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Liaison, 4 février 2004
En Bosnie pour six mois
CATHERINE LABRECQUE
À l'Université de Sherbrooke, on l'appelle monsieur Girard, ou simplement
Jacques. De mars à septembre prochain, on l'appellera capitaine Girard. Vêtu
de son habit kaki ramagé arborant l'écusson «police militaire», Jacques
Girard coordonnera les activités d'un peloton de plus de 20 caporaux
canadiens en Bosnie. Il devra travailler dans un terrain montagneux et
escarpé, où six heures sont nécessaires pour parcourir une distance de
180 km et où se trouvent des centaines de kilomètres de champs de mines.
Certains diront qu'il n'a pas froid aux yeux, qu'il a le goût du risque
ou qu'il recherche les sensations fortes. C'est un peu tout ça qui l'a
amené, en 1982, à faire partie des forces armées canadiennes. On pourrait
qualifier le périple qu'il vivra bientôt de risqué ou d'imprévisible. Calme
et confiant, Jacques Girard en parle plutôt comme d'un perfectionnement, ce
qui s'apparente selon lui à son travail de responsable de la Section
sécurité, serrurerie et stationnement de l'Université. Pourquoi un tel
besoin d'adrénaline? «J'aime aller chercher le côté extrême des choses,
puiser dans mes ressources pour en faire davantage quand je pense que ma
limite est atteinte. Ce travail permet en plus de développer des habiletés
de leadership, de gestion des ressources humaines, matérielles et
financières», explique-t-il. Pour sa mission, il se dit prêt à tout. Le pire
qu'il pourrait arriver? «Perdre de l'effectif. On ne veut pas y penser, mais
ça demeure une possibilité.»
Mission en Bosnie
La présence de Jacques Girard en Bosnie-Herzégovine s'inscrit dans une
mission qui dure depuis 1992, année où les soldats canadiens sont allés pour
la première fois en ces terres européennes. Le Canada participe à la mission
appelée Force de stabilisation (SFOR), qui vise à aider la
Bosnie-Herzégovine à se réorganiser en tant que pays européen démocratique.
Cette mission consiste à assurer la sécurité dans la région, de telle sorte
que les institutions nationales puissent prendre racine, se développer et
fonctionner de façon à promouvoir la paix. La contribution du Canada à la
SFOR se nomme l'opération Palladium. Chaque unité des forces canadiennes
déployée dans le cadre de cette opération est sur place pour une période de
six mois. Jacques Girard fait partie de la 14e rotation, qu'on croit être la
dernière.
De 1987 à 1991, Jacques Girard a été en mission en Allemagne en tant que
policier militaire. Une expérience qu'il a adorée, un travail qui nécessite
d'être sur le qui-vive sept jours sur sept et qu'il souhaitait revivre. Un
métier dangereux ? «Plus ou moins. Le travail d'officier s'effectue dans les
bureaux, tandis que celui de caporal ou de police se déroule davantage sur
le terrain. En jargon militaire, une mission est un théâtre opérationnel,
c'est-à-dire un endroit où il y a la guerre ou une possibilité de guerre.
Même si les combats ont pris fin depuis des années, la Bosnie-Herzégovine
demeure un endroit dangereux. Selon la Défense nationale, il reste à
détecter et à neutraliser quelque 800 000 mines terrestres», soutient le
membre des fusiliers de Sherbrooke.
Prêter main-forte
Un capitaine avec de l'expérience était demandé pour la mission en
Bosnie. Sur place, Jacques Girard sera appelé à superviser des tâches telles
que trouver et saisir des armes illégales, surveiller des entrepôts d'armes,
s'assurer que les convois effectuent les déplacements demandés et surveiller
les secteurs où les personnes déplacées et les réfugiés ont tendance à se
réunir. La présence de militaires canadiens leur permet de se concentrer sur
la reconstruction de l'infrastructure des collectivités comme les écoles,
les routes, les centrales électriques et les égouts. Pour se préparer à
l'expédition, Jacques Girard suivra un entraînement de quatre semaines en
février à Valcartier. Il recevra notamment de la formation sur les premiers
soins, la façon de détecter des mines, l'utilisation de la force, la
connaissance de lois et le tir d'arme.
Dans six mois, Jacques Girard reprendra son poste à l'Université. Un
travail qui semble assurément moins dangereux, mais qui comporte tout de
même son lot d'imprévus. «Je suis sûr que mon expérience en Bosnie
m'apportera de nouvelles idées pour veiller à la sécurité de l'Université.»
En résumé, ses tâches consistent à prodiguer des conseils quant à la
sécurité, à faire de la prévention et à agir lorsque nécessaire.
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Jacques Girard, responsable de la Section sécurité, serrurerie et
stationnement, partira en mars pour une mission de paix de six mois
en tant qu'officier de police militaire en Bosnie.
Photo SSF : Roger Lafontaine |