Étudier le droit tout en faisant un MBA :
pas facile, mais combien profitable!
STÉPHANIE RAYMOND
L'étude du droit suffirait à donner des boutons à certains. Quand en plus
on combine cela avec une maîtrise en MBA, mieux vaut être prêt à s'atteler à
la tâche. «Mais l'effort vaut la peine», assure Julie Vallières, étudiante
de 4e année du programme
intégré de baccalauréat en droit avec maîtrise en administration des
affaires.
Julie Vallières fait partie de la toute première cohorte de ce programme,
qui a débuté en 2001. «J'hésitais entre étudier en droit et en
administration, raconte-t-elle. Ce nouveau programme rejoignait parfaitement
mes deux centres d'intérêts.»
Entre les sessions d'études et les interventions en entreprise, les
quatre années de droit-MBA n'offrent aucun répit. Première année : droit. À
l'hiver, possibilité de s'inscrire au MBA si ses notes sont supérieures à la
moyenne, et même si on n'a pas d'expérience de travail, comme il est
habituellement requis pour entreprendre cette maîtrise. Le MBA commence
l'été suivant. S'ensuivent six sessions de cours de droit et/ou de MBA,
entrecoupées l'été de trois interventions en entreprise et d'un stage
coopératif à la toute fin. Sans compter l'année de barreau qui termine les
études de droit.
Difficile mais combien profitable
«Le plus difficile est d'avoir en même temps des cours de droit et des
cours d'administration, affirme Julie Vallières. Les deux facultés ont des
façons d'enseigner et d'évaluer tout à fait différentes. J'ai vécu un
véritable «choc culturel» le premier été, lorsque je suis passée de la
Faculté de droit à celle d'Administration. L'adaptation a été difficile. En
droit, on est plus encadré et il y a beaucoup d'étude; en administration, on
est davantage laissé à nous-mêmes et il y a beaucoup de travaux d'équipe.
Résultat : on est dans le rush toute la session!»
Il faut donc être masochiste pour étudier dans ce programme? «Non. C'est
le meilleur choix que j'aie fait pour ma carrière et je ne regrette pas du
tout. Le droit et l'administration sont très complémentaires. Par rapport au
droit, le MBA nous permet de résoudre des problèmes avec une perspective
plus large. Il nous apprend surtout à travailler en équipe, et aussi à
s'exprimer devant un groupe.»
Selon l'étudiante, il suffit d'être prêt à mettre du temps et d'avoir un
intérêt pour l'administration. Le seul préalable nécessaire pour s'inscrire
au programme est de posséder un DEC. Deux petites semaines de mathématiques
préparatoires le premier été fourniront les connaissances de base
nécessaires pour entreprendre le MBA.
«Que ce soit pour ouvrir son propre bureau, travailler en entreprise,
gérer du personnel, etc., les connaissances d'administration que nous avons
acquises sont un gros plus», affirme celle qui rêve de faire carrière dans
le domaine du droit des affaires.
Un groupe tricoté serré
Alors qu'ils étaient 18 au début du programme de MBA en 2002, la première
cohorte ne comporte plus que 10 étudiants. «Après certaines frictions le
premier été, nous avons vraiment appris à travailler ensemble. Maintenant,
nous sommes vraiment proches et nous avons tissé des liens très forts. Nous
organisons par exemple un ou deux soupers par session. Et on va garder des
liens après nos études, c'est certain!»
Les trois autres cohortes qui ont suivi comprennent une vingtaine
d'étudiants environ, leur nombre étant limité.
Et la vie en dehors des études?
En plus de suivre plusieurs cours (huit cours de trois heures par session
constitue un horaire normal), Julie Vallières donne elle-même un cours d'un
crédit aux étudiants de première année, en recherche documentaire. «J'aime
enseigner, et cela m'assure un petit revenu, explique-t-elle. Mais j'avoue
que peu d'entre nous (étudiants en droit-MBA) travaillent.»
Elle affirme que sa vie sociale ressemble à celle de tout autre
étudiant. «Je ne m'empêche pas de faire ce dont j'ai envie : sport, cinéma,
sorties… Cela prend seulement un peu plus d'organisation et de discipline.»
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