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Liaison, 29 avril 2004

Un forum pour la formation continue des personnes aînées

S'engager pour changer le monde 

MARTINE GRENIER

Ils seront près de 300 personnes rassemblées au Forum 2004 de l'Université du troisième âge (UTA) le 29 avril au Centre multifonctionnel de Boucherville. Soucieux de dresser le bilan de ce qui s'est fait au cours des 28 dernières années et par le fait même de relancer les nouvelles façons de faire pour l'avenir, les principaux acteurs de l'UTA, bénévoles des antennes universitaires et ressources professorales, se questionneront sur les diverses problématiques relatives aux trois axes se situant au cœur de leurs principales préoccupations, soit l'élaboration d'une programmation, les enjeux du travail de bénévole et la valorisation des ressources professorales.

À l'aube de l'événement qui s'inscrit dans les activités du 50e anniversaire de l'Université, ils ont voulu voir ce qu'il est advenu de ce projet extraordinaire conçu et fondé en 1973 par Pierre Vellas, père de la première UTA à Toulouse, en France.

Professeur agrégé en droit international public à l'Université de Toulouse, Pierre Vellas oriente ses recherches vers le sous-développement des problèmes du tiers-monde. Il s'intéresse graduellement aux besoins des personnes âgées de son époque pour favoriser leurs conditions de vie. Il lui vient alors l'idée de créer une université du troisième âge. Son but ultime : offrir une éducation permanente et des activités culturelles diverses aux aînés, mais avant tout créer une institution de santé publique donnant plus de priorités aux programmes de recherche appliquée pour améliorer les conditions de vie des aînés. Selon lui, le fait de leur offrir des activités de formation procurera aux aînés une ouverture d'esprit, une envie d'aller vers les autres, et suscitera des comportements favorables à l'adaptation de tous les problèmes liés au vieillissement.

Un premier avant-projet de formation des aînés a été offert à Toulouse dès mai 1973 à une trentaine de participants. Le bouche à oreille a fait son chemin et c'est plus d'un millier de personnes qui se sont inscrites au deuxième programme offert quelques mois plus tard, en septembre de la même année. Au bout d'un an, l'idée avait fait boule de neige. Ce qui avait suscité l'intérêt des médias locaux et nationaux français intéressait maintenant les médias internationaux. On venait de Belgique, de Grande-Bretagne, d'Allemagne, d'Italie et du Canada (Société Radio-Canada) pour capter ces images insolites de personnes âgées qui allaient à l'université.

Car l'idée de départ était bonne, mais elle a été d'abord reçue avec étonnement et scepticisme, et ce tant en Europe qu'au Québec. Pour l'UdeS, l'idée de créer une université du troisième âge a germé suite à la visite de Pierre Vellas dans les années 1970 alors qu'il avait été invité pour une série de cours sur les problèmes du développement en sciences économiques. C'est donc en 1976 que les premiers étudiants aînés s'inscrivaient à une formation issue de l'UTA de Sherbrooke.

Aujourd'hui, l'UTA sherbrookoise rassemble 6000 étudiantes et étudiants répartis dans 26 antennes à l'échelle de la province qui participent à plus de 9000 activités par année. Elle fait partie de l'Association internationale des universités du troisième âge active dans 36 pays.

«Cette journée d'échanges permettra de donner des outils aux bénévoles pour tout le travail qu'ils ont à réaliser et de faire le point face aux enjeux futurs», indique Jean-Claude Coallier, vice-doyen à la Faculté d'éducation et directeur de l'UTA.

Le monde change, la société est vieillissante et les aînés seront dans les prochaines années de plus en plus nombreux à vouloir joindre les rangs de l'UTA. Il sera donc important d'ajuster le tir pour répondre aux attentes des étudiants aînés de demain qui seront plus scolarisés.

Changer le monde pour mieux? Sûrement, avec des gens ouverts d'esprit et avides d'en connaître encore et toujours plus, et ainsi offrir une plus grande qualité de vie à cette tranche de population vieillissante comme le voulait à l'origine son fondateur, Pierre Vellas.

 


Pierre Vellas, concepteur et fondateur de la première université du troisième âge, à Toulouse, en 1973.

 

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