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Liaison, 11 décembre 2003
L'Université partenaire dans la lutte au décrochage en
Montérégie
CHARLES VINCENT
Le 24 novembre, l'Université a joint les rangs d'une vaste coalition
formée d'organismes, d'institutions et de ministères liés à l'économie et
à l'éducation qui s'est donné comme mission d'encourager les jeunes de la
Montérégie à persévérer dans leurs études. En signant l'Entente spécifique
pour contrer le décrochage scolaire en Montérégie, l'Université a
clairement annoncé son intention de participer à la mise en place du vaste
chantier qui aura pour thème «La persévérance, ça mène loin». Ce chantier,
qui s'échelonnera sur une période de deux ans, repose déjà sur deux
mesures concrètes : la création de commissions itinérantes qui
sillonneront les MRC de la Montérégie et l'établissement de bourses
encourageant la réussite.
«Notre objectif est de sensibiliser à la problématique du décrochage
scolaire et de mobiliser les forces vives, dans une optique de
persévérance, en favorisant une action concertée», a expliqué en
conférence de presse le président de l'Instance interordre de la
Montérégie et directeur général de la Commission scolaire des
Hautes-Rivières, Pierre Buisson. Une telle mobilisation est essentielle
dans la lutte au décrochage, selon Françoise Richer, présidente du comité
de mise en œuvre de l'Entente et directrice générale du Cégep de
Sorel-Tracy. «Les jeunes doivent sentir que nous sommes derrière eux, et
ce, non seulement en paroles mai aussi en actions concrètes qui facilitent
leur réussite scolaire», a-t-elle ajouté.
C'est dans cet esprit que les artisans de l'Entente ont réuni des
signataires qui proviennent non seulement des trois niveaux
d'enseignement, secondaire, collégial et universitaire, mais aussi des
domaines économique et politique. Autant les représentants du Regroupement
des commissions scolaires de la Montérégie, du Regroupement des Collèges
de la Montérégie que ceux des universités Concordia, du Québec à Montréal
(UQAM), du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Laval et de Sherbrooke ont
paraphé l'Entente. Tout comme l'on fait ceux de l'agence Emploi-Québec, du
Conseil régional de développement de la Montérégie, du ministère de
l'Éducation du Québec et du ministère des Régions du Québec.
L'Entente a pour objectif de prévenir le décrochage scolaire,
d'accroître la qualification des jeunes et le taux de diplomation des
élèves des trois ordres d'enseignement, secondaire, collégial et
professionnel. Le tout dans le but de contribuer au développement social
et économique et d'assurer une meilleure employabilité de la relève. Les
actions porteront sur six grands axes : l'identification des clientèles à
risque de concert avec la prise en charge des divers milieux; le soutien à
l'implication parentale; la mise en commun des outils déjà existants; la
formation des personnels enseignants; la publicisation des outils de
diagnostic, d'analyse et de gestion; et l'arrimage entre les politiques,
les programmes et les autres ententes spécifiques.
«Il existe au moins cinq raisons qui justifient l'engagement des
universités dans la lutte au décrochage», a indiqué le vice-recteur à
l'enseignement Denis Marceau, qui représentait l'Université lors de la
conférence de presse. D'abord, les universités signataires assurent toutes
une présence en Montérégie. Il va sans dire aussi qu'elles récolteront les
fruits du projet dans la mesure où il contribuera à accroître la clientèle
universitaire. Mais, a ajouté le vice-recteur, il en va principalement de
la responsabilité des universités : responsabilité de développement des
connaissances dans le domaine du décrochage et de la réussite;
responsabilité de suivre de près ce qui se passe dans les écoles et
responsabilité de travailler en collaboration avec tous les ordres
d'enseignement.
En Montérégie, les jeunes de moins de 20 ans constituent 25,4 % de la
population. Environ 65 000 jeunes fréquentent le secondaire, 6000 le
collégial et 3150 la formation professionnelle. Pour le seul niveau du
secondaire, les statistiques pour l'année 2000-2001 ont révélé la présence
de 34,7 % de décrocheurs et 20 % de décrocheuses, pour une moyenne de
26,3 %. Les causes de ces décrochages sont nombreuses : faiblesse des
résultats scolaires ou de l'estime de soi, détresse psychologique, cumul
travail-école, difficultés reliées aux compétences et pratiques
parentales, etc. Peu importe l'origine, les conséquences, également fort
nombreuses, sont cependant les mêmes : précarité d'emploi, chômage,
sentiment d'exclusion, détresse, etc.
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