Liaison, 28 octobre 2004

De
futurs ingénieurs civils à Manic et Toulnustouc
STÉPHANIE RAYMOND
Ce ne sont pas 25 heures d'autobus qui font peur à de futurs ingénieurs
civils quand il s'agit de sonder les secrets des complexes
hydroélectriques de Manic et Toulnustouc. Ils ont été 52 à participer à un
périple éducatif dans la région de la Côte-Nord du 3 au 5 septembre. Car,
comme ces étudiants en génie civil se plaisent à le répéter, les barrages
hydroélectriques constituent de «grands ouvrages du génie québécois».
L'idée de visiter Manic 2 et Manic 5 ainsi que le chantier du futur
barrage Toulnustouc a été lancée par Dérek Tardif, ex-président du
chapitre étudiant de la Société canadienne de génie civil de l'Université.
La gestion du projet et la planification du voyage ont ensuite été
assurées par Yannick Boivin, étudiant de 2e cycle, avec l'aide de quatre
autres étudiants. Aucun professeur n'était impliqué, les étudiants ont
tout pris en charge.
«Nous nous sommes impliqués parce que nous voulions absolument visiter
ces barrages», affirme Alexandre Martin, étudiant et membre du comité
organisateur. Aucun crédit n'est relié à cette formation.
Les barrages livrent leurs secrets
La journée du vendredi 3 septembre a été consacrée exclusivement à se
rendre à Baie-Comeau, ville située à 700 km de Sherbrooke, où les
étudiants logeaient pour la fin de semaine. Le samedi avant-midi, visite
de la centrale hydroélectrique Manic 2, située à 25 km plus au nord.
L'après-midi, les futurs ingénieurs ont pu admirer le barrage
Daniel-Johnson de la centrale Manic 5, après un périple de 175 km toujours
plus au nord.
«Nous avons pu voir la différence entre les deux barrages, indique
Mathieu Boucher-Trudeau, du comité organisateur. Le premier est un
barrage-poids avec joints évidés. C'est son poids qui crée la résistance à
l'eau. Quant à Manic 5, c'est le plus grand barrage à voûtes multiples et
à contreforts au monde. C'est plutôt sa configuration qui lui permet de
résister à la pression de l'eau.»
Le dimanche, les étudiants se sont rendus au chantier de la future
centrale Toulnustouc, à 100 km au nord de Baie-Comeau. Le complexe sera
effectif à l'automne 2005. «Cette visite nous a permis de constater
comment les différentes composantes d'un barrage, avec lesquelles nous
nous étions familiarisés la veille, sont réalisées. On a aussi pu voir
comment se déroulait un chantier de construction d'une telle importance,
avec toute la logistique que cela implique», explique Yannick Boivin,
étudiant de 2e cycle et membre du comité organisateur.
«Ces visites nous ont permis d'acquérir quantité de notions générales :
sur la construction, les composantes, le fonctionnement, indique Alexandre
Martin. Cela m'a vraiment donné le goût de travailler sur ce type de
structure, et dans un projet de cette envergure. Et puis, cela nous rend
fiers d'être Québécois, car nous sommes des pionniers dans le domaine de
l'hydroélectricité.»
«J'ai été très impressionné, renchérit Hugues Marchand, également
membre du comité organisateur. Ce serait intéressant d'y faire un stage en
gestion ou en tant que responsable du contrôle de la qualité.»
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