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Liaison, 25 novembre 2004

 

 

Catherine Fol est cinéaste. Dans son dernier film, Ceci n'est pas Einstein, elle propose une réflexion ludique et humaniste sur la soif de savoir et le pouvoir de l'imagination.

Photo SSF : Jacques Beauchesne

 


La science réinventée à l'écran

CHANTAL GAIGNARD
Collaboration spéciale

Catherine Fol fabrique des images à couper le souffle et possède plus d'un tour dans son sac pour rendre la science attrayante. Lors de son passage au colloque de l'Association des professeurs de sciences du Québec (APSQ), qui se tenait sur le campus du 28 au 30 octobre, la documentariste Catherine Fol a présenté avec enthousiasme sa plus récente création, Ceci n'est pas Einstein. Se penchant sur la physique, Catherine Fol y propose une réflexion ludique et humaniste sur la soif de savoir et le pouvoir de l'imagination. Elle explique sa démarche artistique et dévoile ses sources d'inspiration. L'ingénieure physique formule même un souhait pour l'Année internationale de la physique, qui se déroulera en 2005…

Catherine Fol s'initie à la caméra en 1988-1989 lors de sa participation à La course des Amériques, émission télévisée diffusée à l'époque sur les ondes de Radio-Canada et mettant en scène des vidéastes qui parcourent le monde. Elle vise ensuite à poursuivre ses études en astrophysique en France, puis à s'inscrire au doctorat aux États-Unis. Or, la vie en décide autrement : elle remporte le premier prix de la course, un stage d'un an à l'Office national du film (ONF). Elle tourne quelques documentaires sociaux, puis elle jette son dévolu sur des thèmes scientifiques. Toutatis (1996), Le lien cosmique (2000) et Ceci n'est pas Einstein (2003) sont ses plus récentes productions. «On finit toujours par revenir à ce qu'on aime le plus. Je suis retournée rapidement à mes premières amours, les sciences», confie la globe-trotter.

Soucieuse de sensibiliser le public à la science, Catherine Fol exploite largement l'imagerie numérique. Ses sources d'inspiration prennent racine autant dans les œuvres d'art, la musique, les mythes et les légendes que dans les musées et les revues scientifiques. «Un bon moyen pour rendre la science attrayante est de montrer la beauté esthétique de la nature.» Chaque concept artistique qu'elle matérialise à des fins pédagogiques est approuvé par des spécialistes. «C'est bien d'avoir une bonne idée, mais il faut toujours vérifier qu'elle est rigoureuse!» prévient-elle.

Utilisant l'extrait musical «Un plus un donnent deux» de la chanson «Ça», de Daniel Boucher, Catherine Fol se lance dans l'interprétation du théorème d'incomplétude de Gödel. Celui-ci soutient que certains faits réels sont impossibles à prouver par les mathématiques. Peut-on s'interroger sur la véracité du résultat prévisible d'une équation élémentaire? C'est par cette question, adressée à un expert, que la comédienne Pascale Montpetit tente de comprendre avec nous. «C'est inconcevable, pour les scientifiques, de résumer si simplement ce théorème, consent la vulgarisatrice. Mais en faisant poser la question à la comédienne Pascale Montpetit, cela devenait acceptable. Tout est dans la façon de présenter une idée.»

Fervente d'une approche esthétique, la documentariste en profite pour souligner l'importance du lien entre l'art et la science dans les découvertes scientifiques. «Qui sait si ce n'est pas parce qu'Albert Einstein a vu des peintures de grands maîtres qu'un jour il s'est dit : «Si je me mettais à cheval sur un rayon de lumière, comment m'apparaîtrait le monde?» C'est original comme pensée. D'où cette idée lui est-elle venue? C'est peut-être parce qu'il pratiquait le violon, qui sait? Plus on est riche de connaissances intellectuelles et artistiques, plus on est outillé pour faire de la recherche.»

Catherine Fol émet un souhait pour la physique, qui sera célébrée l'an prochain lors de l'Année internationale de la physique. De la même manière qu'elle multiplie les passages entre la science et les arts, Catherine Fol espère que la physique et ceux qui la pratiquent sauront ouvrir davantage leur esprit aux autres disciplines. «Les neurologues travaillent avec des psychologues, qui pratiquent un domaine plus près des sciences humaines. C'est un tout. Si vous voulez comprendre le cerveau humain, il faut ouvrir les portes!, s'exclame l'artiste. C'est mon souhait, mais je pense que c'est déjà commencé.»

Le coffret DVD Einstein, Toutatis et les autres (2004), qui englobe ses trois documentaires scientifiques, clôt la série cinématographique de Catherine Fol traitant du grand mystère de la vie humaine. Ses prochains films parleront de la conscience, annonce-t-elle, un sujet tout aussi passionnant.

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