Cécile Lambert reçoit l'Insigne du mérite
CINDY ESTELA POZO
Le 4 mai, Cécile Lambert, professeure au Département des sciences
infirmières de la Faculté de médecine, a reçu l'Insigne du mérite, la plus
haute distinction décernée par l'Ordre des infirmières et infirmiers du
Québec (OIIQ).
«Ce fut une belle soirée remplie d'émotions», a mentionné Cécile Lambert.
Lors de la Soirée inspiration, l'OIIQ a reconnu publiquement la contribution
remarquable de la professeure dans le développement de la profession et dans
les projets novateurs en soins infirmiers. Depuis 1973, l'OIIQ honore les
infirmières et infirmiers qui se démarquent pour leur apport aux soins et
aux services de santé ainsi que pour leur contribution au développement de
la profession d'infirmière. Denise Lalancette, fondatrice du Département des
sciences infirmières de Sherbrooke, a également reçu l'Insigne du mérite
en 1986.
Passionnée et dotée d'un esprit de leadership, Cécile Lambert a donné une
nouvelle orientation à la profession d'infirmière sur les plans pratique et
théorique. Au cours de sa carrière, elle a également contribué à
l'amélioration des programmes en soins infirmiers et à l'évolution de la
pratique clinique.
Au début des années 80, la professeure revendique auprès des enseignants
et du ministère de l'Éducation l'importance d'intégrer la formation
collégiale et universitaire des infirmières et infirmiers. Pionnière au
Département des sciences infirmières du Campus de Longueuil, elle a entre
autres investi beaucoup d'énergie dans la création de la formation
infirmière intégrée qui permet de suivre une formation collégiale et
universitaire en cinq années d'études. Ses efforts se concrétiseront
prochainement puisque les premières cohortes d'infirmières collégiennes
seront admises à Longueuil et à Sherbrooke en septembre 2004 pour terminer
le nouveau DEC-bac au printemps 2006.
Lors de son premier cours en soins infirmiers, Cécile Lambert se souvient
d'une religieuse qui lui a enseigné l'importance du patient. En des moments
de souffrance, les personnes malades nécessitent des soins fondamentaux,
mais elles ont aussi besoin de leur dignité. Ce principe marque
l'enseignante qui a transmis cette même notion à ses étudiantes et
étudiants. En sciences infirmières, tout commence par le développement de la
conscience morale et du respect de la dignité des patients.
«Je suis devenue infirmière lorsque j'ai donné mon premier verre d'eau»,
ajoute Cécile Lambert. En accompagnant des gens malades, la professeure a
vécu des moments intenses qui lui ont permis de réaliser à quel point le
rôle d'une infirmière compte plus que pour de simples gestes. Selon elle,
les soins infirmiers sont caractérisés par la bienveillance. Une infirmière
ou un infirmier veille avant tout à la dignité des patients.
Consciente de la situation actuelle vécue par les infirmières et
infirmiers dans le réseau de la santé, la professeure soutient que trop
souvent on leur demande d'humaniser les soins dans un environnement qui a
été déshumanisé. «Dans notre système de santé, les exigences de
l'administration prennent fréquemment le dessus sur les besoins humains,
explique Cécile Lambert. Les infirmières et infirmiers auront à prendre la
parole à la place des patients. Ils devront ainsi tenter d'influer sur le
système de santé.»
La demande grandissante de soins et la diminution des ressources ont mené
Cécile Lambert vers de nouvelles avenues. Devant les enjeux majeurs que
présente le domaine de la santé, la professeure a entrepris des recherches
en éthique appliquée (aspects cliniques, recherche et formation).
En plus de sa contribution remarquable, Cécile Lambert a participé à
l'élaboration de nombreux écrits dans les domaines de la compétence morale
et du diagnostic infirmier. Plusieurs de ces ouvrages sont d'ailleurs
devenus des outils de référence.
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