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Éducation physique dans les écoles
150 minutes par semaine
CATHERINE LABRECQUE
Un minimum de 150 minutes obligatoires d'éducation physique et à la santé
par semaine dans les écoles du Québec, c'est ce que demandent pour le bien
de la société l'Association des éducateurs et éducatrices physiques de
l'Estrie (AEEPE) et un regroupement universitaire en éducation physique.
Cette recommandation a été lancée le 19 mai en vidéoconférence de presse
simultanément depuis l'Université de Sherbrooke, l'Université de Montréal et
l'Université Laval.
Depuis quelques années, le pourcentage de jeunes Canadiens inactifs
augmente. En outre, de plus en plus de recherches, autant ici qu'à travers
le monde, démontrent les bienfaits de la pratique régulière d'activités
physiques et sportives. Malgré cela, le temps alloué à cette matière diminue
dans certaines écoles de la province.
«Il est urgent et nécessaire que le gouvernement du Québec règle une fois
pour toutes la question du temps alloué à l'éducation physique et à la santé
dans les écoles. Un minimum de 150 minutes par semaine doit être obligatoire
pour que nos jeunes puissent acquérir à la fois des compétences qui leur
permettront de pratiquer des activités physiques et sportives durant toute
leur vie et de saines habitudes de vie. Les Québécoises et Québécois y
gagneront d'abord individuellement en étant en meilleure santé et en menant
une vie mieux équilibrée, et collectivement en diminuant les coûts du
système de santé», indique Olivier Girondier, président de l'AEEPE.
Depuis plus de 40 ans, l'éducation physique existe comme discipline à
part entière dans les programmes des universités et fait partie des matières
enseignées dans les écoles. Les recherches prouvent que l'activité physique
améliore la condition physique et prévient l'apparition des maladies
cardiaques, du diabète non insulinodépendant, du surpoids et de l'obésité.
Elle offre aussi certains bénéfices sociaux et psychologiques comme la
réduction des comportements violents et délinquants, l'amélioration de
l'estime de soi, le maintien, voire l'amélioration, du rendement scolaire,
même si moins de temps est accordé à l'étude des autres matières scolaires.
«L'éducation physique et à la santé dans les écoles constitue un moyen de
lutte pour la santé, d'autant plus que l'école est le seul endroit où la
presque totalité des jeunes Québécois peut être touchée, quel que soit leur
milieu familial et socioéconomique. Le système de santé québécois doit
s'orienter vers le préventif plutôt que vers le curatif à tout prix»,
souligne Olivier Girondier.
En 1998-1999, plus d'un tiers (37 %) des jeunes Canadiens âgés de 2 à
11 ans faisaient de l'embonpoint, et la moitié (18 %) d'entre eux étaient
considérés comme obèses. Au Québec, en 1999, environ 15 % des garçons et des
filles de 9 à 16 ans présentaient un excès de poids (embonpoint ou obésité).
En 1998-1999, 58 % des jeunes Canadiens de 12 à 19 ans étaient physiquement
inactifs. En outre, pas moins de 84 % n'étaient probablement pas
suffisamment actifs pour répondre aux lignes directrices internationales en
matière de développement et de croissance optimale. Environ 74 % des
Québécois et Québécoises de 15 ans et plus ne sont pas suffisamment actifs
pour en retirer des bénéfices importants pour leur condition physique et
leur santé.
Les maires de Québec et de Sherbrooke, Jean-Paul L'Allier et Jean
Perrault, et Michel Prescott, vice-président du comité exécutif de la ville
de Montréal, participaient à la conférence de presse, ainsi que l'auteur
Paul Ohl, le président des médecins omnipraticiens du Québec, Renald Dutil,
Louise Mainville, de la Commission scolaire de Montréal, et le doyen de la
Faculté d'éducation physique et sportive de l'UdeS, Paul Deshaies.
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