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Liaison, 19 février 2004

 

 

L'humoriste belge Bruno Coppens incite les jeunes à «chambouleverser» la langue.

Photo SSF : Roger Lafontaine

 


Brunautrefois Coppenseignant 

Bruno Coppens est humoriste. Le 10 février, il présentait son dernier spectacle à la Salle Maurice-O'Bready, un spectacle intitulé Bain zen, dans lequel il incarne un charlatan manipulé par un gourou «metteur en zen». Bruno Coppens est à la Belgique ce que Sol est au Québec, c'est-à-dire le spécialiste national des jeux de mots et des détournements de sens. Sur l'invitation du professeur de didactique Olivier Dezutter, il s'est rendu à la Faculté d'éducation, quelques heures avant son spectacle, pour animer un atelier de créativité littéraire. Il a entretenu les futurs professeurs de français au secondaire de l'importance de jouer avec les mots. «La langue n'est pas à ce point sacrée qu'il est interdit de la bouleverser, a-t-il lancé d'entrée de jeu. La langue est vivante. Elle est là pour nous permettre de nous exprimer. D'exprimer nos idées, nos sentiments.»

CHARLES VINCENT 

Dans une vie antérieure, Bruno Coppens était professeur de français au secondaire. Une profession qu'il n'a en quelque sorte jamais vraiment abandonnée, comme en font foi son amour fou de la langue française – qui transpire dans ses spectacles – et les ateliers d'écriture qu'il donne un peu partout en Europe… et maintenant au Québec. «En invitant Bruno Coppens, explique Olivier Dezutter, mon souhait était que mes étudiantes et étudiants puissent découvrir des techniques différentes de travail sur la langue. C'est ce que Bruno leur a présenté. Il leur a livré des idées très concrètes et amusantes, des trucs pour mieux travailler avec les élèves et pour les ouvrir à des usages créatifs du français, ce qui peut augmenter leur intérêt pour cette matière.» Parmi les activités proposées par l'humoriste, deux jeux, l'un portant sur les sigles et l'autre sur les sons.

Le jeu des sigles consiste à faire identifier par les participants un sigle, n'importe lequel. Pour l'occasion, le sigle retenu fut l'UdeS, suggéré avec enthousiasme par l'un des étudiants. Les participants doivent ensuite noter rapidement les mots qui leur viennent à l'esprit lorsqu'ils s'imaginent – dans ce cas-ci – l'institution derrière le sigle. Ensuite, il faut évaluer «l'humeur» qui se dégage de la liste. Est-elle plutôt positive ou plutôt négative? Finalement, les participants doivent trouver pour chacune des lettres du sigle un mot commençant par cette lettre et qui cristallise cette humeur. Ainsi l'UdeS est devenue pour une étudiante, l'Unité Dynamique de Savoirs, pour un autre, l'Ultime Débauche Savoureuse, «la dernière chance de réelle débauche avant la vraie vie».

Le second jeu proposé par Bruno Coppens, celui des sons, s'est avéré très amusant. Il consiste à fusionner deux mots de manière à créer de nouvelles entités linguistiques. Seule règle à respecter : la sonorité de la fin de l'un doit correspondre à la sonorité du début de l'autre. Dans ce cas-ci, Bruno Coppens a demandé aux étudiantes et étudiants de fusionner des noms d'animaux avec des moyens de locomotion. Ainsi ont été créés des saumontgolfières, des wapititanic, des kangouroulottes et des girafusées. «Dans le cadre d'une activité d'enseignement, a indiqué l'humoriste aux futurs enseignants, l'exercice peut être jumelé à la rédaction d'un carnet d'explorateur dans lequel les élèves seraient invités à décrire chacun de ces animaux exotiques.»

En conclusion à l'atelier, Bruno Coppens a livré un plaidoyer en faveur de la créativité littéraire qui, selon lui, est trop souvent négligée dans les activités d'enseignement. «Il existe à mon sens trois règles à considérer en cette matière, a-t-il lancé. L'exercice doit être opéré dans un contexte concret. L'écriture est un moyen et non une fin en soi. En ce qui me concerne, la première fois que je m'y suis adonné, c'était pour un motif très concret : c'était pour déclarer mon amour à quelqu'un. Ensuite, il faut seconder les élèves dans le processus créatif. Il ne faut pas les laisser seuls devant la page blanche. Finalement, il est important de coter ce genre d'exercice. Une tâche qui n'est certes pas facile, mais dont le prof peut s'acquitter ainsi : il évalue le respect des contraintes et laisse aux autres élèves le soin de juger de la créativité.»

À propos des problèmes de français des jeunes, Bruno Coppens est d'avis qu'il ne faut pas bloquer la créativité en imposant d'abord l'orthographe et la grammaire : «Il faut donner priorité aux sentiments, dit-il. On s'attaquera à l'orthographe après.»

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