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Liaison, 2 septembre  2004

Un face-à-face avec les sommets

CHARLES VINCENT

Jean-Nicolas Grieco est guide de plein air. Il accompagne des hommes et des femmes qui recherchent l'évasion en pleine nature. Dans une année, il peut aussi bien mouiller son kayak dans les eaux guadeloupéennes et fouler la cordillère des Andes que rouler à vélo dans les prairies irlandaises. Il s'adapte aux besoins des clients. Mais sa vraie spécialité, c'est la montagne. La haute montagne. Celle-ci exerce sur lui une telle fascination qu'il a décidé d'en faire un objet d'étude. Pas tant la montagne en soi que les gens qui s'y rendent. Inscrit à la maîtrise en éducation, sous la direction des professeurs Hélène Guy et Marc Boutet, il s'intéresse à la «chimie des groupes», aux liens que tissent entre eux les différents membres d'une expédition en haute montagne.

C'est à l'âge de huit ans que Jean-Nicolas est entré pour la première fois en contact avec le monde de l'alpinisme. C'était à la base de plein air Jouvence, au lac Stukely. «Ce fut la déception, se rappelle-t-il. Je m'attendais à monter une vraie montagne et la paroi où se déroulait l'activité m'apparaissait bien petite.» Qu'à cela ne tienne, sept ans plus tard, il se rendait avec ses parents au pied des Rocheuses, les seules montagnes dignes de ce nom au nord du 45e parallèle. Là, il a vu des grimpeurs qui s'apprêtaient à monter, et les voir fignoler leur paquetage dans le cliquetis des mousquetons a déclenché chez lui une passion qui ne s'est pas démentie depuis. Dès ce moment, il a su qu'il ferait un jour partie de la famille des alpinistes.

Un défi de première

Jean-Nicolas a depuis escaladé plusieurs montagnes, en Amérique latine (Aconcagua, Cotopaxi, Illiniza, Alpamayo, Camino Inca…), en Asie (Mera, Makalu-Everest…) et ailleurs dans le monde (Meru, Kilimandjaro…). Bientôt, il s'envolera pour le Népal, où il relèvera un nouveau défi : grimper le Shisha Pangma, une montagne himalayenne haute de 8012 mètres. «C'est l'aventure d'une vie, lance-t-il. Avec mes cinq clients et mon collègue guide, nous serons les premiers Québécois à tenter l'ascension de ce sommet.» Il s'agit en quelque sorte d'une double première, puisque qu'ils formeront aussi la première expédition commerciale québécoise à s'attaquer à un sommet de plus de 8000 mètres.

Cette expédition, Jean-Nicolas l'a préparée avec soin. Il a notamment développé un programme d'entraînement personnalisé pour chacun des membres de l'équipe. «Pendant un an, nous avons suivi de près la forme physique, la diététique et la formation technique de tous les membres de l'expédition, précise-t-il. Car pour s'attaquer au quatorzième plus haut sommet du monde, il faut être en excellente forme physique. C'est une question de survie.» Dans les mois précédant leur départ, Jean-Nicolas a même organisé des petites «grimpettes» dans les Adirondacks et au mont Washington, question de permettre aux gens de mieux se connaître.

Sous observation

Au cours des 50 jours que durera l'expédition, Jean-Nicolas accomplira son travail de guide comme il le fait depuis cinq ans. D'abord, il accompagnera les grimpeurs jusqu'à Katmandou, la capitale du Népal. Là, ils se remettront du décalage horaire et finaliseront les formalités administratives. Ensuite, il les mènera au mont Nyalam (3750), où ils feront quelques randonnées pour s'acclimater à l'altitude. Viendra ensuite l'installation au camp de base puis aux camps dits «supérieurs». C'est là que Jean-Nicolas planifiera la stratégie d'ascension. «Les camps supérieurs seront décidés sur place, selon l'état de la montagne, du mouvement des glaciers, des accumulations de neige...», indique-t-il. Une fois en montagne, les grimpeurs disposeront de trois semaines pour atteindre le sommet.

Malgré tout, cette expédition ne sera pas comme les autres. Bien sûr, elle revêt un caractère particulier parce qu'elle est une première à bien des égards, mais elle sera également l'occasion pour Jean-Nicolas de scruter de près les rapports entre les membres du groupe, au fur et à mesure que progressera l'expédition. À l'heure actuelle, les pistes de recherches qu'il entend explorer sont nombreuses : Comment les gens réagissent-ils face aux risques? Dans quelle mesure la motivation se vit-elle différemment d'une personne à l'autre? Quelles sont les conséquences de cette différence?

«Les gens changent lorsqu'ils sont confrontés à la montagne, explique Jean-Nicolas. Devant l'adversité, les difficultés physiques ou encore l'échec, on voit certains d'entre eux craquer, d'autres se replier sur eux-mêmes. La montagne ne laisse personne indifférent.» Au cours de sa carrière, le guide a vu plusieurs clients changer leur vie de bout en bout après une expédition. «En montagne, on a beaucoup de temps pour penser, faire le point, précise-t-il. On se trouve à l'autre bout du monde, dans un endroit qui est en soi un monde à part.» Un monde qu'il connaît bien pour l'avoir fréquenté, souvent, et que maintenant il tentera de découvrir à travers les autres.

 


Âgé seulement de 27 ans, Jean-Nicolas Grieco guide des groupes aux quatre coins du globe. Cette fois-ci, il s'attaque au Shisha Pangma, «le rêve de toute une vie». De quoi alimenter son goût de l'aventure et ses recherches sur la chimie des groupes.

 

 

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