VertemnUS : quand la passion
pour la musique de chambre revit!
STÉPHANIE RAYMOND
Musique de chambre n'égale pas que Bach et Vivaldi. À voir la variété des
pièces jouées par les étudiantes et étudiants de l'Atelier de musique de
chambre de l'École de musique, et à constater le plaisir qu'ils ont à
monter un concert pour le 6 décembre, cette formule semble encore avoir de
belles années devant elle.
Le nouveau cours de musique de chambre, qui va de l'Atelier I à l'Atelier
VI, répond réellement à un besoin. «Plusieurs étudiants avaient exprimé
le désir de travailler en duo, trio ou quatuor, indique Anick Lessard,
chargée de cours à l'École de musique. Nous avons donc introduit cette
nouvelle formule d'ateliers de musique de chambre, comme cela se fait dans
les conservatoires, lors de la révision de notre programme.»
Au XVIIIe siècle, la musique de chambre était destinée à être
jouée dans les salons et les églises, d'où la petitesse des ensembles, qui
comprennent de un à dix musiciens. La formation classique est le quatuor.
«La formule a évolué au cours des siècles, et on y intègre aujourd'hui
des instruments non traditionnels tels que le marimba ou la guitare,
explique Anick Lessard. Grâce à l'atelier, 20 étudiantes et étudiants ont
l'occasion de se familiariser avec des auteurs baroques, classiques,
romantiques, modernes et contemporains, d'explorer le répertoire et de
choisir des pièces en fonction de leur instrument.»
Autre avantage des petits ensembles : leur malléabilité. «Les étudiants
ne jouent pas toujours avec la même formation. Certains sont sur deux
ensembles à la fois. Cette géométrie variable sera davantage exploitée au
cours de l'année.» Le nom du groupe est d'ailleurs VertemnUS, dieu grec des
récoltes et de l'abondance ayant la propriété de prendre la forme de son
choix.
Monter un concert : une formation très utile!
«Je me suis inscrit à ce cours pour connaître les autres instrumentistes
et aller chercher une expérience supplémentaire, indique Sébastien Fortier.
La grande variété de la musique de chambre nous permet de choisir des pièces
conçues pour nos instruments et correspondant vraiment à nos goûts.»
Lors du cours, les étudiantes et étudiants assistent aux prestations des
autres ensembles et émettent des commentaires. «Nous développons ainsi notre
goût et notre écoute critique, affirme Mélissa Moreau. Et si dix personnes
font le même commentaire à notre endroit, on est plus susceptible de le
croire que si une seule personne donne son avis.»
Et ce n'est pas tout : les musiciens doivent également monter un concert
de A à Z, tant au niveau technique que musical. «Les
étudiantes et étudiants sont divisés en quatre équipes : technique,
publicité, concert et bilan, explique Anick Lessard. Cette formule est
unique au Québec; c'est presque un régime coopératif, grâce auquel les
étudiants apprennent à mettre un concert en marché, formation qui manque
bien souvent aux musiciens.»
L'expérience acquise peut mener à la formation d'ensembles «vendables»
auprès du public. «Quand on se rend compte qu'on est capable de monter un
concert, on a envie d'avoir des projets!» affirme Mélissa Moreau.
Concert offert à tous
Le concert, intitulé La musique aux milles visages, aura lieu le
6 décembre de 12 h à 13 h 30, au Foyer côté jardin du Centre culturel.
L'entrée est libre. Dix ensembles utilisant près de dix instruments
différents au total joueront une pièce chacune, dont des œuvres de Bohuslav
Martinu, Astor Piazzolla, Gabriel Fauré et Mauro Giuliani. En grande
primeur : Quatre esquisses pour flûtes et piano de Ladislas de
Rohozinski, pièce impressionniste redécouverte il y a quelques années
par le petit-fils du compositeur, qui l'a aussitôt confiée à l'École de
musique.
Un concert, ou même plusieurs, sera ainsi offert chaque session par les
étudiantes et étudiants de l'Atelier de musique de chambre. «Ce
nouveau cours est un bel instrument de recrutement, termine avec
enthousiasme Anick Lessard. On nourrit d'ailleurs le projet de donner des
concerts dans les cégeps et les autres universités, et possiblement de
produire un disque et un site Internet. En fait, les possibilités sont
illimitées!»
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