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Les cinq sens
Groupe de collaboration en ingénierie 2004
Partir à l'aventure, c'est ouvrir son esprit à son environnement. Tout ce
que l'on peut ressentir est guidé par nos perceptions sensorielles. En
effet, le premier contact avec l'inconnu marque nos esprits et nos corps des
impressions les plus singulières et souvent inattendues. Le Pérou est un
pays bien différent du Canada. Le peuple descend des Incas, une nation
indigène prestigieuse, qui aujourd'hui a été transformée par l'empire
colonial des conquistadors espagnols et l'arrivée de l'industrialisation.
Cinq jours après l'arrivée du Groupe de coopération internationale en
ingénierie de l'Université de Sherbrooke (GCIUS) au Pérou, voici le récit de
nos premières impressions.
À première vue, les Péruviens sont assez petits de taille et présentent
des personnalités discrètes. En les regardant, il est difficile de
s'imaginer à quoi il peuvent penser. En leur parlant, on découvre rapidement
une soif de vivre incroyable. Ils sont neuf millions à habiter la capitale,
Lima, pour un pays de 26 millions d'habitants au total, sur un territoire
environ deux fois grand comme la France. Les quartiers ne sont pas
construits selon les standards que nous connaissons : ils apparaissent
surpeuplés, pauvres, cahotiques. En sortant de l'avion, pas moins de
500 personnes attendaient devant la porte de l'aéroport : vendeurs,
accompagnateurs et plusieurs autres. Aucun des sept membres du GCIUS 2004
n'avait une vision claire de ce qui se passait autour. Finalement, au bout
du grand attroupement, une pancarte enfin familière, où il était écrit «Ayni
Salud», nous permettait de prendre un premier contact avec notre nouvelle
terre d'accueil.
Dans un autobus, nous écoutions attentivement les premiers mots en
espagnol prononcés par Soledad, qui était venue nous chercher. À cet
instant, le choc commença. Nous avons tous suivi des cours d'espagnol pour
préparer la mission et lu sur le Pérou afin de se créer une image mentale de
ce qui nous attendait. Alors que Soledad parlait, ainsi que son amie An, la
nouvelle réalité se mettait en place. Quel contraste! La joie et les
questions commencèrent à se bousculer dans l'esprit de chacun. Clément,
notre directeur aux relations internationales, prit la parole : «Où
allons-nous?» demanda-t-il. «Dans un petit hôtel du centre-ville», lui
répondit Soledad. Rassurés, nous écoutions alors les bruits d'une ville
nouvelle pour chacun de nous, pendant que l'autobus suivait sa course. Une
fois à l'hôtel, il était environ 23 h 30, et nous remarquions tout de suite
l'importance des klaxons à Lima. En effet, tous les usagers de la route s'en
servaient pour signaler la moindre de leurs intentions, telles que couper le
trafic, ignorer les feux de circulation ou encore décourager les piétons de
traverser la rue!
Le lendemain matin, un réveil symphonique accompagnait les parfums de la
ville, les poubelles et les crottes de chien faisant en effet partie du
décor du quartier de Lince, où nous avions passé la nuit. Les membres de
l'organisme pour qui nous sommes en mission nous invitaient alors à dîner
dans leur bureau. Luis, Manolo, Marisol, Karin et Soledad avaient prévu de
nous guider dans Lima afin de débuter notre acclimatation. Dans le quartier
riche de Lima, Miraflores, nous constatons de visu l'importance de l'argent
dans le monde actuel par simple comparaison. Le chemin pour y aller nous
laisse en effet entrevoir beaucoup de pauvreté. Des jeunes, des femmes et
des personnes âgées courent dans les rues empoisonnées par le monoxyde des
vielles bagnoles pour vendre des bonbons ou encore quelques denrées «maison»
spécialement préparées pour le commerce quotidien. Le quartier de Miraflores
est par contre bien entretenu et on y trouve la majorité des fruits du
capitalisme moderne, soit des gratte-ciel et des automobiles de luxe.
Le lendemain, notre expédition nous mène enfin à toucher notre but : la
Casa Comunitaria de Servicios Sociales de Collique. Le bâtiment à peine
construit accueille déjà des services sociaux et des services de santé. Le
contact avec les murs en cours de construction nous fait tous vibrer.
D'autant plus qu'une fête y était organisée, en l'honneur du 4e anniversaire
du réseau des femmes (Red de Salud de Collique) et de notre arrivée. Les
gens de l'endroit, des jeunes et surtout des femmes engagées dans la
communauté, nous réservent alors un accueil très chaleureux. Simon, notre
président, prend la parole et, en espagnol, il fait une présentation du
groupe digne de la plus grande dévotion. Émus et enthousiastes, tous
applaudissent pendant que la musique traditionnelle nous mène à un délicieux
repas typiquement péruvien. La simplicité du poulet préparé avec amour nous
remplit bien la panse.
Pour donner suite aux péripéties à venir, nous avons prévu quelques jours
d'adaptation en banlieue de Lima. Le chantier débutera officiellement le 9
septembre. Vous pouvez également consulter notre site Internet à
www.civil.USherbrooke.ca/GCIUS2004. La section «Nouvelles» sera mise à
jour chaque semaine pour vous. Sur ce, a la proxima!
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