Critique invitée : LAURENCE BLAIS
Étudiante au baccalauréat en communication, rédaction et multimédia
Maritza, Comment j'feel
Je vous entends
d'ici vous exclamer avec dédain : «Ah non! Pas une autre star «épidémicienne»
qui vient polluer les ondes radio!» La chanson nous avait pourtant
prévenus : «Et c'est pas fini…» Mais Maritza, il faut bien le reconnaître,
était l'une de ceux qui, parmi ses compatriotes académiciens, méritaient
le plus de passer en studio. Malheureusement, elle n'aura pas su profiter
au maximum de cette chance. Comment j'feel, de facture pop-rock, se révèle
d'une monotonie assommante et souffre d'un grave manque d'originalité,
malgré la présence de collaborateurs de renom (France d'Amour, Amélie
Veille, Luck Mervil et Sylvie Paquette, pour ne nommer que ceux-là) qui
lui ont pondu des textes mièvres au possible. La voix de Maritza manque
d'assurance, elle qui nous avait pourtant habitués à des prestations
époustouflantes durant les galas dominicaux de Star Académie; l'exemple le
plus flagrant est Entre toi et moi, un duo avec son ancienne «camarade de
classe» Élyse Robineault, qui se voulait une chanson rock enlevante, mais
qui tombe cruellement à plat. Elle mérite toutefois des félicitations pour
avoir su relever avec brio le défi de reprendre la superbe ballade L'encre
de tes yeux, de Francis Cabrel. Pour le prochain album, je m'attendrais à
quelque chose de soul (elle pourrait devenir la Joss Stone du Québec,
tiens!), un genre qui sied si bien à Maritza. Elle qui se dit rebelle sur
Je suis celle, elle aurait tout intérêt à sortir des sentiers battus.
Dany Bédar, Écoute-moi donc
Après le succès
retentissant de son premier album Fruit de ma récente nuit blanche (près
de 100 000 exemplaires vendus), le poulain de Boom Desjardins et ancien
bassiste de La Chicane récidive avec Écoute-moi donc, que
l'auteur-compositeur-interprète a réalisé en collaboration avec Pierre
Rémillard. Ce deuxième disque, moins rock que le précédent, contient des
pièces aux accents à la fois folk, pop et même country (Trop long
dimanche) où la guitare sèche est omniprésente. Les textes, la musique et
la voix de Dany Bédar se fondent ensemble pour former un tout qui coule
avec aisance. On ferme les yeux pour mieux savourer les histoires que
Bédar nous raconte, qui se veulent des petits morceaux de vie trahissant
un jeune homme mature qui apprend au fil des obstacles, qui tente de
panser ses blessures amoureuses (Annie Villeneuve lui est certainement
d'une aide précieuse à ce chapitre…) et qui veut mordre dans la vie à
belles dents. La comparaison avec La Chicane est inévitable : la voix de
Dany ressemble parfois à s'y méprendre à celle de son mentor
(particulièrement sur Reviens-moi, un duo avec Anny Carrier), et la
chanson Vas-t'en a des relents de Tu m'manques, qu'il avait lui-même
composée pour le groupe. Mais la musique de Bédar n'est pas dénuée
d'authenticité pour autant. Écoute-moi donc est un album qui parle de
lui-même; étoffé et intelligent, il constitue la preuve tangible du talent
du natif de Val d'Or et qui propulsera à coup sûr sa carrière dans les
hautes sphères de l'industrie de la musique.
Sam, Épisode
Il a beau
n'être qu'un p'tit nouveau dans le paysage déjà très peuplé du showbiz
québécois, le Saguenéen Sam roule sa bosse depuis plus de dix ans, à
travers concours et spectacles dans les bars, dans l'espoir de devenir un
auteur-compositeur-interprète connu et respecté du public et de ses pairs.
Son premier album, intitulé Épisode, pourrait bien être le passeport qui
lui permettra de réaliser ce rêve. S'il n'a pas encore fait beaucoup de
vagues jusqu'à présent, Sam a en tout cas tout ce qu'il faut pour réussir
dans le domaine : une gueule de mannequin, une voix chaude et mélodieuse,
un talent indéniable et des contacts dans le milieu qui lui ont permis de
se faire connaître. À preuve, Sam a participé à un spectacle de Luck
Mervil après que celui-ci ait été renversé par une de ses compositions,
collaboré à l'album d'Angel Forest, la choriste de Martin Deschamps, et
réussi à bénéficier sur Épisode de l'aide de Michel Le François, qui a
entre autres travaillé avec Mario Pelchat et Claude Léveillée. L'album en
soi est, ma foi, très agréable : sur fond de pop-rock bien orchestré, les
chansons nous font voyager en terrain connu, c'est-à-dire que le thème
prédominant est, vous l'aurez deviné, les femmes. Toutefois, lorsque le
sujet est bien abordé (et c'est le cas ici), pourquoi s'en plaindre? Qui
plus est, Sam y met un soupçon d'insolence rafraîchissante qui pourrait
nous porter à croire qu'il est très sûr de lui. À découvrir!
