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Liaison, 8 juillet 2004
Grandeurs et misères de l'automobile sur le campus
Robin Renaud
Parfois considéré comme un embêtement pour les administrateurs, le
nombre grandissant d'automobiles sur la colline universitaire depuis une
quarantaine d'années témoigne néanmoins de la croissance remarquable de la
fréquentation de l'institution. Avec les années, les voies de circulation
ont dû être réaménagées et surtout, on a assisté à l'agrandissement
constant des parcs de stationnement. D'ailleurs, si les étudiantes et
étudiants ont été de plus en plus nombreux à posséder leur propre voiture,
d'autres ont fait montre d'imagination en créant différents systèmes de
covoiturage.
Du «pouce» au covoiturage organisé
Dès les années 1960, on trouvait sur la voie de sortie du campus deux
affiches. L'une portait l'inscription «Nord» et l'autre «Est». Il
s'agissait en fait de points d'attente pour les gens qui faisaient de
l'auto-stop et qui se dirigeaient vers les quartiers nord ou est de
Sherbrooke. Ce système rudimentaire a fonctionné plusieurs années. Dans
les années 1980 et 1990, de véritables systèmes de covoiturage ont été mis
sur pied. De vastes babillards permettaient aux étudiantes et étudiants
d'offrir ou de solliciter un transport pour se déplacer en ville ou
ailleurs au Québec.
Une décision impopulaire
Mais le covoiturage n'était certes pas l'affaire de tous et la
croissance de l'Université s'est accompagnée d'une augmentation importante
du flot de circulation. Les parcs de stationnement ont été maintes fois
agrandis et des aires ont été ajoutées. Toutefois, à la fin de 1970, les
besoins ont dépassé les moyens de l'Université. Le 1er janvier 1971, le
stationnement est devenu payant. Plusieurs automobilistes étant outrés, le
journal Liaison s'est chargé de justifier l'initiative en faisant savoir à
ses lecteurs qu'à 25 cents par jour et 15 dollars pour un permis annuel,
les frais de stationnement à Sherbrooke étaient considérablement moins
élevés que ceux en vigueur dans d'autres universités de la province. De
toute façon, la décision était finale et les automobilistes ont dû
s'habituer à passer par la guérite pour accéder au campus.
L'entrée du campus déménage
Dans les années 1960, l'entrée principale du campus était
perpendiculaire au boulevard de l'Université. Une voie longeait la
fontaine de l'agora par la droite et aboutissait directement face au
Pavillon central. En 1980, dans la foulée de la construction du Centre
sportif, on a décidé de déplacer l'entrée en aménageant une rampe d'accès
par le chemin Sainte-Catherine. La structure permettait de mieux absorber
un flot de véhicules devenu fort important. Pas étonnant que les abords de
la guérite aient ensuite été fréquemment le théâtre de manifestations
étudiantes ou syndicales.
Au rythme où grandissaient les parcs de stationnement, le réseau de
souterrains a également pris de l'importance pour les piétons qui
déambulaient d'un pavillon à l'autre, mais aussi pour ceux qui désiraient
retrouver leur voiture garée parfois à quelques centaines de mètres de
leur salle de classe ou de leur bureau.
En janvier 1971, c'est la fin du stationnement gratuit à l'UdeS. Les
automobilistes doivent s'arrêter à cette cabine pour payer leurs
droits de stationnement. Remarquez que jusqu'en 1980, l'accès au
campus se faisait depuis le boulevard de l'Université et arrivait face
au Pavillon central.
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En 1976, un bon samaritain prend
à bord de sa coccinelle un auto-stoppeur
sur la voie de sortie du campus.
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Avec des stationnements
de plus en plus étendus, le réseau
de tunnels souterrains a également été prolongé. |
En 1991, le covoiturage est aussi offert aux étudiantes et étudiants
qui veulent se déplacer à Sherbrooke.
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En 1987, les étudiantes et étudiants peuvent
consulter ce tableau de covoiturage offrant
des transports vers diverses régions du Québec. |
Des centaines de voitures franchissent la guérite chaque jour. Des
manifestants de tout acabit en font un lieu de prédilection pour
passer leur message.
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En mai 1980, l'entrée principale du campus
est déplacée du côté est. Une nouvelle
rampe d'accès et un viaduc enjambant
le chemin Sainte-Catherine doivent aider
à absorber le flot grandissant de véhicules.
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En plus de percevoir des frais de stationnement, le personnel de la
guérite assure la surveillance et la sécurité sur le campus. |
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