7 juillet 2005 (no 20)
16 juin 2005 (no 19)
26 mai 2005 (no 18)
5 mai 2005 (no 17)
14 avril 2005 (no 16)
24 mars 2005 (no 15)
10 mars 2005 (no 14)
24 février 2005 (no 13)
10 février 2005 (no 12)
27 janvier 2005 (no 11)
13 janvier 2005 (no 10)
9 décembre 2004 (no 9)
>15 novembre 2004 (no 8)
11 novembre 2004 (no 7)
28 octobre 2004 (no 6)
14 octobre 2004 (no 5)
30 septembre 2004 (no 4)
16 septembre 2004 (no 3)
2 septembre 2004 (no 2)
19 août 2004 (no 1)
1993-1994 à 2004-2005

Les photos de l'année

Liaison région

Calendrier des parutions 2004-2005

L'équipe des publications Liaison
Liaison recherche
Liaison culturel
Liaison Longueuil
Liaison médias
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 

 


 

Liaison, 25 novembre 2004

Famille : Quand la distance nous rapproche

Psychologue invité : ERIC MAHEUX

Le temps des fêtes arrive à grands pas. Les études ou le travail laissent momentanément place aux incursions familiales, aux retrouvailles entre amis, aux escapades en plein air, aux voyages (pour les chanceux) et pourquoi pas, simplement un moment pour lire, rêvasser, se faire «chauffer la couenne» devant un bon feu de foyer. Cette période de l'année invite à nous retrouver, à faire le point et à nous ressourcer. Oui, tout ça devient possible… dans la mesure où nous y faisons de la place.

D'autres personnes préféreraient, si elles en étaient capables, s'endormir et se réveiller seulement une fois ce moment passé. Des parents étouffants, un oncle un peu trop collant, un père qui nous ridiculise chaque fois qu'il a trop bu, des relations froides ou inconfortables avec certains membres de la famille; nous ne savons pas toujours comment nous comporter face à de telles situations.

Développer une saine distance

Devant ces difficultés, on est souvent ambivalent : doit-on endurer ces malaises sans rien dire ou couper les ponts en gardant une distance? Une chose est certaine, s'il y a un malaise, il ne disparaît pas par magie. Les années passent, le malaise grandit et creuse graduellement un fossé dans la relation. Même si la distance nous donne un répit face au malaise, elle empêche parfois de le dépasser et d'agir au cœur du problème. Cette distance peut alors nous empêcher de développer des relations plus significatives avec les membres de notre famille. Pris entre un besoin de penser à soi et la peur des réactions de l'autre, on prend quelquefois une distance sans s'être encore demandé ce qu'on aurait pu faire pour mieux être dans cette relation.

On oublie souvent qu'il existe des positions intermédiaires où il est possible de garder une saine distance tout en restant en relation. Par exemple, face à une relation étouffante avec sa mère, une fille pourrait lui expliquer en quoi ses conseils sont étouffants pour elle et l'empêchent d'apprécier la relation. Communiquer à l'autre ce qu'on vit, c'est se donner à soi-même un espace confortable et également offrir à l'autre la chance d'y réagir. C'est alors que la distance permet de dépasser le malaise tout en nous rapprochant de l'autre.

Cependant, il arrive que l'autre ne soit pas réceptif à respecter les besoins qu'on lui exprime. C'est alors que la distance peut devenir saine et prendre différentes formes. Face à un père qui ridiculise son fils lorsqu'il est ivre, ce dernier pourrait alors décider de ne pas participer au party de Noël ou bien partir lorsque son père commence à trop consommer. D'autres personnes décideront peut-être d'adopter une position plus ferme en s'éloignant d'une relation insatisfaisante ou tout simplement en y mettant fin. À chacun sa distance et sa façon de l'exprimer!

Agir pour que ça change

Prendre des distances dans une relation amène inévitablement un changement dans celle-ci. Même si cette distance est bonne pour soi, les proches peuvent avoir des réactions d'incompréhension face à ce changement déstabilisant. Par exemple, une mère soucieuse de sa fille pourrait avoir de la difficulté à comprendre que celle-ci lui exprime son impossibilité à lui parler chaque fois qu'elle téléphone. Lorsqu'on décide de mettre une distance dans une relation, cette décision peut être perçue par l'autre comme une menace pour la relation. Le rôle de chacun s'en voit momentanément changé et du même coup l'utilité qu'il avait. Ainsi, une mère qui se sentait utile à conseiller sa fille se sentira peut-être «inutile» de ne plus avoir ce rôle. C'est pourquoi il n'est pas toujours facile de changer sans créer quelques remous… le temps que les membres de sa famille s'habituent à ces transformations et qu'on sache également y trouver sa place. Expliquer franchement à l'autre en quoi cette distance est bénéfique pour soi peut l'aider à la comprendre et par la suite à s'y adapter. Dans l'exemple ci-dessus, il serait alors possible que cette fille explique à sa mère qu'elle préférerait lui parler lorsqu'elle se sent disponible, et que pour cette raison, elle aimerait qu'elle attende parfois son appel, le temps qu'elle en ait l'initiative.

Soit, avant la course effrénée aux cadeaux, les partys de bureau, les soupers de famille, le réveillon, il peut être important de s'arrêter un moment pour se demander ce qui est réellement important pour soi. On a parfois à se positionner dans ses relations afin que cette période de l'année ne se transforme pas en ce qu'on ne souhaitait pas au tout début. Se ressourcer nécessite qu'on se donne en relation les conditions favorables à ce que faire se peut.

En collaboration avec le Service de psychologie et d'orientation.

Retour à la une

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Rédacteur en chef :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca