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Liaison, 4 mars 2004

La place des femmes à l'Université de Sherbrooke

La longue marche vers l'égalité 

ROBIN RENAUD 

En septembre 1954, lors la première rentrée de son histoire, l'Université de Sherbrooke comptait 144 étudiants inscrits à temps plein, dont seulement deux femmes. Mis à part quelques programmes destinés à une clientèle féminine, comme le baccalauréat en sciences domestiques, ou celui de sciences infirmières, l'Université d'alors était essentiellement une institution masculine.

Cinquante ans plus tard, le portrait est bien différent : les étudiantes composent la majorité des effectifs aux premier et deuxième cycles. «Ce sont principalement la création des cégeps à la fin des années 1960 et la mise en place du régime de prêts et bourses qui ont amené plusieurs jeunes femmes à accéder aux études universitaires», signale Micheline Dumont, professeure émérite spécialiste de l'histoire des femmes et de l'éducation. La croissance du nombre d'étudiantes a d'abord été remarquée dans des domaines tels la pédagogie et les sciences humaines, mais l'augmentation a été plus lente dans les programmes de sciences.

Inscrite en chimie en 1963, diplômée six ans plus tard, France Bessette fut la première femme à obtenir un doctorat de l'Université. «J'avoue que mon arrivée à la Faculté des sciences m'a un peu affolée, si je puis dire. Je sortais d'une école de filles et j'avais dû suivre des cours du soir pour être admise en sciences. Ça m'a pris un semestre pour m'habituer à ce milieu masculin. Une fois le choc passé, je me suis bien intégrée au groupe, même si certains étudiants considéraient qu'une fille n'avait pas sa place en sciences.» En 1969, lors de la collation des grades où elle a reçu son doctorat, France Bessette a eu un autre choc. «Il y avait remise de trois doctorats et mes deux collègues masculins ont reçu des applaudissements spontanés. Par contre, lorsque mon nom a été prononcé, il y eut dans la salle une sorte de réaction de stupeur de quelques secondes avant les applaudissements. Un peu comme si les gens présents ne croyaient pas qu'une femme réussisse dans un domaine qu'ils jugeaient réservé aux hommes.»

Au cours des années 1970, les étudiantes ont été en nombre croissant dans l'ensemble des facultés. Les femmes étaient également très présentes parmi le personnel de soutien, mais elles se trouvaient toujours en minorité au sein du corps professoral.

Dans la mouvance féministe de la fin de cette même décennie, des professeures ont mis sur pied le Groupe interfacultaire de recherche et de rencontre pour les femmes de l'Université de Sherbrooke (GIRRFUS). «Notre groupe a été très actif jusqu'à la fin des années 1990. Nos travaux ont été à l'origine de la politique de féminisation des textes et des titres de l'Université. Le GIRRFUS a aussi suscité l'adoption de la politique de prévention du harcèlement sexuel et la mise en place du programme d'études sur les femmes», souligne Micheline Dumont.

Dans les années 1990, l'administration universitaire devait aussi régler l'épineuse question de l'équité salariale avec ses employées du SEESUS, et s'engager dans une nécessaire mais controversée politique d'accès à l'égalité des femmes au sein du corps professoral.


À la fin des années 1980, Sylvie Berardi
donne l'exemple quant aux nouvelles mesures
de sécurité mises en place dans les laboratoires.
Désormais, il est impératif de porter gants,
lunettes protectrices et sarrau.

 


France Bessette, lors de ses études au doctorat
en chimie en 1968. Elle utilise un appareil
comprenant une ligne à vide pour la manipulation
de gaz à basses températures, dans le laboratoire
de spectroscopie infrarouge du professeur Aldée Cabana. France Bessette est devenue plus tard professeure
au Département de physiologie et biophysique
de la Faculté de médecine.

 


Bien que l'arrivée de femmes à la Faculté des sciences
fut plus lente que dans les autres facultés,
plusieurs étudiantes montrèrent un intérêt pour
les études en biologie. Ici, deux étudiantes
pratiquent la dissection d'une grenouille.


Si en 1980 les étudiantes peuvent louer une chambre
aux résidences étudiantes, au début des années 1960,
les résidences étaient réservées exclusivement
aux garçons. «Les filles n'avaient pas accès aux
résidences, ni pour la location, ni même pour
une visite», nous a raconté France Bessette.

 


Des jeunes filles s'initient à la carrière scientifique
et en apprennent davantage sur les programmes
offerts à l'Université lors d'une journée
portes ouvertes dans les années 1960.

 

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