avec le coordonnateur de l'UdeS.
Roland Louis, qui a passé l'année 2002 à Feira de Santana, a porté le
dernier coup de barre pour assurer la réussite de ce projet. Il a surmonté
avec succès le défi de comprendre la culture et les façons de faire
brésiliennes. «Il y a eu certains problèmes d'incompréhension culturelle à
un moment donné, mais les choses se sont replacées. Heureusement, je suis
habitué de travailler au niveau international. J'avais déjà donné des
formations en France, en Suisse, en Bolivie et au Chili», explique le
professeur d'origine haïtienne, qui a appris le portugais pour sa mission.
Un service de traduction des thèses du portugais au français avait de
plus été mis en place. Les cinq sujets ont été la décentralisation dans les
écoles municipales du Salvador, les représentations sociales de
l'affectivité chez les enseignants, les représentations de la citoyenneté
chez les professeurs, le modèle contemporain de la subjectivité masculine et
les stratégies d'enseignement et d'apprentissage de l'écriture.
Fierté et collaboration prolongée
«Les professeurs de l'UEFS étaient très fiers d'avoir reçu un diplôme de
l'Université de Sherbrooke pour une formation qu'ils n'auraient pas pu
suivre au Brésil et qui leur donne un plus par rapport aux autres, affirme
Roland Louis. Et le fait que notre recteur et notre doyenne de la Faculté
d'éducation soient présents à leur collation des grades les a ravis.»
De son côté, le recteur Bruno-Marie Béchard a souligné sa fierté de voir
l'UdeS contribuer au développement du système universitaire d'un grand pays
comme le Brésil. «L'Université de Sherbrooke est très heureuse d'avoir
participé à la formation de nouveaux titulaires de doctorat au Brésil dans
une optique d'enrichissement mutuel, a-t-il déclaré. Je me réjouis que nos
deux universités continuent à coopérer et à apprendre de nos différences
culturelles. Ce partenariat est source d'amitiés durables entre nos deux
communautés, pour le bien de nos pays et de l'humanité tout entière.»
Trois autres professeurs brésiliens de l'UEFS recevront bientôt leur
doctorat en éducation de l'UdeS. Mais la collaboration entre Sherbrooke et
l'Universidade de Feira de Santana ne s'arrêtera pas là : «Les professeurs
de Santana veulent maintenant mener des recherches autonomes, et ils nous
ont demandé de les appuyer et de les mettre en contact avec d'autres
chercheurs en éducation. Ils désirent également que nous les aidions à
mettre en place un programme de maîtrise en éducation. Nous sommes très
contents de ce grand projet; l'Université de Sherbrooke joue ainsi un rôle
important au Brésil», termine Roland Louis.
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