À moi, Sherbrooke!
La rentrée dans la peau d'une nouvelle étudiante
STÉPHANIE RAYMOND
Plutôt stressant d'entrer à l'Université. De changer de ville. De se
pointer à l'initiation. De faire le pied de grue pour obtenir sa carte
étudiante. Maria Linares, étudiante au nouveau baccalauréat en études
politiques appliquées, partage sa rentrée avec nous. Les bons côtés comme
les mauvais.
La jeune femme de 22 ans aurait pu étudier à Montréal, à 45 minutes de
chez elle, Sainte-Madeleine. Elle a finalement choisi Sherbrooke. «La
journée portes ouvertes a été décisive, raconte-t-elle. Le campus où tous
les services sont regroupés, la disponibilité des professeurs, l'accueil…
Tout cela m'a fait tomber en amour avec l'Université.»
L'intérêt de Maria pour la politique remonte à loin : «Mes parents ont
fui la guerre civile au Salvador en 1982, et la politique a toujours été au
cœur de nos discussions familiales. Mon père m'a transmis sa passion pour
l'histoire et l'actualité.»
Une initiée comblée
«J'avais beaucoup d'appréhension face à l'initiation, avoue Maria. Je
n'éprouve aucun plaisir à me faire «beurrer» et à faire des choses
dégradantes. Mais la lettre de présentation m'a convaincue d'y participer.
Le but de l'initiation était vraiment de faire connaissance, et on n'avait
rien à débourser, à part pour le costume.»
Le costume? Margaret Thatcher pour les hommes et Fidel Castro pour les
femmes. Étrangement, la cinquantaine d'initiés se sont très bien entendus.
«On a fait le tour du campus en s'arrêtant aux endroits-clés. On nous
donnait des explications, puis il fallait faire différentes épreuves en
équipe de cinq ou six personnes.»
Au Centre culturel, les Thatcher et Castro ont entonné le Ô Canada, alors
qu'au Centre sportif, une pyramide humaine a failli créer un incident
diplomatique. Il a ensuite fallu que les futurs «politiciens» usent de toute
leur rhétorique pour convaincre les employés du Service d'aide financière de
leur donner un agenda à l'avance. «En fin de journée, on s'est jeté dans des
glissades «d'eau» confectionnées avec une toile de piscine et enduite de
savon à vaisselle et de yogourt. J'y ai participé, mais ce que j'ai aimé,
c'est que ceux qui préféraient s'abstenir n'ont pas été poussés.»
En soirée, sortie au Kudsak, bien sûr. «J'ai parlé avec des étudiants de
2e et 3e année, et ils m'ont vraiment motivée face au programme d'études.
Ils m'ont aussi encouragée à m'impliquer. Finalement, je suis très contente
de cette initiation; elle m'a permis d'entrer en contact avec plein
d'étudiants et de me faire des amis.»
Le premier cours : et si je ne comprenais rien?
Premier cours : La politique canadienne et québécoise, avec Jules-Pascal
Venne. L'inconnu. «Je me demandais si j'arriverais à bien suivre, surtout
que j'ai arrêté mes études pendant un an après le cégep, explique Maria.
Finalement, oui! Le professeur était super intéressant, drôle et dynamique.
Il a présenté le contenu de son cours tout en faisant plusieurs références à
l'actualité. Déjà, on était dans le bain. On a même commencé la matière
durant les dernières 20 minutes de la période. Je crois que je vais beaucoup
aimer ce cours.»
Le cauchemar des files d'attente
Tout ne peut cependant pas être toujours rose. Surtout quand on parle
formalités administratives. «Le 1er septembre, je me suis présentée à
11 h 30 au Centre culturel pour obtenir ma carte étudiante. J'ai attendu
jusqu'à 14 h, je me suis finalement tannée et je suis repartie, car je
n'étais même pas près de passer encore.» Le 2 septembre, dernière journée
pour se procurer la fameuse carte à puce, deuxième essai. «Je me suis
présentée en fin d'après-midi, et à ma grande surprise, il n'y avait presque
personne! J'ai eu ma carte en dix minutes seulement.»
À moi, Sherbrooke!
Maria a bien l'intention de s'approprier le campus et la ville de
Sherbrooke : «Je veux en faire mon chez-moi pendant les trois années que je
vais passer ici. Je me suis déjà inscrite au Centre sportif. Quant à la
ville, je la trouve dynamique, vivante. Il y a beaucoup de cafés, de
spectacles, et surtout de parcs! Et j'adore la nature.» L'étudiante habite
justement tout près du parc Jacques-Cartier. «C'est la première fois que je
vis en appartement, raconte-t-elle. Je suis surprise de m'être si bien
adaptée. Je reste avec une amie d'enfance et son copain, tous deux étudiants
à l'Université.»
Mis à part l'attente pour les modalités administratives, aucun aspect
négatif ne vient pour l'instant jeter de l'ombre au tableau. «Cette rentrée
s'est vraiment bien déroulée, beaucoup mieux que celle que j'avais vécue au
cégep», termine Maria Linares, qui n'aura sans doute aucune difficulté à
faire de ses années d'études un succès, et aussi une partie de plaisir!
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