Un baccalauréat fructueux, avec
recherche et colloque international!
STÉPHANIE RAYMOND
Mettre sur pied un laboratoire de recherche au baccalauréat? Pourquoi
pas! Sept étudiants en dernière année de psychologie ont formé un groupe de
recherche sur la santé organisationnelle de septembre 2003 à avril 2004,
dans le cadre d'un projet pilote lancé par le professeur François Courcy.
Leur étude les a menés jusqu'à Bologne, Italie, pour le colloque
international de l'Association internationale de psychologie du travail de
langue française qui s'est déroulé du 26 au 29 août.
C'était la première fois que des étudiants au baccalauréat en
psychologie, en l'occurrence Julie Bélanger, Véronique Dubé, Benoit
Fournier, Steve Lessard, Mélanie Marceau, Kim Noël-Boulet et Catherine
Vallée, revêtaient la peau de chercheurs et participaient à un colloque
international.
«Le samedi 28 août au matin, nous avons présenté deux grandes affiches
sur lesquelles étaient inscrits les résultats de nos recherches, indique
Benoit Fournier. Au total, une cinquantaine d'affiches de chercheurs
québécois, français, belges, italiens, etc., étaient ainsi présentées. Les
gens circulaient d'une à l'autre et pouvaient poser des questions.»
La santé organisationnelle, c'est quoi?
Pour en arriver là, les sept étudiants ont d'abord dû se plonger dans un
corpus de textes traitant de la santé organisationnelle. «On voulait faire
ressortir les caractéristiques de ce concept, qui est relativement jeune.
Mais on s'est aperçu qu'il n'y avait pas de consensus là-dessus, explique
Catherine Vallée. Au cours de l'automne, notre tâche a donc été de définir
ce qu'est la santé organisationnelle, puis de concevoir un modèle.» Ce
modèle est décrit sur le site
www.adm.usherb.ca/admweb/d-gis225/gis/Personnelles/foub1501/index.html.
Les étudiantes et étudiants ont identifié trois indices principaux de la
santé des organisations : l'efficacité de production, la santé des individus
et l'adaptation, chacun comportant des sous-indices.
Au cours de l'hiver, les jeunes chercheurs ont développé des instruments
de mesure. Ils ont ensuite mené une étude de cas avec une résidence pour
personnes âgées de Montréal.
Un projet pilote concluant
«Ce projet a été mis sur pied pour nous aider à atteindre une «maturité
scientifique», indique Véronique Dubé. Car maintenant, en psychologie, on
passe directement du baccalauréat au doctorat. Mais c'est difficile
d'arriver au doctorat sans jamais avoir mené de recherches.» L'expérience a
été concluante, et une deuxième équipe de recherche s'est formée cet
automne, encore avec des étudiants de troisième année.
«Nous avons tout fait de A à Z : collecte de données, construction
d'instruments de mesure, élaboration de lettres de présentation, d'une
grille téléphonique, d'un questionnaire, d'un dépliant, etc. Toutes des
choses nouvelles pour nous, indique Kim Noël. Cinq d'entre nous sont au
doctorat maintenant, et cette expérience nous aide beaucoup. Elle a aussi
été un plus lors de l'entrevue et de la demande de bourses.»
«L'expérience du travail en équipe a aussi été très formatrice, ajoute
Benoît Fournier. Il a fallu concilier avec les personnalités, les forces et
les faiblesses de chacun, et adopter un rythme de travail commun.»
«En menant nous-mêmes nos recherches, nous poussons le sujet plus loin
que dans un cours, indique Véronique Dubé. On intègre davantage la matière,
et ensuite, il n'y a plus possibilité de l'oublier.»
«Un tel projet demande beaucoup de travail, mais on le recommande à tous
les étudiants, conclut Julie Bélanger. Nous avons aussi encouragé l'équipe
de cette année à participer au congrès de l'Association internationale de
psychologie du travail de langue française.»
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