8 juillet 2004 (no 20)
10 juin 2004 (no 19)
20 mai 2004 (no 18)
29 avril 2004 (no 17)
8 avril 2004 (no 16)
18 mars 2004 (no 15)
>4 mars 2004 (no 14)
19 février 2004 (no 13)
4 février 2004 (no 12)
22 janvier 2004 (no 11)
8 janvier 2004 (no 10)
11 décembre 2003 (no 9)
27 novembre 2003 (no 8)
13 novembre 2003 (no 7)
30 octobre 2003 (no 6)
16 octobre 2003 (no 5)
2 octobre 2003 (no 4)
18 septembre 2003 (no 3)
4 septembre 2003 (no 2)
21 août 2003 (no 1)
1993-1994 à 2003-2004

Liaison région

Calendrier des parutions 2004-2005

Liaison sort du campus
Liaison a besoin de vous
Liaison vous rend service
Liaison vous publie
Liaison parle de vous

L'équipe de Liaison
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 

 


 

Liaison, 4 mars 2004

 

 

Dominique Lorrain, professeure au Département de psychologie, utilise souvent l'électrophysiologie pour ses différentes collectes de données. Elle a cependant utilisé des questionnaires pour l'étude présentée dans ce texte.

Photo SSF : Roger Lafontaine

 


Sommeil, détresse psychologique et vieillissement

NADINE FORTIN

Le sommeil joue un rôle important dans le maintien de l'équilibre d'un individu. Des perturbations du sommeil peuvent entraîner des troubles psychologiques comme la dépression. D'un autre côté, plusieurs désordres psychologiques tels la dépression ou les troubles anxieux sont identifiables par des symptômes de problèmes de sommeil. Alors quelle est la cause? Quelle est la conséquence? Voilà une situation qui ressemble étrangement à la question : qu'est-ce qui arrive en premier, l'œuf ou la poule?

À la suite de ce constat, Dominique Lorrain et Denis Bélisle, professeurs à la Faculté des lettres et sciences humaines, ont conclu que, peu importe que se soit la maladie mentale qui entraîne des troubles du sommeil ou l'inverse, la qualité de vie s'en trouve affectée. Il faut donc agir à la source. Dès la première consultation pour un problème d'insomnie, il ne faut pas sous-estimer l'information que le sujet peut fournir, même à son insu et, surtout, il faut lui poser les bonnes questions. Une identification précoce du type d'insomnie permettra d'agir plus efficacement. Ainsi, un questionnaire comme le Pittsburgh Sleep Quality Index (PSQI), qui propose un ensemble de questions et un système de cotation permettant d'attribuer un score global à la qualité du sommeil, pourrait aider les cliniciens à bien identifier le problème.

Ces résultats ressortent d'une étude menée au Centre de recherche sur le vieillissement de l'Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke. Les troubles du sommeil, notamment l'insomnie, s'accentuent avec l'âge. Près de 40 % des personnes âgées se plaignent de leur sommeil : nombre plus élevé d'éveils durant la nuit, période plus courte de sommeil même si le temps passé au lit est plus long. Entre 12 % et 25 % des personnes âgées de 65 ans et plus souffrent d'insomnie. Chez la population adulte, ce nombre se situe entre 9 % et 12 %. La complexité de la relation entre la dépression ou les troubles anxieux et le sommeil augmente chez la personne âgée. Cette dernière est plus susceptible de faire face à des événements traumatiques de la vie : mise à la retraite, décès d'un proche. De plus, son sommeil change naturellement avec le temps. La frontière entre le normal et le pathologique s'atténue.

Les troubles anxieux, la dépression, les apnées du sommeil et les mouvements périodiques des jambes au cours du sommeil peuvent entraîner l'insomnie chez les personnes âgées. Les troubles anxieux se caractérisent par une difficulté à s'endormir au coucher, alors que la dépression occasionnera souvent un réveil précoce. Les apnées du sommeil et des mouvements périodiques des jambes au cours du sommeil entraînent des réveils au cours de la nuit, mais aussi une difficulté à s'endormir.

Les apnées du sommeil consistent en des pauses respiratoires fréquentes et prolongées causant une diminution de l'oxygène dans le sang plus ou moins grave selon la sévérité de la condition. Les mouvements périodiques des jambes sont des mouvements rythmiques et involontaires des membres inférieurs qui peuvent avoir une intensité suffisante pour perturber les cycles du sommeil. Ils peuvent aller jusqu'à causer l'éveil. Dans les deux cas, les personnes atteintes peuvent ne pas avoir directement conscience de leur état. Elles éprouvent souvent une fatigue matinale importante, un manque d'entrain certain, de l'hypersomnolence diurne et, dans les cas graves, il peut s'ensuivre une perte d'appétit et de jouissance de la vie. Ces symptômes ressemblent à s'y méprendre à ceux de la dépression et il n'est pas rare que des personnes ainsi atteintes soient effectivement traitées comme ayant un trouble psychiatrique. Lorsque c'est le cas, le traitement demeure la plupart du temps sans effet ou encore aggrave la situation. Une détresse importante peut alors s'installer et ainsi, par un effet pervers, favoriser l'apparition d'un épisode dépressif, cette fois authentique.

Dominique Lorrain présentera les résultats de l'étude lors d'une conférence, le 10 mars à midi, au Centre de recherche sur le vieillissement.

Retour à la une

 

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Rédacteur en chef :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca