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Liaison, 2 septembre 2004
Un stage grandeur nature
Le 22 août, une trentaine d'étudiantes et d'étudiants en écologie ont
installé leur campement dans le Parc écoforestier de Johnville, une
propriété de 180 hectares située dans la ville de Cookshire-Eaton. Pendant
dix jours, ils se sont familiarisés avec les techniques de récolte de
données sur l'écologie végétale et animale, en pleine nature, loin du
brouhaha des salles de classe. Ils ont vécu dans des conditions
rudimentaires, sans eau courante, sans électricité, question de se donner un
avant-goût des conditions de travail qui pourraient les attendre après
l'obtention de leur diplôme.
CHARLES VINCENT
N'allez pas croire qu'ils étaient là en camp de vacances! Levés à 7 h,
les étudiantes et étudiants disposaient d'une heure et demie pour déjeuner
et se doucher à l'eau plus ou moins chaude. C'est dans la salle de classe,
un abri construit à quelques pas de leur campement, qu'ils recevaient deux
fois par jour les principales consignes de travail. Lors de notre passage,
c'est la professeure Colette Ansseau, la responsable du stage, qui leur
faisait le petit laïus d'après-dîner. La mission, cet après-midi-là, était
de faire l'inventaire des végétaux. Sitôt demandé, sitôt exécuté! Divisés en
quatre équipes, les 30 étudiants ont immédiatement «pris le bois» vers
l'emplacement qui leur était réservé.
Sur place, ils ont d'abord quadrillé un périmètre de 20 mètres carrés à
l'aide de cordes et de piquets. Tout le végétal contenu à l'intérieur de
cette surface allait être scruté à la loupe! «On nous donne une tâche, comme
celle d'inventorier le végétal, puis on nous laisse à nous-mêmes, explique
Frédérick Bélanger, l'un des participants au stage. On développe des
techniques pour arriver à nos fins et, au terme de l'activité, on fait le
point, ensemble, de manière à dégager les meilleures d'entre elles.» Parmi
celles-ci, l'installation de capteurs formés de poches de jute, grandes
ouvertes, destinées à recueillir la «litière» qui tombe des arbres :
feuilles mortes, bouts d'écorce…
Obligatoire dans le cadre du baccalauréat en écologie, ce stage se divise
en trois parties, consacrées respectivement au sol, à la végétation et aux
animaux. Chacune d'elles est prise en charge par des professeurs du
Département de biologie, spécialisés dans le domaine. Dans chacun des cas,
cependant, l'objectif est le même : donner l'occasion aux étudiantes et
étudiants d'apprendre directement sur le terrain. «C'est une activité qui
met en pratique la formation théorique acquise en classe, explique Claude
Déry, directeur du Département de biologie. En plus, elle permet aux
étudiants de s'initier aux conditions de travail qui les attendront après
leurs études.»
Un lieu d'une grande richesse
C'est la première fois que ce stage se donnait à Johnville. «Au cours des
dernières années, le Département de biologie a été forcé de changer de site
d'enseignement pratique plusieurs fois», explique Colette Ansseau. Grâce à
un partenariat avec la Corporation de conservation du boisé de Johnville,
qui gère le site pour le compte de la Ville de Sherbrooke, les étudiantes et
étudiants ont pu s'y installer. La collaboration ne fait d'ailleurs que
commencer. Le Département entend bien développer à long terme une série
d'activités à l'intérieur de ce parc.
Et pour cause! «C'est un lieu qui renferme des écosystèmes d'intérêt
écologique indéniable et qui, en plus, est situé à proximité du campus de
l'Université», poursuit Colette Ansseau. Créé afin d'assurer la conservation
de milieux naturels fragiles uniques pour la région, tout en favorisant la
pratique d'activités éducatives et récréatives pour les étudiants et le
grand public, le parc offre 2,4 kilomètres de sentiers d'interprétation et
5 kilomètres de sentiers de ski de fond et de raquette. Il renferme
notamment une sapinière, une érablière et une tourbière.
Les membres d'une équipe
en plein processus d'identification.
Photo SSF : Roger Lafontaine
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Lisa Perusse, Mathieu Dufresne, Marie-Pierre Raymond et Frédérick
Bélanger font partie des étudiants qui ont participé au stage
d'écologie sur le terrain, qui s'est déroulé à Johnville du 22 au
31 août. On les voit ici à quelques pas de leur périmètre de
travail. Photo SSF : Roger Lafontaine |