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Liaison, 4 mars 2004

 

Mon frisbee, Moscou et moi 

SÉBASTIEN LABBÉ
Étudiant en mathématiques 

Me voilà à Moscou depuis trois semaines, c'est-à-dire depuis le 1er février. Je suis arrivé ici à l'aéroport Cheremetevo 2. J'étais attendu à cet endroit par un assistant-professeur de l'Université indépendante de Moscou (IUM) où je vais étudier les mathématiques avec une vingtaine d'étudiants étrangers pour un trimestre. Je ne peux cacher que c'est dans une Lada qu'il m'a mené où j'habite maintenant : au huitième étage du plus gros bâtiment de l'Université Lomonossov. Alors qu'il m'expliquait un tas de détails importants à propos de la monnaie, de Moscou et de l'IUM, j'étais beaucoup plus captivé par tout ce que je voyais. On a beau savoir qu'il existe d'autres pays, d'autres cultures et d'autres langues sur cette Terre, on ne peut pas le réaliser avant de l'avoir vu. C'est donc ce que je réalisais à cet instant. L'alphabet cyrillique était partout : la signalisation routière, l'affichage commercial, la publicité (très souvent en néon!), auxquels je peux maintenant ajouter les boîtes de céréales, le métro et la cafétéria. J'ai aperçu le plus bel exemple à une intersection : CTOÏ. Je me demandais ce que cette pancarte blanche rectangulaire faisait là jusqu'à ce que j'essaie de la lire. La lecture n'est plus instantanée pour moi maintenant. Je dois lire syllabe par syllabe et souvent même une lettre à la fois. Heureusement, plusieurs mots russes comme ce dernier se prononcent comme en français ou en anglais. Toutefois, on ne peut tout simplement pas les reconnaître sans les prononcer.

J'étudie donc avec un Turc, un Allemand, un Mexicain, un autre Québécois et une quinzaine d'Américains. Les cours sont donnés en anglais par des professeurs russes. Mon milieu est donc plutôt anglophone. Par contre, dès que je veux manger des blinis au caviar, demander un renseignement à un passant ou écouter une conversation entre deux personnes près de moi dans le métro (conversation russe que je ne comprends pas, bien sûr), il faut oublier la langue anglaise. En effet, les gens le parlent peu. Je réussis donc à me faire comprendre le plus souvent par des signes ou plus simplement en répondant aux questions par da. Et lorsque je comprends que la personne ne comprend rien à l'anglais (ou au mien!), j'arrête de me compliquer la vie et je parle français. Keep it simple and stupid. Ce qui peut être beaucoup plus drôle, surtout pour la personne qui essaie de me comprendre, c'est d'essayer d'utiliser les phrases déjà construites du petit dictionnaire Le russe utile en voyage de Harrap's. C'est ainsi qu'à la cafétéria de l'Université Lomonossov, je ne mange pas toujours ce que je voulais vraiment manger. Sérieusement, après trois semaines, on s'y fait bien et on se fait comprendre plutôt bien. Cela ira toujours en s'améliorant. Effectivement, en plus d'assister à des cours de mathématiques, je me suis inscrit à un cours de russe. J'adore apprendre une langue alors que je peux utiliser les connaissances que j'ai acquises la journée même.

Une heure m'est nécessaire pour me rendre à mes cours, chose à laquelle je n'étais pas habitué. Cela doit être normal pour une grande ville. Néanmoins, le métro de Moscou est très efficace. En effet, j'attends rarement plus de deux minutes aux stations. Il faut toutefois ajouter une ou deux minutes pour descendre l'escalier roulant qui mène aux rames. C'est que les premières lignes de métro furent creusées à des profondeurs suffisantes pour pouvoir servir d'abris en temps de guerre. Mon petit guide sur Moscou me dit qu'entre six et huit millions de passagers l'utilisent chaque jour, ce qui est davantage que les métros new-yorkais et londonien réunis. De plus, chaque station est unique et a son propre style architectural. Des sculptures différentes sur chaque colonne et des peintures au plafond ne sont pas rares dans les stations de la ligne circulaire.

Faire la rencontre de Russes m'était jusqu'à tout récemment presque impossible (ce n'est pas dans le métro qu'on engage une conversation). Je croyais cesser de jouer à l'ultimate frisbee pendant mon séjour et rater un tas de tournois au Québec. Y a-t-il un lien entre ces deux phrases? Certainement! En fin de semaine, j'ai pu répondre à ces besoins, car j'ai participé au plus grand tournoi intérieur d'ultimate frisbee en Russie à Lord Novgorod, une ville plus que millénaire. Je portais les couleurs d'une des deux équipes de MOCKBA. Douze équipes étaient dans la catégorie des hommes et la nôtre a terminé deuxième. Nous avons perdu en finale contre Jupiter de Saint-Pétersbourg, mais nous avons gagné le prix du meilleur esprit sportif. Cette expérience a été très intéressante. J'ai pu voir que, tant au Québec qu'en Russie, ce sport rassemble des amis et procure plaisir et compétition à des gens peu importe leur culture. J'ai aussi assisté (dans le simple objectif d'écouter la langue) à la rencontre pour la coupe du monde qui aura lieu en Finlande cet été. Jamais je n'aurais cru assister à une telle réunion! Je ressors de là avec un tas de souvenirs, mais surtout avec des nouveaux amis : des Russes curieux de connaître mon opinion de la Russie, des Russes et de Moscou, d'autres qui trouvent insolite de venir étudier les mathématiques en Russie, et certains, malheureusement, qui ne comprennent pas comment j'ai pu survivre en Amérique sans avoir à parler anglais jusqu'à l'âge de 20 ans.


La basilique Saint-Basile.

 


Les gardes du Kremlin.


Un monument en l'honneur de Pierre le Grand.


L'Université Lomonosov.

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