Liaison, 10 juin 2004

Ah! La délicieuse soupe solianka

Sébastien Labbé
Étudiant au baccalauréat en mathématiques

À Moscou, l'hiver est maintenant terminé. J'ai l'impression que le printemps n'a duré que quelques jours. Ce changement de saison signifie que la fin de mon séjour approche. Avant de revenir au Québec, je tente ici de décrire cette ville et ses habitants.

Lénine et le jour de la Victoire

À la place Rouge, se trouve le mausolée de Lénine où repose son corps inerte depuis 80 ans. J'étais curieux de connaître la raison de ce mausolée. C'est pourquoi j'y suis allé. Des soldats immobiles se tenaient à l'entrée et à l'intérieur. Ils indiquaient la direction du couloir d'un simple geste de la main. Les escaliers à l'intérieur étaient si sombres qu'il était impossible de savoir s'il restait d'autres marches. Dans la pièce principale, tout se passa très rapidement. Le touriste auquel je devais ressembler aux yeux des gardiens ne semblait pas avoir sa place à cet endroit. Ensuite, on m'indiqua la sortie comme précédemment. J'y ai compris que ce mausolée n'était pas un musée, mais plutôt une façon de prolonger l'influence de cet homme et de l'époque soviétique.

De retour à l'extérieur, je pouvais voir les quatre affiches géantes installées récemment sur la place Rouge pour commémorer le jour de la Victoire : le 9 mai 1945. Ce jour férié, qui se compare aux festivités de la Saint-Jean-Baptiste mélangées au sérieux du jour du Souvenir, est très important pour les Russes. Il signifie la victoire de l'armée russe et la défaite nazie. Durant la journée, plusieurs rassemblements et spectacles ont eu lieu. En soirée, les feux d'artifice ont retenti partout dans la ville.

Canadian club et tabac

Si vous avez la chance de visiter Moscou, je vous suggère d'aller au Canadian club hebdomadaire de notre chère ambassade. Chaque vendredi, on vous servira frites, hamburger et Pepsi pour quelques roubles. Une table de billard, une table de soccer sur table et un club vidéo vous attendront. Cet endroit était très populaire auprès des Moscovites jusqu'à ce que la loi sur l'interdiction de fumer dans les endroits publics soit en vigueur dans les établissements canadiens. En effet, les Moscovites de tout âge sont de graves fumeurs et ne sont pas prêts à accepter de telles règles. Ici, on est loin d'un quelconque mouvement antitabac rencontré au Québec. Au contraire, dans la rue, on arbore fièrement sa cigarette. Je fume, donc je suis. Ces différences entre sociétés démontrent à quel point la majorité, la publicité et la propagande influencent nos actions.

Communication

De façon similaire, le téléphone portable est aussi un objet largement répandu auprès des Moscovites. Les seules personnes qui ne sont pas dans le mouvement sont les personnes âgées et les itinérants. Le téléphone portable «rapproche» les amis que la grande ville éloigne.

Par hasard, il arrive que deux amis se croisent en un endroit. Je suis surpris chaque fois comment ils sont froids entre eux : une poignée de main, un échange de deux ou trois mots et tout cela sans arrêter de marcher. Je n'ai toujours pas compris.

Pour terminer, je tiens à ajouter que c'est une fois le contact établi avec les Russes qu'on découvre toute leur générosité. Je me souviendrai, entre autres, de ceux qui m'ont fait voir la Russie et qui m'ont fait goûter au caviar, aux blinis et à la délicieuse soupe solianka.

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