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Liaison, 22 janvier 2004

 

 

Pour Jean Gabin Ntebutse, étudiant au doctorat en sciences de l'éducation, l'accessibilité aux études pour tous les jeunes à travers le monde est essentielle au développement d'un monde plus juste.

Photo SSF : Roger Lafontaine

 

 

La passion de l'éducation 

ÉMILIE BÉLAND
Journaliste étudiante 

Burundais d'origine, Jean Gabin Ntebutse est arrivé au Québec en août 2001 afin de poursuivre ses études de maîtrise à l'Université de Sherbrooke en éducation spécialisée. Ses recherches lui ont permis de retourner dans son pays d'origine pour tenter de comprendre un phénomène qui l'intriguait : la réussite scolaire des enfants en contexte de guerre, comme au Burundi où une guerre civile ravage le pays depuis 1993. Gagnant du prix de la troisième meilleure affiche à la Journée de la recherche qui a eu lieu en novembre, Jean Gabin Ntebutse fait bénéficier l'Université de son désir d'avancement des connaissances et de son ouverture sur le monde.

Un sujet d'étude peu commun 

En arrivant à Sherbrooke, le jeune chercheur n'avait pas d'idée précise du sujet dont il allait traiter dans le cadre de sa maîtrise, mais une question l'intriguait depuis longtemps : «Au Burundi, j'avais observé des enfants qui avaient souvent perdu leurs parents et qui vivaient dans des conditions misérables, parfois dans des camps de déplacés. Pourtant, ces enfants pouvaient arriver premiers de classe alors qu'ils étudiaient avec d'autres élèves qui ne vivaient pas dans les mêmes conditions qu'eux. Ça m'a intrigué, je me demandais quelle force faisait qu'ils réussissaient, mais je ne pouvais pas nommer le phénomène.»

C'est en discutant avec son directeur de recherche, Marcel Trudel, que les choses se sont éclaircies pour Jean Gabin Ntebtuse : «Mon directeur m'a nommé le phénomène de résilience, c'est-à-dire l'adaptation fonctionnelle en dépit de circonstances menaçantes. Dans un contexte de guerre, les gens sont dans un état de stress permanent et ils ne peuvent pas satisfaire leurs besoins fondamentaux. Certains enfants viennent à l'école avec deux ou trois cahiers seulement alors que d'autres peuvent se procurer des cahiers pour toutes les matières.»

Comment les enfants font-ils pour réussir dans un tel contexte? Pour répondre à cette question, le chercheur s'est fixé une série d'objectifs. Il voulait entre autres savoir comment les enfants perçoivent le contexte de la guerre. Il s'est rendu compte que dans l'esprit des plus jeunes, la guerre est à l'origine de tous les malheurs. Jean Gabin Ntebutse s'est aussi interrogé sur les stratégies d'adaptation des élèves : «Je me suis rendu compte que l'école est perçue comme un facteur protecteur. Les enfants se disent : «En allant à l'école, ça me permet de ne pas être dans la rue. Je peux jouer et discuter des problèmes que je vis.» Bien d'autres stratégies ont aussi été identifiées par le chercheur, comme le chant et la prière.

Les enfants de la guerre décrits par Jean Gabin Ntebutse sont vraiment des exemples de courage et de détermination : «Certains, qui vivent souvent dans des camps de déplacés, marchent 16 km par jour pour aller à l'école. Ils n'ont pas d'électricité chez eux, alors ils doivent se lever très tôt pour étudier à la lumière du jour puisqu'ils ne peuvent pas réviser leurs leçons le soir, quand il fait noir. Ces enfants trouvent un important support à l'intérieur des camps, où ils sont vus comme une relève qui va permettre au groupe de se sortir de la misère grâce à l'éducation.»

Cette importance accordée à l'éducation est partagée par le chercheur burundais. Selon lui, c'est en permettant aux jeunes générations de s'éduquer qu'on arrivera à bâtir un monde meilleur : «Si je pouvais donner de l'aide au niveau international, j'investirais en éducation, car c'est de cette façon que les nouvelles générations pourront être sensibilisées au respect de la personne humaine et à l'apprentissage de valeurs universelles, ce qui conduirait à la démocratie.»

Maintenant étudiant au doctorat, Jean Gabin Ntebutse désire se concentrer sur une toute autre problématique : la culture professionnelle des professeurs d'université. Le jeune chercheur, qui fait partie du Centre d'études et de recherche en enseignement supérieur, est très heureux de poursuivre ses études à Sherbrooke : «J'aime beaucoup l'environnement institutionnel et je sens ici une volonté de promouvoir la recherche, autant par les professeurs que par la direction de l'Université.»

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