Tâter le pouls de la presse universitaire francophone internationale
ÉMILIE BÉLAND
Journaliste étudiante
Du 5 au 12 janvier 2004, des étudiantes et des étudiants d'une
cinquantaine d'universités à travers le monde se donnent rendez-vous au
Sénégal pour les Assises de Dakar, une initiative du Carrefour international
de la presse universitaire francophone (CIPUF). Les universitaires présents
auront tous au moins deux points en commun : l'usage de la langue française
et la sensibilisation au développement de la presse universitaire
francophone. Sophie Gagnon, rédactrice en chef du journal étudiant Le
Collectif, et Louis-Philippe Péloquin, stagiaire en marketing au même
journal, représenteront le journal étudiant de l'UdeS lors de cette
rencontre internationale.
Le CIPUF : une organisation née au Québec
Il y a de quoi être fier : le premier regroupement international de la
presse universitaire francophone a vu le jour dans la ville de Québec grâce
à l'initiative de journalistes d'Impact Campus à l'Université Laval. «Le
CIPUF, explique Sophie Gagnon, a été créé très récemment après que des
étudiantes et des étudiants de l'Université Laval soient allés en France
pour parler de journalisme. Ils ont constaté que la presse universitaire est
très peu développée là-bas, comparativement à ici où nous avons des budgets
et des structures bien établies. Les gens de Québec ont alors pensé qu'il
serait intéressant de favoriser les communications entre tous les journaux
universitaires francophones du monde afin de créer une sorte de partenariat
entre eux. Les membres du CIPUF viennent de toutes les régions du monde où
l'on parle le français comme la Belgique, le Québec, le Sénégal.»
Le CIPUF se veut un outil de développement et d'échange d'expertise et
d'information. «Des stagiaires de Sherbrooke qui étudient en communication
ou en relations internationales, propose Sophie, pourraient se rendre en
Afrique et aider à bâtir la structure d'un journal. Des échanges très
enrichissants peuvent être créés.»
À la recherche de connaissances nouvelles
Pour Sophie Gagnon, étudiante à la maîtrise en littérature, la
participation aux Assises de Dakar constitue une expérience unique. Elle
pourra découvrir les réalités de la presse étudiante dans les pays où la
liberté d'expression est limitée. Elle pourra aussi assister aux discussions
sur la création d'un code de déontologie international pour la presse
universitaire francophone. Les discussions s'annoncent complexes en raison
de la multitude des cultures présentes. «Le CIPUF veut créer un fil de
presse international, précise Sophie. Si j'y publie un article, je vais
devoir m'assurer, en respectant le code de déontologie, que mon texte va
pouvoir être publié partout. Nous sommes vraiment privilégiés à Sherbrooke,
nous pouvons écrire ce que nous voulons dans Le Collectif, mais ce n'est pas
nécessairement la même chose ailleurs.»
Louis-Philippe Péloquin, étudiant en marketing, en est à son deuxième
stage au journal Le Collectif et il se rendra à Dakar en janvier. Il
participera aux Assises afin de partager ses compétences en administration,
essentielles au développement de la presse étudiante. «En Afrique, explique
Louis-Philippe, je ne sais pas comment ils paient leurs journaux. Est-ce
qu'ils sont financés par quelqu'un? Est-ce qu'ils vendent de la publicité?
En rencontrant les gens, je vais pouvoir en savoir plus.»
Louis-Philippe aura l'occasion exceptionnelle de rencontrer plusieurs
personnes en animant une conférence de trois heures intitulée Gestion et
financement d'un journal étudiant. «Le tout va prendre la forme d'un groupe
de discussion afin que chacun puisse parler de ses méthodes, indique le
futur animateur. Je veux expliquer aux gens comment monter un journal autant
en ce qui concerne la visibilité que la façon d'amasser le plus d'argent
possible. Je vais inclure un volet sur EduLinux, un système d'exploitation
gratuit créé à l'Université de Sherbrooke.»
Aide au développement, création de réseaux de contacts,
élaboration d'un code de déontologie international, le menu des Assises de
Dakar s'annonce chargé mais passionnant.
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