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Liaison, 14 octobre  2004

 

 

 

 


La créativité en sciences

Louis Taillefer provoque un débat 

CHANTAL GAIGNARD
Collaboration spéciale

Audacieux, le physicien Louis Taillefer! Le 30 septembre, le chercheur chevronné a déclenché toute une discussion lors d'une conférence qu'il prononçait dans le cadre des célébrations du cinquantenaire de l'Université. Sur la créativité en science traitait des compétences humaines qui entrent en jeu lors de la réalisation de grandes découvertes scientifiques.

Louis Taillefer soutient ni plus ni moins que les mathématiques, la lecture et l'écriture ne devraient pas être enseignées aux enfants avant l'âge de sept ans. La télévision, quant à elle, ne devrait pas faire partie de l'univers familial avant l'âge de neuf ans. «Elle fait des ravages sur les enfants!», déplore le physicien père de deux enfants. L'auditoire, à la fois fort étonné et magnétisé par ses propos, a eu peine à attendre la fin de la présentation pour le bombarder de questions.

«Qu'est-ce qui fait qu'une personne découvre un phénomène ou conçoit une invention?», demande Taillefer pour entamer la discussion. Pour répondre à la question, le chercheur s'est penché sur les différents facteurs de créativité dont font preuve les personnages à l'origine des découvertes scientifiques. «Mon préféré, c'est la chance!» Aux yeux du spécialiste de la supraconductivité, quatre facultés humaines interviennent dans le processus d'une découverte : l'ouverture d'esprit, le sens de l'observation, l'intuition et l'imagination.

Le professeur a fourni une quinzaine d'exemples, puisés dans l'histoire des sciences, pour illustrer son raisonnement. Einstein, par une imagination sans borne, est parvenu à émettre la théorie de la relativité générale. «C'est un énoncé capital et très significatif sur la nature même de l'univers», souligne Taillefer. Il salue également l'oeuvre de Copernic qui, en démontrant que la Terre tourne autour du Soleil et non l'inverse, a fait preuve d'une grande ouverture d'esprit en allant à l'encontre de la croyance populaire. Il en va de même pour le géophysicien Jerry Mitrovica, de l'Université de Toronto. En 2001, celui-ci a démontré que la fonte des glaces entraînée par le réchauffement de la planète n'entraînerait pas, contrairement à ce qui était admis jusque-là, une montée uniforme du niveau de la mer.

La réflexion du chercheur a ensuite fait place aux convictions du citoyen et du père. Comment, à son tour, l'enfant développe-t-il ses facultés créatrices? Conformément à la logique de Louis Taillefer, ces facultés reposent d'abord sur l'équilibre entre le corps, la pensée et les sentiments de l'enfant. La créativité est aussi une question de rythme. Critiquant l'approche actuelle des écoles, assujetties à de multiples échéanciers, le chercheur soutient qu'il ne faut pas précipiter les apprentissages ni imposer un rythme. Mais attention! Pas question, pour Louis Taillefer, de priver les enfants qui en expriment le désir d'apprendre à lire! Le physicien croit toutefois qu'il faut cesser d'insister pour que les jeunes apprennent à un âge de plus en plus précoce et rappelle l'importance de stimuler l'imaginaire de l'enfant par des contes et des histoires. «Il faut lui laisser la chance de vivre des expériences directes, lui donner la liberté d'explorer lui-même la science qui se cache dans son quotidien.»

En somme, Taillefer s'inquiète de l'éducation des petits. «L'école est peut-être devenue trop abstraite», déclare-t-il. Selon lui, l'enfant de cinq ou six ans a besoin de puiser sa force créatrice dans la nature et de s'exprimer par les arts. «Et en ce sens, la télé est trop envahissante.» D'après lui, les heures passées devant le téléviseur devraient plutôt être consacrées au développement de la fantaisie. Sur sa lancée, il s'interroge sur le rôle de l'école : «Pourquoi tant de décrochage? Pourquoi l'école n'est-elle pas fascinante? Peut-être parce qu'on ne nourrit plus assez la créativité l'enfant.»

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