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L'histoire d'Aurore l'enfant martyre maintenant en ligne
GILLES PELLOILLE
Le 16 avril, la ministre du Patrimoine canadien, Hélène Chalifour
Scherrer, a inauguré au Carrefour de l'information la version francophone du
site Les grands mystères de l'histoire canadienne qui présente, entre
autres, l'histoire d'Aurore Gagnon, dont l'imagerie populaire se souviendra
sous le nom d'Aurore l'enfant martyre.
«Quelle belle façon de stimuler l'imagination des élèves, des enseignants
et des parents! Les mystères fascinent les gens, et l'on retrouve de grands
mystères canadiens dans ce site Internet, a déclaré la ministre. Je suis
heureuse d'être parmi vous à l'occasion du lancement de la partie française
du site. L'un des objectifs de mon ministère est d'accroître le contenu
culturel canadien accessible en ligne, et ce, dans les deux langues
officielles.»
Le site bilingue jette un nouvel éclairage sur les crimes commis au
Canada qui sont passés à l'histoire. Il est le fruit d'un partenariat entre
une trentaine de professeurs et d'étudiants provenant des universités de
Victoria, de Sherbrooke et de Toronto. Les trois universités ont reçu une
subvention de 162 395 $ du ministère du Patrimoine canadien par l'entremise
du Fonds des partenariats de Culture canadienne en ligne pour explorer des
nouvelles formes de pédagogie en suscitant l'intérêt des étudiantes et
étudiants ainsi que du grand public au sujet de l'histoire canadienne.
Les visiteurs du site sont invités à jouer le rôle d'historiens-détectives.
Ils acquièrent des connaissances approfondies sur la manière dont les
Canadiens vivaient et mouraient au cours des siècles passés. De plus, ils
développent des compétences critiques pour évaluer les preuves et les
documents, pour bâtir des stratégies de recherche et pour développer une
pensée historique.
Le site Aurore! Le mystère de l'enfant martyre examine les circonstances
entourant le meurtre d'Aurore Gagnon, en 1920. C'est le deuxième d'une série
de 13 sites produits dans le cadre des Grands mystères de l'histoire
canadienne. Le premier, intitulé Qui a tué William Robinson?, relate
l'histoire d'un Autochtone qui aurait été pendu par erreur pour le crime
d'un colon noir en 1868, à Saltspring Island (Colombie-Britannique). Enfin,
le troisième site, Personne ne connaît son nom : Klatsassin et la rébellion
de Chilcotin, porte quant à lui sur les circonstances de la pendaison de
Klatsassin, de son fils de 17 ans et de six autres personnes, pour le
meurtre d'une équipe de terrassiers. Onze autres grands mystères seront mis
en ligne au cours des prochains mois.
Le site Les grands mystères de l'histoire canadienne est conçu par les
historiens John Lutz, de l'Université de Victoria, et Ruth Sandwell, de
l'Université de Toronto, pour favoriser le contact avec l'histoire en
plaçant le visiteur dans la peau d'un détective, une position assimilable à
bien des égards à celle de l'historien. L'usager navigue entre diverses
sections qui lui permettent de reproduire les principales étapes du travail
de l'historien, jusqu'à dégager sa propre interprétation des faits. Quatre
sections présentent à travers les documents d'archives (journaux, enquêtes
judiciaires, correspondances, etc.) les temps forts de l'affaire : la mort
étrange, les procès, le sort des condamnés et les échos dans l'opinion
publique. Une dernière section révèle les principales interprétations
dégagées à ce jour par les historiens, question de permettre à l'usager de
confronter la sienne à celles-ci.
En plus de mettre en valeur la façon de travailler des historiens, les
sites visent à offrir un outil pédagogique structuré et convivial aux
enseignants du secondaire et du collégial.
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