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Bruno-Marie Béchard au Club St-James
L'université : partenaire dans la société du savoir
ROBERT DE GRANDPRÉ
L'occasion s'est présentée sur un plateau d'argent lors d'un dîner
conférence au Club Saint-James, à Montréal, le 29 janvier. Plus de
200 invités du milieu des affaires ont fait salle comble pour entendre le
recteur de l'Université, Bruno-Marie Béchard, parler de l'université
nouvelle dans la société du savoir. Aux premières loges, des personnalités
en vue ont tendu une oreille attentive à ses propos. «L'essor du Québec
constitue un projet de société auquel les universités peuvent contribuer de
façon déterminante si elles sont appuyées par la communauté d'affaires et la
population en général», a déclaré le recteur.
La présence de Henri-Paul Rousseau, de la Caisse de dépôt et placement,
Raymond Royer, de Domtar, Alban D'Amours, du Mouvement Desjardins, Carroll
L'Italien, de Bombardier, Dennis Wood, l'éminent homme d'affaires, ainsi que
de représentants de Sécor, de l'ETS et de l'Ordre des ingénieurs du Québec
notamment, témoignait de l'intérêt de la communauté d'affaires envers le
rôle stratégique des universités.
Brossant une rétrospective de la société moderne, le recteur a indiqué
que «la prospérité a été déterminée tour à tour par la possession de
ressources naturelles, d'industries manufacturières, puis de capital. Mais
aujourd'hui, et de plus en plus, c'est le savoir qui détermine le
développement économique et social».
Le recteur a associé cette prospérité au rôle que l'université nouvelle
joue dans cette société du savoir, par la recherche, la formation de pointe
et la création de partenariats. «C'est dans cette optique que, partout dans
le monde, on voit des parcs scientifiques et technologiques se déployer par
centaines, a-t-il lancé. Ces infrastructures forment des masses critiques de
chercheurs et d'entreprises à haute intensité de savoir, réunis à proximité
d'un campus universitaire pour activer la production et l'exploitation des
connaissances.»
Pour l'université nouvelle, «l'heure est aussi à la collaboration entre
les disciplines traditionnelles afin de pouvoir réaliser sa mission
d'enseignement et de recherche à l'égard des problématiques de plus en plus
complexes de la société», a-t-il poursuivi.
Profitant de l'occasion pour souligner le cinquantième anniversaire de
l'Université, Bruno-Marie Béchard a partagé la vision de l'institution,
caractérisée par l'audace, l'innovation, l'approche pratique et l'esprit de
coopération. «L'histoire de sa création nous rappelle qu'il a précisément
fallu beaucoup d'audace, d'innovation, de pragmatisme et de coopération pour
que cette institution voie le jour contre vents et marées, portée à bout de
bras par l'élite professionnelle et religieuse, très visionnaire et
entreprenante, des années 50. Ces qualités font partie intégrante de son
bagage génétique – elles sont inscrites dans l'ADN de l'Université.»
Ambassadeur d'une nouvelle culture axée sur la coopération, il a cité
pour exemples les partenariats que l'Université a établis avec Bell,
Communications Ericsson, Domtar, Methylgene, Merck-Frosst, Wyeth-Ayerst,
Bell Helicopter, Hydro-Québec et avec l'industrie aéronautique, par le biais
du CRIAQ.
Pour faire bonne mesure, le recteur a annoncé la campagne de souscription
de l'Université. «Ces partenariats fructueux nous ont incités à entreprendre
un joint venture qui met en commun nos forces et ressources respectives,
ainsi que nos projets prioritaires : une super campagne conjointe de
financement, la campagne Ensemble. Les fruits de cette campagne
santé-éducation profiteront non seulement aux étudiants et à la population
de l'Estrie et de la Montérégie, mais à toute la société québécoise.»
Ouvrant la porte sur le financement des universités, le recteur a conclu
en ces termes : «Il nous importe donc de décider collectivement comment nous
allons positionner nos institutions d'enseignement pour notre génération et
surtout pour les générations futures. Les impacts sur le Québec et le Canada
seront énormes. C'est pourquoi je vous encourage à prendre part à ce grand
débat social qui aura lieu en février autour de la commission parlementaire
sur la qualité, l'accessibilité et le financement des universités.»
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