|
Semaine de l'Université en France
Des partenariats qui s'annoncent fructueux
Jacques Viens
Échanges d'étudiants ou de professeurs, cotutelles de doctorat,
collaborations de recherche, programmes conjoints, transferts de
connaissances, recrutement d'étudiants… si les possibilités offertes par les
accords cadres signés récemment en France sont très diverses, les
partenaires manifestent tous la même volonté de réussite.
Inscrite dans le cadre des célébrations du cinquantenaire de l'Université
de Sherbrooke, la visite en France d'une délégation de l'Université
poursuivait plusieurs objectifs. «La signature de protocoles et d'accords
est très importante pour encadrer nos collaborations avec des universités
étrangères», explique la rectrice adjointe et chef de mission, Luce
Samoisette. «Mais il faut aussi que nos professeures et professeurs
rencontrent leurs homologues afin de concrétiser les accords et leur donner
vie.»
«Nos professeures et professeurs établissent des contacts et des
relations multiples, dans tous les domaines d'expertise et avec de très
nombreux établissements d'enseignement», ajoute Martin Buteau, secrétaire
général et vice-recteur aux ressources informationnelles. «Mais
institutionnellement, nous souhaitons nous concentrer sur certains
partenariats très ciblés avec des institutions de grande renommée afin d'en
maximiser les retombées.»
Désignés «accords de coopération scientifiques et techniques», les
ententes visent à établir «une collaboration dans les domaines d'intérêts
communs pour les deux établissements tant au niveau de l'enseignement, des
échanges d'étudiantes et d'étudiants et de la recherche». Ils sont au cœur
de la troisième orientation du Plan d'action stratégique adopté en 2001 qui
souhaite que l'Université multiplie les partenariats de choix. En plus de
contribuer au pouvoir d'attraction de l'Université, notamment par l'offre de
séjours à l'étranger et de programmes à l'échelle internationale, ainsi qu'à
son rayonnement, les protocoles concrétisent la stratégie 3.6 du PAS qui
cible l'accroissement des associations de l'UdeS avec des organisations de
renom.
Une formule unique
Développée par l'Agence des relations internationales, la formule des
missions comme celle qui vient de se dérouler en France est assez originale.
Après avoir identifié, en consultation avec les facultés, les institutions
avec lesquelles l'Université désire tisser des liens, l'Agence établit un
premier contact. Pour lancer rapidement les collaborations, des professeurs
et des chercheurs sont invités à joindre la délégation pour une série de
conférences. Cette année, par exemple, Julie Desjardins, Denis Bédard et
Yves Lenoir représentaient la Faculté d'éducation; Roch Lefebvre, la Faculté
de génie; Lucie Laflamme et Suzanne Comtois, la Faculté de droit; Patrick
Ayotte, la Faculté des sciences; Carlo Spallanzani, la Faculté d'éducation
physique et sportive; Pierre Martel, la Faculté de lettres et sciences
humaines; Nicole Gallo-Payet, la Faculté de médecine; et Marc Dumas, la
Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie. Le vice-recteur à la
recherche Edwin Bourget faisait pour sa part des présentations sur le
processus de valorisation de la recherche développé à Sherbrooke, alors que
Denis Elias parlait de partenariat dans la formation en gestion.
«Nous tentons de maximiser les contacts et les retombées, c'est pourquoi
l'horaire est toujours très chargé, explique Mario Laforest, directeur de
l'agence. Tout le monde est épuisé à la fin de la semaine, mais
l'enthousiasme est à son comble.»
Paris
Dès l'arrivée, des rencontres étaient programmées. «À l'Université de
Paris XIII à Saint-Denis, nous avons pris contact afin d'établir une
équivalence entre un stage de fin d'études et une maîtrise en informatique
de Sherbrooke, indique Denis Lebel, vice-doyen à la recherche de la Faculté
des sciences. Un tel protocole existe déjà depuis trois ans avec l'Institut
d'informatique d'entreprise d'Évry duquel sont déjà diplômés neuf étudiantes
et étudiants. Une collaboration de recherche existe déjà avec une équipe de
cette université parisienne chez qui une étudiante sherbrookoise vient tout
juste de terminer un Ph.D. en cotutelle. Cette visite a donc permis de
confirmer l'appui de la direction de la Faculté à cette fructueuse
collaboration entre les deux institutions.
Rouen
«Rouen est une université qui ressemble à la nôtre, relate Nicole
Gallo-Payet, vice-doyenne à la recherche de la Faculté de médecine. Toujours
prête à innover, avec des facultés qui interagissent étroitement, c'est une
université tournée vers les collaborations, où équipes CNRS, INSERM et
facultaires collaborent activement à la fois dans l'enseignement et la
recherche. Des partenariats se développeront dans plusieurs secteurs, en
particulier l'endocrinologie, la gastroentérologie et la radiobiologie.
D'autres secteurs seront probablement à explorer.»
Tours
Après de brèves présentations réciproques des deux institutions, les
membres de la délégation ont rencontré leurs homologues des différentes
unités de formation et de recherche (UFR), l'appellation des facultés en
France.
Pour sa part, la Faculté d'administration tenait plusieurs rencontres de
travail avec la direction de l'École supérieure de commerce et de management
de Tours (ESCEM) avec laquelle elle a signé un protocole de collaboration le
4 mai lors d'une cérémonie tenue à la Délégation générale du Québec à Paris
en présence du premier ministre du Québec et député de Sherbrooke, Jean
Charest. Ce protocole venait sceller des collaborations qui ont maintenant
plus de 20 ans. Roger Noël, doyen de la Faculté d'administration, explique :
«Avec l'ESCEM, nous avons confirmé notre entente et nous avons convenu de
développer deux nouvelles options de la maîtrise à cursus intégré. L'une de
ces options, celle en gestion dans un contexte de développement durable,
doit débuter dès septembre 2004, tandis que l'autre option, en géomatique
d'affaires, devrait débuter en septembre 2005. Nous nous sommes aussi
entendus sur une association pour offrir de la formation continue en Europe
et à l'échelle internationale.»