Je vous entends
d'ici vous exclamer avec dédain : «Ah non! Pas une autre star «épidémicienne»
qui vient polluer les ondes radio!» La chanson nous avait pourtant
prévenus : «Et c'est pas fini…» Mais Maritza, il faut bien le reconnaître,
était l'une de ceux qui, parmi ses compatriotes académiciens, méritaient
le plus de passer en studio. Malheureusement, elle n'aura pas su profiter
au maximum de cette chance. Comment j'feel, de facture pop-rock, se révèle
d'une monotonie assommante et souffre d'un grave manque d'originalité,
malgré la présence de collaborateurs de renom (France d'Amour, Amélie
Veille, Luck Mervil et Sylvie Paquette, pour ne nommer que ceux-là) qui
lui ont pondu des textes mièvres au possible. La voix de Maritza manque
d'assurance, elle qui nous avait pourtant habitués à des prestations
époustouflantes durant les galas dominicaux de Star Académie; l'exemple le
plus flagrant est Entre toi et moi, un duo avec son ancienne «camarade de
classe» Élyse Robineault, qui se voulait une chanson rock enlevante, mais
qui tombe cruellement à plat. Elle mérite toutefois des félicitations pour
avoir su relever avec brio le défi de reprendre la superbe ballade L'encre
de tes yeux, de Francis Cabrel. Pour le prochain album, je m'attendrais à
quelque chose de soul (elle pourrait devenir la Joss Stone du Québec,
tiens!), un genre qui sied si bien à Maritza. Elle qui se dit rebelle sur
Je suis celle, elle aurait tout intérêt à sortir des sentiers battus. 
Après le succès
retentissant de son premier album Fruit de ma récente nuit blanche (près
de 100 000 exemplaires vendus), le poulain de Boom Desjardins et ancien
bassiste de La Chicane récidive avec Écoute-moi donc, que
l'auteur-compositeur-interprète a réalisé en collaboration avec Pierre
Rémillard. Ce deuxième disque, moins rock que le précédent, contient des
pièces aux accents à la fois folk, pop et même country (Trop long
dimanche) où la guitare sèche est omniprésente. Les textes, la musique et
la voix de Dany Bédar se fondent ensemble pour former un tout qui coule
avec aisance. On ferme les yeux pour mieux savourer les histoires que
Bédar nous raconte, qui se veulent des petits morceaux de vie trahissant
un jeune homme mature qui apprend au fil des obstacles, qui tente de
panser ses blessures amoureuses (Annie Villeneuve lui est certainement
d'une aide précieuse à ce chapitre…) et qui veut mordre dans la vie à
belles dents. La comparaison avec La Chicane est inévitable : la voix de
Dany ressemble parfois à s'y méprendre à celle de son mentor
(particulièrement sur Reviens-moi, un duo avec Anny Carrier), et la
chanson Vas-t'en a des relents de Tu m'manques, qu'il avait lui-même
composée pour le groupe. Mais la musique de Bédar n'est pas dénuée
d'authenticité pour autant. Écoute-moi donc est un album qui parle de
lui-même; étoffé et intelligent, il constitue la preuve tangible du talent
du natif de Val d'Or et qui propulsera à coup sûr sa carrière dans les
hautes sphères de l'industrie de la musique.
Il a beau
n'être qu'un p'tit nouveau dans le paysage déjà très peuplé du showbiz
québécois, le Saguenéen Sam roule sa bosse depuis plus de dix ans, à
travers concours et spectacles dans les bars, dans l'espoir de devenir un
auteur-compositeur-interprète connu et respecté du public et de ses pairs.
Son premier album, intitulé Épisode, pourrait bien être le passeport qui
lui permettra de réaliser ce rêve. S'il n'a pas encore fait beaucoup de
vagues jusqu'à présent, Sam a en tout cas tout ce qu'il faut pour réussir
dans le domaine : une gueule de mannequin, une voix chaude et mélodieuse,
un talent indéniable et des contacts dans le milieu qui lui ont permis de
se faire connaître. À preuve, Sam a participé à un spectacle de Luck
Mervil après que celui-ci ait été renversé par une de ses compositions,
collaboré à l'album d'Angel Forest, la choriste de Martin Deschamps, et
réussi à bénéficier sur Épisode de l'aide de Michel Le François, qui a
entre autres travaillé avec Mario Pelchat et Claude Léveillée. L'album en
soi est, ma foi, très agréable : sur fond de pop-rock bien orchestré, les
chansons nous font voyager en terrain connu, c'est-à-dire que le thème
prédominant est, vous l'aurez deviné, les femmes. Toutefois, lorsque le
sujet est bien abordé (et c'est le cas ici), pourquoi s'en plaindre? Qui
plus est, Sam y met un soupçon d'insolence rafraîchissante qui pourrait
nous porter à croire qu'il est très sûr de lui. À découvrir!