7 juillet 2005 (no 20)
16 juin 2005 (no 19)
26 mai 2005 (no 18)
5 mai 2005 (no 17)
14 avril 2005 (no 16)
24 mars 2005 (no 15)
10 mars 2005 (no 14)
24 février 2005 (no 13)
10 février 2005 (no 12)
27 janvier 2005 (no 11)
13 janvier 2005 (no 10)
9 décembre 2004 (no 9)
15 novembre 2004 (no 8)
11 novembre 2004 (no 7)
>28 octobre 2004 (no 6)
14 octobre 2004 (no 5)
30 septembre 2004 (no 4)
16 septembre 2004 (no 3)
2 septembre 2004 (no 2)
19 août 2004 (no 1)
1993-1994 à 2004-2005

Les photos de l'année

Liaison région

Calendrier des parutions 2004-2005

L'équipe des publications Liaison
Liaison recherche
Liaison culturel
Liaison Longueuil
Liaison médias
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 

 


 

Liaison, 28 octobre  2004

La question du déséquilibre fiscal

Comment renverser la vapeur?

Le phénomène du déséquilibre fiscal existe, et il n’est pas nouveau. Il a marqué l’histoire de la fédération canadienne depuis sa fondation. Tantôt à la faveur des provinces, tantôt au profit du gouvernement fédéral. C’est ce que prétend Luc Godbout dans un rapport qu’il a rédigé récemment pour le compte de l’Association de planification fiscale et financière, réunie en congrès à Montréal au début du mois d’octobre. Le professeur et chercheur à la Chaire en fiscalité et en finances publiques a même été convié par les organisateurs du congrès à débattre de son point de vue avec l’éditorialiste André Pratte, de La Presse. Un débat contradictoire qui n’en fut pas vraiment un, les deux hommes étant d’accord sur à peu près tous les points.

CHARLES VINCENT 

«Depuis que le fédéral s’est lancé dans sa lutte au déficit, il y a environ 15 ans, les moyens pour y parvenir ont causé un déséquilibre fiscal dont profite Ottawa, indique Luc Godbout. Avec comme conséquence qu’aujourd’hui, les provinces manquent d’argent.» Une situation qui s’explique en grande partie, selon le chercheur, par l’«incompressibilité» des dépenses provinciales, principalement dans le domaine de la santé, et par l’inadéquation des transferts fédéraux. Et à ce sujet, le Québec est la province qui a été la plus touchée. Si depuis 10 ans les transferts fédéraux ont augmenté de 34,4 % en moyenne dans les autres provinces, le Québec a vu les siens croître de seulement 2,7 %.

Selon Luc Godbout, cette baisse est due principalement à deux facteurs. D’abord, au cours de la dernière décennie, le Québec s’est rapproché de la moyenne nationale en ce qui a trait à la richesse. Il a donc obtenu moins d’argent au titre de la péréquation. Il a reçu cette année 3,76 milliards de dollars, soit 5,1 % de moins qu’en 1994. Parallèlement, le Québec s’est trouvé désavantagé par la réorganisation, il y a 10 ans, des transferts canadiens pour la santé et les services sociaux. La décision du fédéral d’accorder les subsides aux provinces en fonction de leur population respective, sans égard à leurs besoins, a profité aux provinces riches et populeuses, comme l’Ontario et l’Alberta, et a nui au Québec, qui compte moins d’habitants, mais dont les besoins de la population sont plus grands.

Des pistes de solution

Dans son rapport de 96 pages, Luc Godbout ne se contente pas d’étudier le phénomène du déséquilibre fiscal, il présente également des pistes de solutions. La plus importante est sans contredit le transfert de la perception de la TPS dans les provinces. «Ce n’est plus un secret pour personne, la population vieillissant, les besoins en santé vont croître de manière importante dans l’avenir, explique-t-il. Plutôt que subir les demandes répétées des provinces qui, elles, auront sans cesse besoin de plus d’argent pour faire fonctionner le système, le gouvernement fédéral pourrait abolir ses transferts aux provinces et en échange leur remettre la TPS, en leur disant, dorénavant, vous êtes les seuls responsables du financement de la santé.»

Sans aller aussi loin, Ottawa pourrait tout simplement modifier les mécanismes de transferts pour la santé et les services sociaux. «Il faut minimalement revoir son mode d’allocation pour qu’il prévoie une indexation de la contribution fédérale et qu’il s’effectue en fonction des besoins des provinces plutôt que sur une base per capita», peut-on lire dans le rapport. Du même souffle, ces changements faciliteraient la tâche des provinces qui, à l’heure actuelle, ont de la difficulté à anticiper l’évolution des transferts fédéraux. «Une planification à long terme aiderait grandement les provinces», explique le professeur.

Est-ce que ces solutions ont de bonnes chances de trouver écho à Ottawa? «Peut-être pas la question du transfert de la TPS, mais souhaitons minimalement une révision des mécanismes d’indexation et de répartition», répond Luc Godbout, pour qui le récent front commun des provinces en santé annonce des changements dans le rapport de force fédéral provincial. Assez pour renverser la vapeur? C’est ce que nous verrons…

Retour à la une


Luc Godbout est chercheur à la Chaire en fiscalité et en finances publiques. Récemment, il a rédigé un rapport dans lequel il démontre l’existence du déséquilibre fiscal et propose des pistes de solutions pour les provinces. Le chercheur fiscaliste n’en est pas à ses premières armes dans le domaine. Il a notamment participé à la Commission Séguin sur le déséquilibre fiscal en 2001-2002.

Photos SSF : Roger Lafontaine

 

 

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Rédacteur en chef :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca