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En stage avec Écologie sans frontière
Troquer l'hiver québécois contre l'été brésilien
Peut-être les avez-vous déjà rencontrés, au hasard de vos
pérégrinations sur le campus. Ils sont quatre étudiantes et étudiants en
écologie qui s'activent actuellement à amasser des fonds pour financer leur
stage d'étude au Brésil, qui aura lieu la session prochaine. Quand ils ne
vendent pas des t-shirts, du café ou des plantes, ils organisent des
soupers-bénéfice ou collectionnent les petits boulots. Ils travaillent
activement, sans compter les heures, stimulés par la perspective de ce
projet qui bientôt les fera quitter les bancs d'école pour la forêt
tropicale du plus grand pays d'Amérique du Sud, à des milliers de kilomètres
de l'hiver québécois. Les chanceux!
CHARLES VINCENT
Au moment où nous recevrons nos premiers comptes de cartes de crédit
(rien ne sert de le nier!), au mois de janvier prochain, Marianne Bachand,
Miriam Desmarais, Philippe LeBel et Samuel Royer Tardif s'envoleront pour le
Brésil, grisés à l'idée de vivre l'expérience de leur vie. Les quatre
membres d'Écologie sans frontière (ESF) seront alors accueillis par des
collègues de l'Université fédérale de Pernambuco, leur port d'attache
jusqu'au mois d'avril. Le stage qu'ils y feront porte sur la fragmentation
de la forêt tropicale du littoral atlantique brésilien, de même que sur la
gestion et la conservation des parcelles résiduelles de forêt dans un
endroit considéré comme le poumon de la planète par la communauté
scientifique internationale.
Chacun des quatre étudiants sera jumelé à un professeur brésilien. Au
moment d'écrire ces lignes, Miriam n'avait pas encore fait son choix parmi
l'ensemble des chercheurs de Pernambuco qui se sont offerts pour superviser
les stages des étudiants québécois; mais Marianne entendait bien travailler
avec un spécialiste des petits mammifères, Samuel avec un entomologiste
passionné des fourmis, et Philippe avec un écophysiologiste, c'est-à-dire un
spécialiste qui cherche à mieux comprendre les populations humaines,
animales et végétales à travers leur comportement et leur physiologie. Sur
place, ils intégreront le groupe de recherche de leur professeur et
réaliseront des études dans la région sauvage du Sierra Grande.
Pour eux, ce sera une occasion en or d'en apprendre davantage sur un
écosystème qu'ils n'ont encore jamais étudié, celui de la forêt tropicale.
Ce sera aussi un moment privilégié pour s'ouvrir à une nouvelle culture et à
une nouvelle langue. «Ce qui m'attire le plus dans ce genre d'aventure,
indique Samuel, c'est la possibilité de vivre dans le pays, comme les gens,
de se créer un quotidien totalement différent.» Le stage comportera
également une partie «communautaire». Il est prévu que les étudiantes et
étudiants se rendent une fois par semaine dans une des écoles primaires de
Recife afin de sensibiliser les jeunes élèves à l'importance de l'écologie.
Un groupe bien soudé
C'est la deuxième fois que des étudiants d'ESF, un organisme à but non
lucratif fondé il y a neuf ans par la professeure d'écologie Colette Ansseau,
se rendent au Brésil. L'an passé, ils étaient onze à participer à un stage
en sol brésilien qui, dans les grandes lignes, offrait les mêmes
possibilités que celui de cette année (voir Liaison, vol. 37, no 17).
«C'est dans la continuité de ce qui s'est fait l'an passé que nous nous
rendrons au Brésil, en janvier», explique Miriam Desmarais. «À ESF, on
essaie d'envoyer les étudiants aux mêmes endroits, comme c'est le cas depuis
quelques années au Brésil et en Argentine, précise Collette Ansseau. C'est
une façon de développer des liens plus forts avec des collègues d'autres
universités, et c'est profitable pour les étudiants.»
La particularité, cette année, c'est que le quatuor forme l'un des plus
petits groupes de l'histoire d'ESF. Une caractéristique qui offre plusieurs
avantages, au dire des étudiantes et étudiants. «La communication est plus
facile, nous sommes plus proches les uns des autres, indique Marianne. Comme
membre d'un aussi petit groupe, nous sommes forcés de faire du vrai travail
d'équipe, et c'est très bien ainsi.» Et le hasard a apparemment bien fait
les choses : il existe une bonne chimie entre les étudiantes et étudiants
qui, une fois par semaine, se retrouvent autour d'une bonne bouffe, question
de faire le point sur les préparatifs et d'apprendre à mieux se connaître.
Pour eux, cette expérience sera un bon moyen de faire le point à un
moment charnière de leur vie. En décembre prochain, ils termineront leurs
études de 1er cycle. «En ce qui me concerne, explique Miriam, le
stage sera ma première expérience en recherche. Ce sera l'occasion pour moi
de savoir si j'ai envie de poursuivre au 2e cycle.» Une décision
qui les attend, tous, dans les prochains mois, mais à laquelle ils n'ont pas
encore eu le temps de songer, trop pris qu'ils sont dans l'organisation de
leur séjour au Brésil. Une chose est certaine, ils partagent tous un intérêt
pour des études ou un travail à l'étranger.
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