Le CHUS et la Faculté de médecine
rayonnent grâce au Gamma Knife
STÉPHANIE RAYMOND
Le CHUS continue de se développer et de faire des envieux, et avec lui la
Faculté de médecine. Des étudiantes et étudiants en neurochirurgie et
radio-oncologie de Sherbrooke et d'autres universités québécoises
apprendront dès cette année le fonctionnement de base du dernier bijou du
CHUS, le Gamma Knife, un scalpel au rayon gamma qui détruit les tumeurs et
anomalies des vaisseaux sanguins localisées au cerveau.
Le Gamma Knife est le premier appareil du genre au Québec et le deuxième
au Canada. Son coût, cinq millions de dollars, a été partagé par le
ministère de la Santé et des Services sociaux (trois millions), la Fondation
du Sherbrooke Hospital (un million) et la Fondation du CHUS, qui s'est
engagée à recueillir le million manquant lors de sa prochaine campagne de
financement.
Le scalpel permet de détruire les tissus malsains sans toucher au reste
du cerveau. Aucune chirurgie conventionnelle n'est donc nécessaire, et le
patient peut repartir chez lui après l'opération.
Son utilisation nécessite une grande rigueur, puisque les rayons gamma
travaillent au centième de millimètre près. Pour le moment, seul Brendan
Kenny, directeur du Service de neurochirurgie du CHUS, s'en sert depuis son
entrée en activité le 17 août, à raison de deux jours par semaine et deux
fois par jour.
«Nos sept résidants en neurochirurgie et radio-oncologie feront des
stages conjoints de deux ou trois mois cette année pour apprendre les
techniques de base du Gamma Knife et son application, et étudier les
résultats de l'appareil ailleurs dans le monde, explique Brendan Kenny.
S'ils sont plus tard amenés à utiliser le Gamma Knife, ils devront suivre un
cours d'un an à l'Université de Pittsburgh, tout comme j'ai fait.»
Partenariat avec différentes universités
Comme le seul autre Gamma Knife au Canada se trouve à Winnipeg, la
Faculté de médecine est en voie d'établir des ententes avec l'Université de
Montréal ainsi que les universités McGill et Laval pour recevoir leurs
étudiantes et étudiants concernés en stage.
Sherbrooke pourrait aussi établir des partenariats avec des universités
de l'est du Canada. «Nous (les neurochirurgiens) ne sommes pas que des
cliniciens, mais aussi des professeurs impliqués dans les programmes de
formation de l'Université. C'est certainement un aspect que nous allons
développer», affirme Brendan Kenny.
Cette nouvelle formation vient s'ajouter à toutes les autres de la
Faculté de médecine dans le volet du traitement du cancer. «Nous sommes les
seuls au Canada à offrir une aussi large gamme de formations : chirurgie
générale et radiochirurgie, et chimiothérapie générale et intra-artérielle
avec ouverture de la barrière hémato-encéphalique», termine Brendan Kenny.
Un résident formé l'an prochain
Un deuxième neurochirurgien commencera à utiliser l'appareil en 2006 :
David Mathieu, étudiant en neurochirurgie qui en est présentement à sa
dernière année de résidence. Il devra pour cela se rendre à Pittsburgh de
juin 2005 à juin 2006. «J'ai déjà travaillé sur quelques cas avec Brendan
Kenny, indique-t-il. J'ai un intérêt pour le type de pathologie traité par
le Gamma Knife, et aussi pour l'informatique. Je suis flatté qu'on ait pensé
à moi pour occuper ce poste.»
L'étudiant à la Faculté de médecine depuis 1995 prévoit faire une
carrière universitaire. «Le Gamma Knife permettra de développer la recherche
en neurochirurgie et radio-oncologie, indique-t-il. Je prévois moi-même
pratiquer, faire de la recherche et enseigner. Ce nouvel appareil contribue
au rayonnement du CHUS et de l'Université; il attirera des spécialistes et
des professeurs de haut niveau. Je suis bien content de pouvoir m'associer à
ce projet.»
Dès que David Mathieu sera formé, en juillet 2006, le Gamma Knife sera
utilisé quatre ou cinq jours par semaine. Déjà, l'appareil attire des
clients de tous les coins du Québec et même d'ailleurs (Nouveau-Brunswick).
Le CHUS estime pouvoir traiter entre 300 et 400 patients par année.

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