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Connaissez-vous Saku?
STÉPHANIE GAGNÉ
Étudiante en physique
Pour mon dernier stage, j'avais décidé de travailler dans un domaine
relié aux changements climatiques. Pendant ma recherche de stage, j'étais
loin de me douter que je me retrouverais en Finlande. Mais pourtant, me
voilà dans un monde bien différent de celui auquel je m'étais habituée.
Les Finnois
En général, les Finnois pratiquent beaucoup de sports de plein air :
marche, course, bicyclette, pêche, orientation en forêt, etc. Ces gens, très
sympathiques lorsqu'on se donne la peine de leur adresser la parole, parlent
à peu près tous l'anglais assez bien. Ce qui m'a le plus impressionnée : ils
sont tous blonds! Rien à faire! Et si quelqu'un a les yeux bruns, alors là,
c'est le temps de prendre une photo, car ça ne passe pas souvent! Tous ont
les traits très fins (c'est peut-être pour ça qu'on les appelle les Finnois,
non, ok, ce n'est pas drôle). Tous équipés de cellulaires (Nokia est
finnois), ils aiment promener leur chien, au point qu'ils ont aménagé une
quantité phénoménale de «parcs à chiens» intégrés dans les nombreux «parcs à
humains». Ils s'intéressent aussi beaucoup au hockey. S'ils apprennent que
vous habitez près de Montréal, ils ne manqueront pas de vous demander si
vous connaissez Saku Koivu. En passant, on a battu la Finlande en
prolongation 5 à 4 au championnat mondial de hockey! C'était dans tous les
journaux le lendemain, de quoi me mettre un petit sourire aux lèvres!
Évidemment, comme tout bon scandinave, les Finnois apprécient l'alcool! Ils
ne manquent généralement pas une occasion d'envahir la ville pour fêter…
Bien que les gens n'aient plus le droit de boire dans les rues depuis
quelque temps, cela est très ouvertement toléré tant et aussi longtemps
qu'ils ne causent pas de problème. Ainsi, on voit souvent quelques citoyens
déguster leur bière entre amis dans les parcs les fins de semaine lorsqu'il
fait beau. Autre particularité du centre-ville : les kiosques à crème
glacée, on en voit à presque tous les coins de rue.
L'éducation
L'éducation y est très bien cotée. Malheureusement, je n'ai pas eu
l'occasion de suivre un cours pour savoir comment ça se passe. Cependant, je
sais que leur maîtrise est plus longue que la nôtre, mais qu'ils n'ont pas
de baccalauréat : ils passent directement du secondaire à la maîtrise (un
programme avec beaucoup de cours et d'une durée de cinq ans). Au bout du
compte, ils obtiennent leur maîtrise à peu près au même âge que nous. Les
frais de scolarité sont inexistants pour les citoyens et le gouvernement
donne automatiquement des bourses aux étudiants. La notion de prêt étudiant
n'existe pas. Les cafétérias, tenues par les associations étudiantes ou par
une instance gouvernementale, sont soumises à des restrictions strictes sur
la qualité et le prix des repas : il doit y avoir des légumes, un choix de
menu végétarien complet, du lait, du jus, et il y a toujours un comptoir de
pain, riz, patates et salade à volonté. Le prix pour tout étudiant est
d'environ 2,50 euros et après, croyez-moi, on n'a plus faim! D'ailleurs,
les Finnois mangent très rapidement. La qualité de la nourriture est
excellente, du moins comparée à la nôtre (eh!), mais eux ont l'air de
trouver que ça pourrait être nettement mieux, question d'habitude je
suppose! Avec un abonnement général d'environ 40 euros, ils ont accès à un
centre sportif ainsi qu'à tous les cours qui y sont donnés pour une année
complète.
Mon stage
Le département de l'Université d'Helsinki où je travaille offre une vue
sur la mer Baltique. L'architecture y est moderne et les bureaux spacieux
puisque le nouveau campus des sciences vient tout juste d'être construit, il
y a deux ans. Je travaille quelque part entre les arbres et je dois
parcourir un sentier entre l'arrêt d'autobus et le campus des sciences. Le
département de physique comporte des sous-départements dont celui des
sciences atmosphériques. Celui-ci, spécialisé dans l'étude du comportement
des aérosols dans l'atmosphère, fait partie des centres d'excellence de
l'Académie de Finlande. Les principaux champs de recherche sont les études
théoriques (modélisation), les expériences en laboratoire et les expériences
sur le terrain (stations de mesure). Mon projet se situe dans la dernière
catégorie. J'analyse les données de la station SMEAR I située en Laponie,
plus précisément à Värriö, afin d'expliquer la formation et la croissance
des particules dans l'atmosphère.
Ça vaut le coup!
En bref, la Finlande est vraiment un pays où il fait bon vivre et où les
gens sont d'une grande gentillesse. Le seul désagrément serait probablement
le manque de soleil en hiver puisque les heures d'ensoleillement (environ de
8 h à 15 h) sont un peu plus courtes qu'au Québec, mais c'est tout à fait
compensé pendant la saison estivale : il fait clair quand je me couche! Vous
imaginez? À l'équinoxe, il fait relativement clair toute la nuit. L'équipe
avec laquelle je travaille ici m'a accueillie les bras ouverts et le projet
sur lequel j'ai la chance de travailler est des plus intéressants. En plus,
je peux me permettre de visiter ce pays et ceux environnants (Estonie,
Russie, Suède). Les Canadiens y sont appréciés, mais en général, les Finnois
n'ont pas l'air d'aimer beaucoup les Américains. La plupart sont au courant
qu'il y a une partie française au Canada et ils nous croient tous
parfaitement bilingues… mouais! Donc, si vous avez la chance de venir faire
un tour en Finlande, n'y manquez pas! C'est une expérience inoubliable!
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