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Liaison, 8 avril 2004
L'innovation pédagogique à l'Université
Des programmes d'études qui ont redéfini les normes
Robin Renaud
Si, dès les années 1960, Sherbrooke a pu se tailler une place enviable
sur l'échiquier universitaire québécois, c'est sans doute grâce à
l'originalité de ses programmes d'études. En fait, face à la concurrence
d'universités de longue tradition, l'Université n'a eu d'autre choix que
d'offrir des programmes qui se démarquaient et qui sont même devenus des
références dans plusieurs cas.
Le régime coopératif
Le projet d'implanter un régime coopératif alternant des sessions de
cours et des stages en milieu de travail a pris naissance au milieu des
années 1960. S'inspirant d'une formule initiée à l'Université de Waterloo
(Ontario) quelques années auparavant, Sherbrooke devenait la première
université québécoise à offrir le système coopératif. À l'automne 1966,
les étudiants en deuxième année de génie, ainsi que ceux inscrits à la
maîtrise en administration (MBA), ont été les premiers à profiter de
l'alternance stages-études. Au cours de la décennie 1970, le régime
coopératif a été adopté par plusieurs programmes dont ceux de service
social, d'informatique, d'économie et de rédaction française. Il a
puissamment contribué à la popularité de l'UdeS auprès des finissants dans
les cégeps.
L'apprentissage par problèmes en médecine
En 1969, la Faculté de médecine de l'UdeS devenait la première au
Québec à être intégrée dans un hôpital universitaire, et l'approche
pédagogique qu'on y prônait était davantage tournée vers la pratique que
vers les cours magistraux. Cette façon de faire était radicalement
différente de la pédagogie médicale traditionnelle, ce qui a suscité un
vif débat au sein même de la faculté. Quoi qu'il en soit, cette volonté
originelle de redéfinir l'enseignement de la médecine a connu un tournant
majeur à partir de 1987 avec l'adoption de l'apprentissage par problèmes.
«Le but était d'enseigner aux étudiantes et étudiants comment apprendre à
résoudre des problèmes plutôt que de mémoriser un tas de choses. Les
étudiants devaient être plus autonomes et se prendre en main rapidement.
Certains y ont réussi mieux que d'autres, mais l'objectif était aussi de
rendre les jeunes médecins plus efficaces auprès de leurs patients»,
estime France Bessette, ex-professeure à la Faculté de médecine.
L'apprentissage par problèmes et par projets en ingénierie
Dans les années 1990, certains programmes de génie ont connu des
réformes majeures inspirées notamment de l'approche adoptée en médecine.
En 1996, le programme de génie mécanique proposait une formation par
compétences acquises dans le cadre de travaux pratiques. Le curriculum
conservait un certain nombre de cours magistraux, mais l'apprentissage par
projets était né. En 2001, ce fut au tour des programmes de génie
électrique et de génie informatique d'adopter une telle approche. «Nous
avons complètement éliminé les cours magistraux du programme», explique
Noël Boutin, professeur au Département de génie électrique. «À intervalles
de deux semaines, les étudiantes et étudiants sont appelés à résoudre des
problèmes qui leur sont soumis, et ils sont évalués tout au long du
projet. Lors des deux dernières sessions du programme, les étudiants
doivent réaliser un projet mettant à profit les compétences acquises.
Lorsque nous avons adopté le programme, il a tout de suite connu un vif
succès auprès des étudiants. On a même dû s'assurer que ceux-ci réduisent
la cadence, puisque que certains consacraient 24 heures par jour à leurs
travaux!»
Bien que le programme de génie mécanique réformé en 1996 mette
l'accent sur l'apprentissage par problèmes et par projets, il conserve
néanmoins un certain nombre de cours magistraux, lors desquels les
étudiantes et étudiants doivent effectuer des travaux conventionnels.
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Malgré l'adoption de méthodes pédagogiques originales dans l'ensemble
des facultés, des milliers d'étudiantes et d'étudiants doivent se
préparer à leurs examens de fin de session. Jusqu'en 2002, l'ancien
gymnase de la Faculté des lettres et sciences humaines permettait de
réunir des centaines d'étudiants pour la période des examens.
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En 1967, l'un des premiers stagiaires de l'Université,
René Couture, examine un devis et profite
des conseils de son tuteur, Arthur Dufays,
ingénieur à la compagnie Acres Québec.
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L'intérêt des étudiantes et étudiants pour les projets pratiques était
palpable bien avant que les programmes d'études soient réformés selon
une approche par projets. Par exemple, plusieurs étudiants ont
participé à l'élaboration du véhicule Sirius, au début des années
1990.
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Implanté à compter de 1987, l'apprentissage
par problèmes est une approche qui transforme radicalement les
méthodes traditionnelles
d'enseignement de la médecine.
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L'ouverture du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke en 1969
appelait une redéfinition de la pédagogie médicale. Pour la première
fois, une faculté et un hôpital étaient réunis sous un même toit et
plusieurs innovations pédagogiques ont été initiées au CHUS.
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L'intérêt des étudiantes et étudiants pour les projets pratiques était
palpable bien avant que les programmes d'études soient réformés selon
une approche par projets. Par exemple, plusieurs étudiants ont
participé à l'élaboration de la voiture Alizée, dévoilée en novembre
1988.
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Le concours de robots-jouets amène les étudiantes et étudiants en
génie électrique et en génie informatique à mettre à profit leur
créativité et leur savoir-faire en créant des automates intelligents
et amusants.
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