7 juillet 2005 (no 20)
16 juin 2005 (no 19)
26 mai 2005 (no 18)
5 mai 2005 (no 17)
14 avril 2005 (no 16)
24 mars 2005 (no 15)
10 mars 2005 (no 14)
24 février 2005 (no 13)
10 février 2005 (no 12)
27 janvier 2005 (no 11)
13 janvier 2005 (no 10)
9 décembre 2004 (no 9)
15 novembre 2004 (no 8)
11 novembre 2004 (no 7)
28 octobre 2004 (no 6)
14 octobre 2004 (no 5)
30 septembre 2004 (no 4)
16 septembre 2004 (no 3)
2 septembre 2004 (no 2)
>19 août 2004 (no 1)
1993-1994 à 2004-2005

Les photos de l'année

Liaison région

Calendrier des parutions 2004-2005

L'équipe des publications Liaison
Liaison recherche
Liaison culturel
Liaison Longueuil
Liaison médias
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 

 


 

Liaison, 19 août 2004

 

 

Le groupe de stagiaires. De gauche à droite : Andrée-Anne Joannis, Sarah Chabot, Lila Gagnon-Brambilla, France Gélinas, Michel Normand-Marleau, Colette Ansseau, professeure au Département de biologie et présidente d'ESF, Éric Gagnon et Émilie Girard.

 


Los chicos de Canadá

Groupe ESF Argentine 2004

Depuis 1996, Écologie sans frontière (ESF) offre aux étudiantes et étudiants en écologie l'occasion d'appliquer leurs connaissances sur le monde en participant à des stages d'une durée de trois à quatre mois dans un pays de l'hémisphère sud. En avril, sept d'entre eux sont partis pour l'Argentine afin d'y poursuivre un travail commencé en février 2003 par le groupe ESF Argentine 2003 (voir Liaison du 6 février 2003). Ils nous livrent ici les faits saillants de leur séjour. 

L'inventaire des plantes médicinales

Notre travail, ici en Argentine, s'inscrit dans le cadre de la collaboration entre le Programa Social Agropecuario (PSA) de la province d'Entre Rios et la Facultad de Ciencias Agropecuarias (FCA) de la Universitad Nacional. L'objectif premier de ce projet est de venir en aide aux petits producteurs, en leur apportant une aide sur le plan social (organisation, regroupement...) et scientifique (démarche de développement agricole durable incluant, particulièrement, la protection des forêts et du potentiel que celles-ci représentent).

Notre travail sur le terrain est de collaborer avec la FCA à une meilleure connaissance de l'écosystème, particulièrement en ce qui concerne les plantes médicinales dont l'exploitation pourrait constituer un élément intéressant de développement agricole durable. En même temps, notre présence dans les familles nous fait participer à cet effort d'éducation du PSA et donne à cet organisme un surcroît de crédibilité.

Au cours de notre première semaine à Paraná, nous avons rencontré les responsables du PSA, Maris et Benjasmin Chiapino, avec lesquels nous collaborons et qui organisent concrètement notre travail dans les familles. Cette même semaine nous avons également fait la connaissance de nombreux membres du personnel enseignant et de la direction de la Facultad située à Oro Verde en banlieue de Paraná. C'est ainsi que s'est établie une étroite collaboration entre le groupe ESF et le doyen de cette faculté, José Casermeiro. Grâce au dévouement et à la grande disponibilité de ce dernier ainsi que celle de ses professeurs, nous avons eu la chance de nous familiariser avec les écosystèmes, les sols, les parcs nationaux et la phytogéographie argentine, et particulièrement de la province d'Entre Rios, ainsi qu'avec... l'apiculture. Le miel est en effet une ressource importante pour l'Argentine.

Le reste du mois de mai fut donc consacré à ces cours intensifs offerts par l'université et à l'élaboration du plan de réalisation de notre projet, sans bien sûr se priver d'activités très formatrices au plan culturel, telles les sorties, les asados (un type de BBQ), les visites régulières au centre-ville ainsi qu'au Stroker, bar aux mille et un drinks situé dangereusement près du Cristo Redentor (nous avons notre carte de membre)!

