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Liaison, 25 novembre 2004

 

 

La réputation d’excellence des professeurs à la Faculté de médecine The-Bao Bui et Andrew Benko dans le domaine de l’angiographie leur a valu d’être choisis pour mener une intervention chirurgicale au coeur retransmise en direct le 28 octobre au congrès du Midwest Institute for Interventional Therapy, à Chicago. Ils ont été aidés de collègues radiologues, infirmières en bloc opératoire et technologues en radiologie.

 


Nos spécialistes en angiographie
reconnus dans le monde entier

STÉPHANIE RAYMOND

Pas facile de mener une intervention chirurgicale au cœur. Et encore moins lorsque des centaines d’yeux sont rivés sur vous et que des questions vous sont posées en direct. C’est le tour de force qu’ont réussi les professeurs et radiologistes d’intervention Andrew Benko et The-Bao Bui, du Département de radiologie diagnostique du CHUS, le 28 octobre, alors qu’ils ont pratiqué une intervention diffusée par vidéoconférence au congrès annuel du Midwest Institute for Interventional Therapy à Chicago.

Ce congrès rassemblait 300 radiologues, chirurgiens cardiaques et neurochirurgiens de partout dans le monde. L’intervention consistait à poser une endoprothèse dans l’aorte d’un patient qui souffrait d’un anévrisme (tumeur). Cette prothèse remplace la paroi atteinte, évitant que celle-ci ne se rompe. La technique utilisée, appelée angiographie, consiste à se laisser guider par un scanner qui radiographie les vaisseaux après injection d’un liquide opaque aux rayons X.

«Nous n’avons donc pas besoin d’ouvrir le thorax, ce qui aurait été risqué pour un homme de 84 ans souffrant d’insuffisance cardiaque, explique The-Bao Bui. Nous n’avons pratiqué qu’une petite incision à l’aine, introduit le cathéter et posé la prothèse, guidés par les images 3D du scanner. Le tout prend environ une heure.» Moins de deux jours après, le patient repartait chez lui. «On évite ainsi deux semaines d’hospitalisation et un mois de convalescence», indique Andrew Benko.

Réputation d’excellence

Seulement une dizaine de radiologues au Canada maîtrise cette technique d’intervention. La réputation d’excellence de l’équipe du CHUS, qui comprend un troisième membre, François Belzile, a valu à Andrew Benko et à The-Bao Bui d’être choisis par les organisateurs du congrès. «C’est au CHUS que nous posons le plus d’endoprothèses en Amérique du Nord, soit 200 depuis cinq ans», indique Andrew Benko. Sur ces 200, on répertorie seulement cinq cas qui ont nécessité une deuxième intervention, alors que le taux de réintervention mondial est de 15 %. De plus, aucune rupture de prothèse ne s’est produite.

C’est au CHUS que ce type d’intervention a été réalisé pour la première fois à l’échelle internationale. L’hôpital est doté des meilleurs appareils d’angiographie. Les deux spécialistes feront d’ailleurs une deuxième intervention diffusée en direct en janvier, pour le bénéfice des 3000 spécialistes qui se réuniront à Miami dans le cadre du plus gros congrès de thérapie endovasculaire au monde.

Faire rayonner la Faculté de médecine grâce à la formation

Pas moins de 80 % des équipes qui posent des endoprothèses à l’aorte au Canada ont été formées par les professeurs Bui et Benko. Outre les résidents en radiologie de l’UdeS, des dizaines d’étudiants d’ailleurs ont suivi une formation à Sherbrooke. «Nous recevons des résidents de McGill, de l’Institut de cardiologie de Montréal, d’Amérique du Sud, etc., qui viennent passer trois mois ici. Notre prochain résident sera de Vancouver.» Plusieurs de ces étudiants s’en vont ensuite vers d’autres cieux (Toronto, Londres, Lausanne, etc.) et deviennent ainsi des ambassadeurs pour la Faculté de médecine. «Ces formations, ainsi que notre participation à des congrès, contribuent au rayonnement de l’institution, se réjouit The-Bao Bui. Les gens constatent que ce n’est pas que dans les grands centres qu’il se passe des choses intéressantes. Et cela donne confiance à nos résidants.»

Les deux spécialistes sont eux-mêmes d’anciens étudiants de l’UdeS qui, après des séjours à l’extérieur, sont revenus à leurs premières amours. «Nous bénéficions d’une situation unique ici, affirme Andrew Benko. Un large territoire à couvrir, l’opportunité de développer le domaine, le soutien de l’administration et de nos pairs… Il n’y a pas d’endroit comparable.»

Les deux spécialistes mènent à l’heure actuelle des recherches sur les colorants intraveineux utilisés pour voir les vaisseaux du patient au scanner. «Tous les jours, nous essayons de pousser la technologie au maximum», conclut The-Bao Bui.

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