Poitiers
«Le passage à Poitiers nous a permis de découvrir l'existence d'une
maîtrise en génie écologique qui s'effectue en partie au Brésil où nous
avons déjà des collaborations dans le cadre du nouveau diplôme de 2e cycle
en écologie internationale, résume Denis Lebel. Les responsables poitevins
du programme sont très intéressés à un partage de leurs ressources et des
nôtres au Brésil. La responsable sherbrookoise s'active présentement à y
donner suite.»
Pour Paul Deshaies, doyen de la Faculté d'éducation physique et sportive
(FEPS), les visites à Angers, à Tours et à Poitiers ont constitué un premier
contact.
Montpellier
Ville universitaire par excellence, Montpellier a même décidé de faire de
cette caractéristique une donnée essentielle de son développement. Trois
universités, en plus de l'Institut universitaire de formation des maîtres
(IUFM), y offrent un éventail de formations comparable à celui de
l'Université de Sherbrooke. Le Pôle universitaire européen de Montpellier se
consacre pour sa part à assurer la visibilité internationale du site
universitaire et scientifique de Montpellier.
Julie Desjardins, de la Faculté d'éducation, résume : «L'IUFM de
Montpellier et notre Département d'enseignement au préscolaire et au
primaire poursuivent déjà les échanges amorcés pendant la mission de manière
à permettre aux étudiantes et étudiants en formation à l'enseignement
préscolaire et primaire d'effectuer un stage ou de réaliser un projet
spécial à Montpellier et dans les milieux scolaires français, et vice versa
pour les étudiantes et étudiants de l'IUFM.»
Pour Nicole Gallo-Payet, l'Université de Montpellier jouera clairement le
rôle de partenaire privilégié dans ces échanges France-Québec : «Une chimie
s'est d'emblée installée entre la plus vielle Faculté de médecine du monde
(fondée en 1422) et la plus jeune au Québec (fondée en 1966), comme quoi les
plus jeunes et les plus vieux ont chacun à apprendre de l'autre, a-t-elle
indiqué. Un partenariat existe déjà entre le CHUS et le CHU Montpellier.
Nous voulons le consolider par des échanges d'étudiants, d'internes et de
résidents. Les échanges sont envisageables avec la plupart de nos créneaux
d'excellence.
«Pour nous, la visite à Montpellier s'est avérée la plus fructueuse,
raconte Paul Deshaies. Nous accueillons déjà depuis quelques années des
étudiantes et étudiants de Montpellier. Nous avons ensemble envisagé un
projet de collaboration au niveau de la maîtrise dans le domaine de la
préparation à la performance.»
Même son de cloche du côté de la Faculté de droit : «Des échanges
d'étudiants, des partenariats de recherche et des échanges de professeurs se
développeront rapidement avec Montpellier, indique Lucie Laflamme. Il
semblerait que le programme de droit transnational les intéresse en raison
du volet droit communautaire. Nous avons eu des discussions autour d'un
programme intégré.»
«À Montpellier, commente Jean Goulet, doyen de la Faculté des sciences,
nous nous sommes entendus avec la maîtrise en biostatistique pour permettre
à nos étudiantes et étudiants en mathématiques d'avoir accès au système de
bourses de mobilité Erasmus Mondus qui financent des étudiants acceptant
d'aller faire une partie de leur formation dans un pays étranger. Quatre
universités seront jumelées pour ce programme, dont une en Allemagne et une
autre en Angleterre, celle de Sherbrooke représentant l'Amérique.»
Pour sa part, la Faculté d'administration a convenu de faciliter
l'échange de professeurs pour des séjours de courte durée à Montpellier, en
plus d'explorer les possibilités de programmes à cursus intégré. «Nous avons
aussi convenu d'échanger le fruit de nos expériences respectives au niveau
des études supérieures dans le domaine de l'économie», ajoute le doyen Roger
Noël.
«À Montpellier, les meilleures collaborations seraient avec le
Laboratoire d'informatique de robotique et de microélectronique et avec la
Maison des sciences de l'eau, notamment avec l'aide d'Olivier Thomas,
directeur de l'Observatoire de l'environnemment et anciennement rattaché à
cet institut», résume Dominique Lefebvre, vice-doyen à l'enseignement de la
Faculté de génie.
Pour sa part, Linda Bellalite, vice-doyenne aux études supérieures et à
la recherche de la FLSH, conclut : «Les créneaux de recherche et la
structure des programmes offerts par les institutions visitées permettent
d'envisager un réseautage enrichissant dans les domaines de l'histoire du
livre et de l'édition, la linguistique, la création littéraire, le Centre
Anne-Hébert, la communication, la traduction, la littérature comparée,
l'histoire (Bilan du siècle), la géomatique et l'environnement, de même que
la psychologie cognitive.»
Martin Buteau, secrétaire général et vice-recteur
au ressources informationnelles, qui présidait
la délégation sherbrookoise lors de son passage
à Montpellier, et Jacques Pelous, directeur
de l'Institut universitaire de formation
des maîtres de Montpellier, paraphent l'accord
de coopération scientifique et technique. |
Jean-Pierre Gesson, président de l'Université
de Poitiers, et Luce Samoisette, rectrice adjointe,
lors de la signature de l'accord. |
Retour à la une |