Notre projet, qui est donc consacré à l'étude des plantes médicinales utilisées par les petits producteurs agricoles vivant dans des campagnes éloignées, a vraiment pris forme au cours de ce mois de mai. Une constatation : il n'y a que très peu d'information disponible sur le sujet. De plus, actuellement dans la province, la déforestation s'accentue pour faire place d'une part à l'élevage extensif traditionnel et à l'approvisionnement en bois de feu et, d'autre part, plus récemment, à la culture à grande échelle du soya.

Dans ce contexte, il est important qu'un inventaire de ces plantes soit effectué rapidement afin de récupérer les connaissances, souvent négligées, de la médecine naturelle. Ces plantes sont aussi parfois les seuls recours médicaux auxquels ont accès les gens de la campagne. Le projet consiste ainsi en grande partie à recueillir l'information sur l'utilisation de ces plantes médicinales par les petits producteurs agricoles et à en faire une compilation régionale.

Ce projet s'insère également dans le cadre d'un projet plus vaste de revalorisation des forêts par la mise en valeur du potentiel de développement que représentent leurs produits forestiers non ligneux. C'est dans ce cadre qu'un prochain groupe d'ESF pourrait venir travailler à Paraná.

Les séjours dans les familles

Le mois de juin a donc, en grande partie, été consacré à la collecte de données sur diverses plantes médicinales. Nous avons ainsi séjourné dans 18 familles de plusieurs régions de la province d'Entre Rios. Ces séjours, chacun de quatre à six jours, dans des familles de petits producteurs, nous ont permis d'amasser beaucoup d'informations sur les plantes médicinales, mais surtout de parler avec tous les membres des familles, de vivre et de connaître davantage leur réalité.

Et cette réalité est faite de beaucoup de pauvreté et de dénuement : bécosse à l'arrière de la maison, toit de paille, plancher de terre battue, absence d'électricité et d'eau courante… telle est souvent leur situation. Et pour un choc culturel, ça en est tout un! Pas seulement dans ce dénuement, mais aussi, et peut-être surtout, dans les sourires et la joie de vivre de ces personnes malgré leur pauvreté.

Et puis il y avait aussi ces petites choses surprenantes pour nous. Par exemple, on avait parfois droit à un café au lait fait avec du lait fraîchement tiré de la vache, du fromage au lait cru fraîchement fait et pour souper, du porc fraîchement abattu! Dans un pays en crise économique depuis des années, cette précarité semble s'être accentuée dans les campagnes.

Ces séjours ont été entrecoupés de quelques entrevues à la radio et de quelques visites dans les écoles où nous avons même dû signer plusieurs autographes sur papier, pantalons, chaussures… Nous, des vedettes? Non… Pour eux, nous sommes los chicos de Canadá! Mais pour les écologistes que nous sommes, avec le peu de connaissances sociales que nous avions, ce sont là des aventures enrichissantes et troublantes d'émotions.

Cette expérience nous a imposé et nous impose toujours un bon ménage dans notre système de valeurs. Riches par leur humilité et leur générosité dans l'accueil qu'ils nous ont réservé, les gens de ces familles sont venus toucher et transformer une part importante de nos êtres. C'est avec les bouleversements de ces rencontres et les nombreux déplacements à travers la province que s'est rapidement enfui notre mois de juin.

Et maintenant voici juillet qui file tout aussi rapidement. Nous sommes maintenant à moins d'un mois de notre départ de Paraná et il nous reste encore beaucoup de pain sur la planche. Familles, rapports, réunions, rédactions et adieux douloureux sont au menu pour les trois prochaines semaines. Nous sommes venus ici dans le but d'aider les gens du PSA et de travailler avec certains chercheurs de l'université! Mais voilà, le stage n'est même pas terminé et nous sommes déjà convaincus que c'est eux et leur beau pays qui auront à tout jamais changé notre vie et notre future carrière d'écologiste.


Préparation du souper canadien offert par les stagiaires en remerciement à leurs hôtes argentins. «En aura-t-on assez?», se demandent Michel Normand-Marleau et Andrée-Anne Joannis.

Retour à la une

 

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Rédacteur en chef :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca