8 juillet 2004 (no 20)
10 juin 2004 (no 19)
20 mai 2004 (no 18)
29 avril 2004 (no 17)
8 avril 2004 (no 16)
18 mars 2004 (no 15)
4 mars 2004 (no 14)
19 février 2004 (no 13)
4 février 2004 (no 12)
>22 janvier 2004 (no 11)
8 janvier 2004 (no 10)
11 décembre 2003 (no 9)
27 novembre 2003 (no 8)
13 novembre 2003 (no 7)
30 octobre 2003 (no 6)
16 octobre 2003 (no 5)
2 octobre 2003 (no 4)
18 septembre 2003 (no 3)
4 septembre 2003 (no 2)
21 août 2003 (no 1)
1993-1994 à 2003-2004

Liaison région

Calendrier des parutions 2004-2005

Liaison sort du campus
Liaison a besoin de vous
Liaison vous rend service
Liaison vous publie
Liaison parle de vous

L'équipe de Liaison
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 

 


 

Liaison, 22 janvier 2004

Bon pour le cœur, la campagne?

L'air pur de la campagne préserve-t-il le coeur de l'infarctus? Les 1,6 million de Québécois, soit 20 % de la population, vivant loin des désavantages urbains tels que la tension et le stress qu'apportent les heures de pointe, sont-ils davantage à l'abri d'être victimes d'une crise cardiaque? Bref, y a-t-il un lien entre la ruralité et l'infarctus du myocarde, communément appelé crise cardiaque? C'est ce que tente de savoir Julie Loslier, médecin résidente en santé communautaire à la Faculté de médecine. Elle est l'une des trois gagnantes du prix de la meilleure affiche scientifique vulgarisée, décernée lors de la dernière Journée de la recherche.

CATHERINE LABRECQUE

Comptant pour plus du tiers des décès, les maladies cardiovasculaires, dont l'infarctus du myocarde est la plus importante, représentent la première cause de mortalité et de morbidité au Canada, selon la Fondation des maladies du cœur. La mortalité pourrait doubler d'ici 2018. Julie Loslier se penche depuis un an sur tous les cas d'hospitalisation pour infarctus survenus entre 1995 et 1997 au Québec. «Ce nombre est évalué à 1500 cas d'hospitalisation en Estrie et 35 000 cas au Québec. Mes recherches visent à répondre aux questions suivantes : existe-t-il un lien entre la ruralité et la survenue d'infarctus, sa prise en charge et les taux de survie associés?», explique-t-elle.

Populations vulnérables

«Dans le Programme national de santé publique 2003-2012, l'état de santé des populations vulnérables est au centre des préoccupations en matière de politique sanitaire, et les habitants des régions rurales figurent aux rangs des populations défavorisées en matière de santé. D'après nos observations, les résidants des régions rurales sont défavorisés par rapport à ceux des régions urbaines en ce qui a trait à l'éducation, à l'occupation, au chômage et au revenu», poursuit Julie Loslier.

On peut supposer que les personnes qui disposent d'un faible revenu risquent davantage d'avoir une moins bonne alimentation et des conditions de vie plus difficiles. De plus, les populations rurales auraient une attitude différente à l'égard du système de santé. Elles consulteraient moins les services médicaux pour les mêmes besoins : «Il a été démontré qu'il existe une forte corrélation entre l'accessibilité à des services de santé et l'utilisation de ces services. Dans les régions rurales, le ratio patients et médecins est inférieur. Les services médicaux et spécialisés ainsi que certains services préventifs, comme les centres sportifs, sont moins accessibles.»

Dans les recherches médicales sur la crise cardiaque, un intérêt croissant est porté aux facteurs de risque autres que les facteurs biologiques, comme un lien potentiel entre l'infarctus du myocarde et le statut socioéconomique. Au cours des dernières années, de plus en plus de scientifiques se sont penchés sur l'état de santé des populations vulnérables. La future spécialiste en santé communautaire dit avoir un intérêt particulier pour la santé des populations vulnérables, et les populations rurales en font partie.

Près des services

Par ailleurs, les habitants de milieux urbains demeurent plus près des services de santé. «Dans les endroits urbains où se trouve un centre hospitalier tertiaire, la pratique de l'angioplastie, une intervention qui doit être pratiquée le plus rapidement possible suivant l'infarctus du myocarde, est disponible. Par conséquent, les populations éloignées de centres hospitaliers qui offrent des services plus spécialisés sont défavorisées par rapport à cette pratique», poursuit-elle.

Une grande partie des recherches de Julie Loslier relève du domaine sociogéographique. Un des principaux défis a été de faire un choix parmi les multiples propositions de définitions du terme «ruralité». La définition qu'elle a choisie, soit la classification des secteurs statistiques de Statistique Canada, propose deux niveaux d'urbanité et quatre niveaux de ruralité. «Selon cette définition, en Estrie, Sherbrooke est considérée comme une grande zone urbaine puisqu'elle a plus de 100 000 habitants, Magog est une petite zone urbaine, et les régions limitrophes sont surtout modérément rurales», révèle-t-elle.

Julie Loslier effectue ses recherches au sein de l'équipe de Prévention/pratique, recherche et information en médecine de l'Université (PRIMUS), sous la direction d'Alain Vanasse, professeur au Département de médecine familiale, et de Théophile Niyonsenga, professeur associé au Département des sciences de la santé communautaire.

 


Julie Loslier, médecin résidente en santé communautaire, effectue des recherches pour connaître le lien existant entre la ruralité et les crises cardiaques.

Photo Faculté de médecine : Robert Dumont

 

Retour à la une 

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Rédacteur en chef :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca