Liaison, 2 septembre 2004
Donner du bonheur aux enfants,
et un répit aux parents!
Des enfants sans jouet, victimes de violence, mal nourris et qui ne
peuvent pas aller à l'école. Des enfants pourtant souriants, qui ne
demandent qu'une caresse pour donner au centuple. C'est auprès d'eux qu'ont
œuvré sept étudiantes de l'Université du 5 mai au 23 juin, dans une banlieue
pauvre de Lima, la capitale péruvienne.
Le projet humanitaire Los ninos cerca del cielo (Les enfants
près du ciel) était parrainé par les Sœurs de la Présentation de Marie et
mené avec deux organismes du Pérou, Ayni Salud et la Commissión central de
salud.
Dans la banlieue visée, les familles sont nombreuses et elles sont
pauvres, très pauvres. La moitié n'ont ni électricité ni eau courante.
Envoyer les jeunes enfants à l'école est impensable. Non pas que l'éducation
soit chère. Mais l'achat de l'uniforme obligatoire et du matériel scolaire
est au-dessus des moyens des parents, qui doivent se battre chaque jour pour
apporter du riz sur la table en vendant des babioles ou en cirant des
chaussures.
Stimuler les enfants
«Le but était de stimuler les enfants de trois à cinq ans par des jeux,
des chansons ou du sport, explique Marie-Claude Arès, étudiante en
adaptation scolaire et organisatrice. Et les parents étaient contents que
des gens prennent la relève.»
Dans les cinq petites maisons qui leur servaient d'école, les étudiantes
enseignaient chaque après-midi seules ou à deux, avec entre 10 et
18 enfants. Le matin, elles participaient chacune à un mini-stage relié à
leur domaine d'études, travaillant par exemple avec une assistante sociale,
un professeur ou un politicien.
Apprendre des différences
Si les jeunes femmes ont beaucoup donné, elles ont énormément appris
aussi, entre autres grâce à leur séjour en famille d'accueil : la joie de
vivre malgré les difficultés de la vie, la solidarité, l'abolition de
l'individualisme, etc. «Là-bas, ce qui est à toi est à moi. Et même si tu
fermes la porte pour être seule, les gens vont entrer quand même. Cela a été
un peu difficile pour certaines au début, mais il n'y a pas eu de problèmes
majeurs», soutient l'étudiante.
Si on se fie aux expériences passées, environ quatre étudiantes sur sept
devraient à nouveau participer à un projet semblable. «Quand on commence ça,
c'est dur de s'arrêter!», affirme Marie-Claude, qui est elle-même allée cinq
fois au Pérou dans le cadre de projets humanitaires.
La jeune femme termine ses études cette année et ne pourra pas s'occuper
à nouveau de l'organisation d'un projet avec les Sœurs de la Présentation de
Marie l'été prochain. «J'espère que d'autres personnes s'en occuperont»,
termine-t-elle.
Le Carrefour de solidarité internationale finançait une partie du projet,
qui représentait des coûts d'environ 2000 $ par participante.
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