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Liaison, 18 mars 2004
Des amoureux du théâtre à l'Université
CATHERINE LABRECQUE
Pour certains employés de l'Université, le théâtre constitue le mode
d'expression idéal pour laisser libre cours à leur créativité et
extérioriser leur dimension artistique. C'est le cas de Patrick Quintal,
cofondateur du théâtre du Double Signe et chargé de cours à la Faculté des
lettres et sciences humaines, ainsi que d'autres employés qui sont mordus de
cet art de la scène.
Le théâtre nourrit littéralement Patrick Quintal, dont la passion inspire
son enseignement à l'Université. Avant et après ses heures de cours, il est
plongé dans l'univers de la création, de la mise en scène ou du jeu.
Titulaire d'un baccalauréat en études françaises option théâtre de l'UdeS
qu'il a obtenu en 1979, il se définit maintenant comme un professionnel du
théâtre. «J'ai eu la piqûre pour l'écriture à l'âge de neuf ans et le coup
de foudre pour la scène à l'adolescence, alors que j'ai goûté pour la
première fois au théâtre.» Patrick Quintal a fondé le Théâtre poursuite
en 1979 et la compagnie de théâtre Double Signe en 1985. Chargé de cours à
l'Université depuis les années 1980, il a d'abord donné des cours
d'interprétation théâtrale et enseigne depuis plus de cinq ans les rudiments
du travail d'auteur dans le cours Rédaction de scénarios. Patrick Quintal a
écrit une vingtaine de pièces de théâtre et a joué dans une quinzaine de
productions. Il veut faire profiter ses étudiantes et étudiants de son
bagage professionnel sur le terrain : «Enseigner fait partie de mon travail.
Je donne aux étudiants des outils de base pour qu'ils puissent réaliser un
projet d'écriture de scénario. C'est un plaisir pour moi de lire l'histoire
qu'ils ont envie de raconter. J'atteins mon objectif personnel quand je
réalise que parmi mes 25 à 30 étudiants, certains ont la piqûre pour ce
genre de rédaction.»
Dérouter le public
Lorsqu'il écrit une pièce, Patrick Quintal pense toujours au public : «Je
veux avant tout lui raconter une histoire, mais aussi le dérouter, le
surprendre. J'aime écrire des pièces fantastiques, puisque ce type de
théâtre aborde les questions fondamentales. Une pièce de théâtre est d'abord
un projet d'écriture. Je pense que le texte de la pièce n'existe pas tant
qu'il n'a pas été produit, travaillé par un metteur en scène. C'est pourquoi
j'aime l'écriture de scénario : c'est une écriture très dynamique. En tant
qu'auteur, je profite d'un contact direct avec le public.»
Le théâtre du Double Signe se donne un mandat, par le biais d'ateliers de
théâtre, de former ceux qui veulent explorer ce mode d'expression. «Les
participants proviennent de milieux différents. C'est au moment le plus
fort, c'est-à-dire devant le public, que la plupart décident s'ils veulent
répéter ou non l'expérience», explique Patrick Quintal. Depuis la fondation
de la compagnie de théâtre, plusieurs employés de l'Université ont participé
aux ateliers. Josée Courtemanche, agente de la publicité et des publications
au Service des communications, prépare sa troisième pièce avec le théâtre du
Double Signe, qu'elle présentera en mai. «La formule des ateliers est
géniale puisqu'elle assure aux participants de jouer devant un public, avec
un éclairage professionnel, une mise en scène professionnelle et ce, même si
nous sommes des comédiens amateurs.» Elle apprécie pouvoir explorer sa
créativité : «Je peux donner des suggestions, par exemple concernant le
décor, la mise en scène, l'affiche de la pièce. C'est l'occasion de laisser
aller l'effervescence créatrice.» Côté technique, Josée Courtemanche se
plaît à travailler sa voix, sa posture, son expression corporelle. Dans les
prochaines semaines, elle travaillera de façon intensive pour arriver à
jouer le plus fidèlement possible les rôles d'une petite fille et d'un
personnage mystique dans la pièce Quelques humains, de Pierre Michel
Tremblay.
Expérience privilégiée
Anne-Sophie Laplante, coordonnatrice d'activités culturelles au
Centre culturel, dit être une passionnée des arts de la scène. «Dans le
cadre de mon travail, je fais la promotion des spectacles au Centre
culturel, notamment des pièces de théâtre. Deux soirs par semaine, je
participe aux ateliers du Double Signe comme assistante à la mise en scène
et comédienne amateur. Pour l'instant, j'en ai jamais assez du théâtre!»
Depuis sept ans, elle s'adonne à sa passion qui lui fait connaître le milieu
du théâtre et comprendre davantage la vie des comédiens professionnels
qu'elle côtoie dans son milieu de travail. «Lors des tournées de presse,
j'entends parfois un professionnel de théâtre affirmer que le public est sa
source ultime de motivation. Je le comprends puisque je le vis aussi à ma
façon.» Dans son prochain spectacle, elle jouera le rôle d'une barmaid dans
une pièce de Michel Tremblay. «Je suis privilégiée de vivre dans la peau de
quelqu'un pendant quelques heures. Pour moi, le théâtre est le moyen
d'expression le plus complet puisqu'il fait appel au corps, à la voix et à
l'interprétation. La vie de groupe est par ailleurs très intense et me fait
apprendre beaucoup sur moi-même.»
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Anne-Sophie Laplante, coordonnatrice d'activités culturelles
Le comédien, auteur et metteur en scène Patrick Quintal fait partie
des employés de l'Université qui sont mordus de théâtre. Il a fondé
la compagnie Double Signe, qui offre des ateliers de théâtre
auxquels participent des employés de l'Université.
Josée Courtemanche, agente de la publicité et des publications
Photos SSF : Roger Lafontaine |