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Liaison, 28 octobre  2004

 

 

Les étudiants en mathématiques Anik Trahan et Sylvain Bérubé ont créé le Factoriel!, un site Internet qui propose des énigmes mathématiques tout à fait originales.

Photo SSF : Roger Lafontaine

 


Le plaisir de se casser la tête

SOPHIE PAYEUR

Ils cherchent les situations où le risque d’échec est à son plus haut. Carburant à l’adrénaline, ils campent aux abords de l’inconnu, les yeux grands ouverts sur le vide. Des adeptes des sports extrêmes? Non : des mordus d’énigmes et autres «tortures» intellectuelles. Après les Jeux olympiques d’Athènes, voici les Olympiades mathématiques!

Étudiant à la maîtrise en mathématiques, Sylvain Bérubé adore se casser la tête. Cet amour pour les beaux problèmes lui vient de loin. Pendant que certains s’adonnent à leur sport favori, Sylvain, lui, court les concours de performance intellectuelle, et ce depuis des années, comme bien d’autres étudiants et apprentis mathématiciens. «Les jeux mathématiques, c’est comme le jogging : à force d’en faire, tu deviens accro!» Quand Sylvain résout ses énigmes, il dit éprouver la même montée d’adrénaline qu’un adepte du saut en bungee ou en parachute. Et ce n’est pas qu’une façon de parler, confirme la biochimiste Mylène Côté. «En état de stress intense, le corps sécrète de l’adrénaline. Cette hormone aiguise les fonctions intellectuelles, mais elle procure aussi un état de jouissance. C’est exactement l’effet recherché par les amateurs de sensations fortes.»

Son ami et collègue Anik Trahan partage la même dépendance pour les colles intellectuelles extrêmes. Ensemble, ils ont créé le Factoriel!, un site Internet qui propose des énigmes mathématiques tout à fait originales. Anik et Sylvain se sont rencontrés, alors qu’ils étudiaient au cégep, lors d’un concours de l’Association mathématique du Québec (AMQ). Ils ont réussi à se classer parmi les 25 premiers. Le prix : un camp mathématique de deux semaines animé par des mathématiciens diplômés et des professeurs de partout au Québec. «C’est vrai qu’on a gagné, dit Anik Trahan. Mais on a surtout gagné beaucoup d’humilité : on s’est vite aperçus qu’il y en avait de bien plus forts que nous.» Anik et Sylvain sont également d’anciens lauréats provinciaux du Championnat international des jeux mathématiques et logiques (CIJML), une compétition européenne ouverte à la francophonie.

Coureurs de fond

Si les énigmes, les casse-tête mathématiques et autres épreuves de logique exercent un magnétisme fou chez certains, le but premier de l’exercice n’est pas toujours de gagner. Ce qui les pique, c’est le goût du défi, comme en témoigne Sébastien Labbé, étudiant au baccalauréat en mathématiques qui a, lui aussi, participé au CIJML et remporté une place au camp mathématique de l’AMQ. «C’est une façon de se mesurer aux autres. J’aime la compétition, c’est elle qui fait que je suis plus fort dans les cours!» Sébastien a aussi fait bonne figure lors de compétitions organisées par l’American Mathematics Competitions, auxquelles participent, bon an mal an, quelque 300 Québécois.

Parmi les nombreuses compétitions qui s’offrent aux amateurs, la plus redoutable et la plus recherchée est sans nul doute le fameux Putnam. Instauré en 1938, le très musclé concours annuel s’adresse aux étudiantes et étudiants nord-américains des collèges ou du premier cycle universitaire. Administrée par la Mathematical Association of America, l’épreuve, d’une durée de deux fois trois heures, se déroule sous haute surveillance. Chaque année, plus de 3000 participants se soumettent à ses douze terribles questions. Il leur faut non seulement trouver la réponse exacte, mais fournir aussi la démarche qui a conduit au résultat. Une épreuve au terme de laquelle la plupart s’en sortent bredouilles, sans amasser le moindre point.

Charles Paquette compte parmi les rares élus. Étudiant à la maîtrise en mathématiques, il a réussi à gagner 18 points sur 120 lors du prestigieux concours. Figurant parmi les 500 meilleurs, il représentait l’Université en compagnie de ses comparses Sébastien Labbé et Jean-Philippe Morin, qui ont également réussi à se tailler une place enviable. «Chaque question est un mini-problème de recherche, raconte Charles Paquette. Après cette journée, on est épuisé!» Et ce même s’ils ont investi des dizaines d’heures de préparation pendant la session.

Le véritable problème auquel sont confrontés les participants au Putman n’est pas celui inscrit sur la copie de l’épreuve. Toute la difficulté consiste à répondre à la question suivante : comment poser le problème? «Faire le Putnam exerce l’intuition, explique Jean-Philippe Morin. Il y a souvent plusieurs façons de résoudre un même problème. Il faut voir les choses autrement et changer de perspective plusieurs fois.»

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