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Liaison, 20 mai 2004
Coup de chapeau pour six
de nos étudiantes en génie
CHARLES VINCENT
Le 10 mai a eu lieu à Montréal le gala couronnant le concours Chapeau,
les filles! et son volet Excelle Science. Dans le cadre de cet événement,
six étudiantes de la Faculté de génie ont reçu un prix. Au total, 55 femmes
provenant de toutes les régions du Québec et ayant étudié dans des secteurs
habituellement masculins ont été récompensées pour leur persévérance, leur
audace et leur sens de l'humour.
Karine Leclerc, étudiante au baccalauréat en génie chimique, a obtenu le
prix Excelle Science qui consiste en un stage d'une valeur approximative de
6500 $ auprès du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation. Karine a développé un biofiltre pour épurer les eaux usées
et fabriquer du biodiesel à partir de graines végétales. C'est d'abord pour
s'impliquer dans la protection de l'environnement qu'elle a choisi le génie
chimique. Dans la foulée de ses différents projets de recherche
universitaires, elle souhaite développer un jour des polymères écologiques
utiles au milieu aquatique.
Également étudiante au baccalauréat en génie chimique, Audrey Bernard a
pour sa part remporté le prix Excelle Science Séjour, soit des séjours
professionnels en Wallonnie-Bruxelles offerts par l'Agence Québec
Wallonnie-Bruxelles pour la jeunesse. En choisissant le génie chimique,
Audrey savait qu'elle s'engageait dans une voie semée d'embûches. Ses deux
premiers stages en industrie lui ont prouvé qu'elle ne se trompait pas.
«C'est un milieu où règnent les conflits et la compétition, a-t-elle
constaté. Et faire sa place sur le marché du travail n'est pas si facile
qu'on peut le croire.» Audrey aimerait aussi encourager d'autres jeunes
filles à choisir un métier traditionnellement masculin. Au cours de ses
stages, elle-même a eu la chance de côtoyer deux femmes ingénieures qui sont
aujourd'hui ses modèles.
Marie Duhaime-Major est pour sa part étudiante au baccalauréat en génie
informatique. Elle a obtenu un prix Excelle Science Persévérance d'une
valeur de 2000 $, offert par la Centrale des syndicats du Québec. Pas
toujours facile de trouver sa voie : Marie en sait quelque chose! Avant de
s'engager en génie informatique, cette musicienne a emprunté quelques
chemins de traverse. Après des études en sciences de la santé au collégial
et en génie mécanique à l'université et un emploi dans un centre
d'hébergement et de soins de longue durée, elle est finalement retournée aux
études l'an dernier. Si elle n'a pas encore une vision nette de son futur
métier d'ingénieure, Marie est persuadée qu'il lui permettra de réaliser son
vœu le plus cher : améliorer le sort des enfants souffrant de handicaps.
Étudiante au baccalauréat en génie électrique, Marilyne Paré a reçu un
prix Excelle Science d'une valeur de 2000 $, offert par le ministère du
Développement économique et régional. Avec ses quatre frères et sœurs,
Marilyne s'amusait souvent avec un rien. «Notre imagination n'avait pas de
limite, raconte-t-elle. Ni pour les nouveaux jeux, ni pour les mauvais
coups!» Fille d'un ingénieur électrique, elle a été attirée très tôt par
cette profession. Elle ne s'est jamais souciée du fait que celle-ci est
surtout exercée par des hommes. Marilyne n'a démarré son bac en génie
électrique qu'à l'automne dernier, mais déjà, elle peut être fière d'elle.
Lors du concours Robot-jouet – destiné à concevoir un appareil susceptible
d'aider les enfants autistes à sortir de leur monde – son équipe a décroché
un premier prix.
Caroline Payeur, étudiante au baccalauréat en génie mécanique, a elle
aussi reçu un prix Excelle Science d'une valeur de 2000 $, remis cette
fois-ci par le ministère de l'Éducation. Caroline a travaillé avec des
mineurs, des technologues et des électriciens. Durant ses stages, Caroline
Payeur a constaté qu'il n'est pas toujours facile de trouver sa place dans
un monde d'hommes, mais elle a compris qu'on peut y parvenir en se montrant
déterminée et sûre de ses idées. En optant pour un parcours encore peu
fréquenté par les femmes, Caroline aspirait plus que tout à sortir de
l'ordinaire. «Je voulais me prouver que je peux amener quelque chose de
nouveau à la profession d'ingénieur et me démarquer non seulement par mon
sexe, mais aussi par mes idées.» Pas de doute, son choix est le bon!
Marie-Ève Marquis, étudiante au baccalauréat en génie chimique, a obtenu
le même prix que Caroline. Marie-Ève était encore au primaire quand elle a
commencé à se passionner pour les hémisphères de Van der Graff, la glace
sèche et l'électricité statique. Un soir par semaine, après le souper, elle
retournait à l'école pour suivre les cours d'initiation à la science offerts
aux élèves de 5e et 6e année. «Dans ces cours, j'avais un éternel rival,
raconte-t-elle. Un garçon qui prenait un malin plaisir à se montrer
supérieur à moi. Sans le savoir, il m'a aidée à me dépasser. Je voulais lui
prouver que, même si j'étais une fille, je pouvais réussir aussi bien que
lui.»
Le concours Chapeau les filles! et Excelle Science permet d'encourager la
relève féminine dans des domaines où les femmes sont peu présentes et cela
rend hommage à celles qui sortent des sentiers battus. Plus de 250 000 $ en
prix, services, stages ou séjours professionnels ont été remis lors de la
dernière édition.
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Karine Leclerc
Audrey Bernard
Marie Duhaime-Major
Marilyne Paré
Caroline Payeur
Marie-Ève Marquis
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