La science et la technologie : un mariage heureux
STÉPHANIE RAYMOND
Retour aux sources pour l’Association des professeurs de sciences du
Québec (APSQ) : alors qu’elle fête son 40e anniversaire
cette année, l’APSQ a décidé de tenir son 39e congrès
à l’Université de Sherbrooke, qui avait accueilli le tout premier
rassemblement en 1967.
Quelque 600 enseignants et professeurs provenant d’écoles primaires et
secondaires, de cégeps et d’universités de partout au Québec ont partagé
leurs réflexions sur le thème Enseigner à l’ère des technologies de
l’information. Liaison a dressé un résumé de quatre présentations
données par des professeurs et coordonnateurs de laboratoire de
l’Université.
La microscopie électronique : outil pour l’exploration du monde
nanoscopique
Fascinant d’observer le monde de l’infiniment petit. De «voir» un atome,
ou du moins le halo d’un atome. De découvrir toute la beauté d’un flocon de
neige (www.its.caltech.edu/~atomic/snowcrystals)
et, pourquoi pas, l’intérieur de l’oreille d’une souris. C’est ce que permet
de faire le microscope électronique, avec lequel on peut observer, manipuler
et contrôler la matière sur une échelle inférieure à un micron, donc d’un
millième de millimètre. Outil précieux en nanosciences, comme l’a démontré
Patrick Ayotte, professeur au Département de chimie, qui espère que le
sex appeal de l’imagerie poussera les jeunes à se lancer dans des
carrières touchant aux nanosciences, un secteur en plein développement.
Propriétés optiques des matériaux et train à lévitation magnétique
Un train qui lévite au-dessus de ses rails… Science-fiction? Pas du tout.
Aimants et supraconducteurs refroidis font en effet très mauvais ménage,
comme l’a démontré Guy Bernier, coordonnateur de laboratoire au Département
de physique. Leur force de répulsion est si grande qu’un petit train
contenant des supraconducteurs refroidis à l’azote liquide flotte au-dessus
de ses rails contenant des aimants. Le train «roule» ainsi dans les airs
pendant trois minutes, le temps que les supraconducteurs se réchauffent. Les
participants ont également visité le laboratoire de physique de Serge Jandl
sur les propriétés optiques des matériaux, et approfondi le rôle capital de
la lumière pour sonder les comportements des électrons et des atomes des
solides. Infrarouge, spectroscopie Raman, photoluminescence… Ces techniques
expérimentales pourraient bien révéler des secrets dans l’avenir.
La haute technologie en sciences biologiques
Haute technologie et biologie : un mariage parfait. L’atelier coordonné
par Claude Déry, directeur du Département de biologie, présentait les
technologies de l’avenir utilisées en biologie moléculaire. D’abord, les
puces à ADN. Ces puces sont de petites lames sur lesquelles on place un
génome, donc des chromosomes comprenant des gènes. Elles permettent de voir
quels gènes sont exprimés dans telles cellules, donc leur rôle. Deuxième
sujet : le microscope confocal, qui utilise des marqueurs fluorescents pour
détecter où sont situées les protéines dans une cellule et comment elles se
comportent. Autre technique révolutionnaire : la méthode par cytométrie de
flux, appelée FACS, qui permet de trier les cellules qui comportent des
protéines spécifiques. Finalement, il a été possible de voir des drosophiles
mutantes, ces insectes utilisés comme modèles pour comprendre les propriétés
du développement animal.
Gestion des produits chimiques dangereux
Où entreposer tel produit chimique? Combien de temps le garder? Que
fait-on pour s’en débarrasser? Ces questions embêtent bien souvent les
professeurs de sciences et les techniciens de laboratoire des écoles
secondaires. Marcel Mongrain, coordonnateur de laboratoire au Département de
chimie, a répondu à leurs interrogations. Quelques règles d’or : inscrire la
date d’entrée des produits et s’en débarrasser après un an, stocker
uniquement ce dont on se sert vraiment, et entreposer les produits dangereux
le plus loin possible de la porte. Si un déversement survient, la GRC ou
certaines firmes spécialisées peuvent se charger de ramasser les dégâts. Un
truc pour se débarrasser des produits non nécessaires ou expirés sans que
cela ne coûte une fortune : s’entendre avec les autres écoles de la région
pour que la firme fasse une ronde de plusieurs écoles lors du même voyage.
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