8 juillet 2004 (no 20)
10 juin 2004 (no 19)
20 mai 2004 (no 18)
29 avril 2004 (no 17)
8 avril 2004 (no 16)
18 mars 2004 (no 15)
4 mars 2004 (no 14)
>19 février 2004 (no 13)
4 février 2004 (no 12)
22 janvier 2004 (no 11)
8 janvier 2004 (no 10)
11 décembre 2003 (no 9)
27 novembre 2003 (no 8)
13 novembre 2003 (no 7)
30 octobre 2003 (no 6)
16 octobre 2003 (no 5)
2 octobre 2003 (no 4)
18 septembre 2003 (no 3)
4 septembre 2003 (no 2)
21 août 2003 (no 1)
1993-1994 à 2003-2004

Liaison région

Calendrier des parutions 2004-2005

Liaison sort du campus
Liaison a besoin de vous
Liaison vous rend service
Liaison vous publie
Liaison parle de vous

L'équipe de Liaison
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 

 


 

Liaison, 19 février 2004

Encore fatigué! 

Psychologue invitée : MÉlanie Thibault

La fatigue est souvent dérangeante. Elle nous empêche de faire toutes les activités qu’on voudrait, elle semble nous freiner dans nos élans de productivité, elle nous fait sentir nos limites, et pour certains, dormir est même une perte de temps. Il faut dire que de nos jours, le temps, c’est de l’argent! Pourtant, la fatigue est une réalité dont personne ne peut se débarrasser car quiconque pousse ses limites à l’extrême doit un jour récupérer son énergie. Pour vous réconcilier avec la fatigue, je pourrais vous dire que c’est une chance que vous la ressentiez puisque sans ce signal, vous pousseriez votre organisme à bout et cela nuirait considérablement à votre santé. La fatigue est donc votre alliée. Mais quand elle devient excessive, il est temps de se questionner sur ses causes afin d’agir et d’éviter l’épuisement.

Même si on a tendance à associer la fatigue à la dépense physique d’énergie, les expériences d’ordre psychologique ou relationnel sont tout aussi fatigantes. Il faut donc explorer aussi de ce côté lorsqu’on cherche à identifier la cause d’une grande fatigue. Vous pourriez vous demander alors si certaines préoccupations ou émotions vous assaillent. Est-ce que quelque chose dans votre travail ou dans votre couple vous préoccupe? Avez-vous des problèmes que vous avez de la difficulté à gérer et auxquels vous pensez constamment? Avez-vous vécu une grande tristesse ou des émotions difficiles dernièrement? Vivez-vous des frustrations face à un collègue dont les attitudes vous fâchent? Toutes ces situations on en commun le thème de la dépense d’énergie mentale et émotive qui provoque la fatigue.

Même si plusieurs d’entre nous savent reconnaître qu’ils sont fatigués, on remarque que peu savent s’arrêter pour se reposer. S’arrêter, ça peut faire peur ou devenir inconfortable pour certains : «Qu’est-ce que mon patron va penser si je m’absente du travail dans une période où il y a beaucoup à faire?», «J’ai l’impression d’être inutile et paresseux lorsque je ne fais rien de productif». D’autres personnes vont s’étourdir en faisant une foule d’activités pour ne pas ressentir un malaise qui traîne depuis longtemps : «Je n’aime pas m’arrêter car quand je le fais, je me sens triste et seule», «Pendant que je m’occupe, au moins, je ne pense pas au décès de ma mère qui me fait si mal». Bref, s’arrêter implique d’être plus présent à son vécu intérieur et donc à certaines parties de son expérience qui peuvent parfois être difficiles à tolérer. L’évitement de ce contact est une solution temporaire, mais qui ne peut pas régler véritablement la difficulté à laquelle on tente d’échapper. Tout ce qu’on met de côté prend de l’ampleur et ne peut disparaître sans être abordé. De plus, à force de s’activer sans arrêt, on s’épuise. Plusieurs pourront en témoigner : «J’ai tenté d’ignorer mes problèmes en travaillant sans arrêt, mais un jour, mon corps m’a lâché.»

Pour se reposer, il faut s’arrêter : arrêter de courir, de s’occuper, de faire une foule de tâches et de commissions. Même si s’arrêter est parfois inconfortable, c’est essentiel pour reprendre contact avec soi et récupérer de l’énergie. L’arrêt ne doit pas obligatoirement être long : prendre 30 minutes par jour pour se retrouver seul est souvent suffisant. Cette pause nous donne l’occasion de changer le rythme dans notre journée. Au début, on peut avoir l’impression que c’est une perte de temps, on peut se mettre à penser à toutes sortes de choses et ne pas être vraiment présent à soi. Il peut y avoir un certain inconfort dû à la nouveauté de cette expérience. C’est précisément lorsqu’on tolère cet inconfort quelque temps qu’on apprivoise ce processus de prise de contact avec soi. C’est l’occasion de prendre des nouvelles de soi, de se demander comment ça va, comment on se sent. On développe doucement l’habileté à être présent à ce qui nous habite, tant au niveau émotif que mental. Je découvre par exemple que depuis quelques jours, toutes mes pensées vont vers mon travail et que je ne suis pas présent pour ma famille. Je peux aussi réaliser que je porte les problèmes des autres comme si c’était les miens. Durant cette pause, on identifie des informations importantes sur nous. C’est aussi l’occasion, une fois que certaines difficultés sont identifiées, de chercher des pistes de solution : «Comment pourrais-je décrocher du travail car il me vide de mon énergie et m’éloigne de mes proches?», «Je suis épuisée ces temps-ci car j’en fais trop pour les autres. Je pourrais en prendre moins sur mes épaules et avoir confiance qu’ils peuvent se débrouiller sans moi. Ouf, il me semble que ça me soulagerait!».

Cette période d’arrêt est donc très riche en prises de conscience et en pistes de solutions. Certains peuvent utiliser l’écriture pour noter leur vécu durant ces moments privilégiés. Ces périodes peuvent aussi servir à faire le vide, ne rien penser, juste être là à relaxer et à respirer, ce qui aide à diminuer le stress et la fatigue. Il est certain que si vous êtes triste, ce temps d’arrêt vous fera probablement ressentir cette tristesse. Ce n’est pas mauvais, il faut entrer dans cette expérience pour pouvoir en sortir. L’éviter ne fait que la repousser à plus tard et la faire grandir. Alors vaut mieux la liquider lorsqu’on la détecte, surtout que refouler des émotions gruge beaucoup d’énergie. Finalement, cet arrêt est une très belle occasion de se ressourcer et de se centrer, ce qui nous aide, avec le temps, à être plus en équilibre à l’intérieur de soi et dans notre vie. On y gagne donc beaucoup!

En collaboration avec Le Service de psychologie et d’orientation

 

 

 

Retour à la une 

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Rédacteur en chef :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca